abricoop
Créer un collectif pour structurer et aboutir à un projet d’habitat participatif et écologique.
1- Découvrir ABRICOOP
Le mouvement des coopératives d’habitants, c’est quelque chose qui se fait beaucoup dans les pays scandinaves, en Allemagne et en Suisse. C’est là que nous avons pris notre inspiration.”
L’histoire d’un groupe d’habitants qui a fait construire un immeuble pour y vivre ensemble, loin de toute spéculation immobilière, dans une démarche écologique et solidaire… Ceci n’est pas le pitch d’un feel good movie, mais une réalité toulousaine qui porte le nom d’Abricoop.
Sylvain Guignard, cofondateur, revient sur la genèse du projet : « j’ai toujours été intéressé par les questions écologiques et sociales. Lors d’une réunion sur les éco-quartiers à Toulouse, j’ai rencontré d’autres personnes qui désiraient créer une coopérative d’habitants.” Une coopérative d’habitants regroupe des personnes souhaitant concevoir et gérer ensemble les logements qu’ils occupent dans un même endroit. Sylvain ajoute : “une coopérative d’habitants, c’est de la mixité sociale pour des logements accessibles à tous les revenus, c’est écologique car il y a des objectifs en termes d’isolation par exemple, et c’est anti-spéculatif, car le but est de sortir du marché immobilier.”
Les habitants ont commencé par créer une association, La Jeune Pousse, pour progressivement construire, comme le précise Sylvain, « une manière d’habiter autrement où chacun a son logement individuel mais où les espaces partagés sont mutualisés pour favoriser les rencontres entre les voisins, le lien social et réaliser des économies d’échelle. » Sylvain précise : “Le but est de sortir le bien de la spéculation immobilière pour garder une mixité sociale dans ces logements et permettre à des gens qui sont aujourd’hui exclus des villes et des métropoles d’accéder à des logements de qualité malgré leurs petits moyens.” Les statuts de la coopérative précisent que lorsqu’un des membres quitte son logement, il revend les parts sociales qu’il a dans la coopérative. Abricoop fait le choix du social mais également de l’écologie : “l’immeuble a été éco-conçu, il est à peu près 20% plus performant que les normes actuelles.”
2- attiré par l'HAbitat coopératif ?
Nous fonctionnons beaucoup en réseau, notamment sur les questions juridiques et financières.”
Pour développer une initiative comme celle de Sylvain, il est possible de faire au préalable un bilan personnel afin de faire un point sur ses compétences, ses envies ou ses intentions.
3- Se faire accompagner
Nous avons eu besoin de nous faire accompagner sur au moins 2 aspects : l’aspect technique et surtout l’aspect juridique et financier.”
Le projet de Sylvain a été accompagné par différentes structures :
L’Ademe, qui participe à la mise en œuvre des politiques publiques dans les domaines de l’environnement, de l’énergie et du développement durable.
Habicoop, qui œuvre à la création du statut de coopérative d’habitants : “Une personne nous a accompagnés pendant 3 ans, jusqu’à ce que l’on monte la coopérative, sur les aspects juridiques et financiers.”
Toulouse Métropole : “Sans l’aide de Toulouse Métropole, nous aurions dû faire un prêt à la banque qui aurait coûté très cher.”
La fondation de France, qui finance associations et services collectifs. La région Occitanie a également accompagné le projet;
4- Structurer son projet
C’est un projet qui demande de l’implication. Il faut que les gens aient envie de venir et soient prêts à s’engager.”
Trouver l’équilibre économique d’un projet est une condition incontournable qui se prépare en différentes étapes :
Une étude marché permet de tester le projet et son environnement : “Des visios mensuelles sont organisées entre toutes les coopératives pour que chacun puisse poser ses questions et partager son expérience.”
Le modèle économique décrit la manière dont le projet va s’organiser et être financé : “L’idée a germé en 2007, le terrain a été acquis en 2012 et le bâtiment a été construit en 2018 : il s’est passé du temps. Ce sont des projets qui sont longs mais passionnants. »
L’étude financière évalue le montant des dépenses et des recettes.
Le business plan résume le projet et sert à convaincre les partenaires du projet. Sylvain témoigne : “le projet de l’immeuble pour 17 logements a coûté 2,7 millions d’euros. Les habitants ont apporté 800 000€ . Nous avons emprunté auprès du Crédit coopératif et avons eu un prêt à taux 0 de la CARSAT, un organisme de retraite. La Fondation de France et AG2R nous ont également aidés financièrement.”
Ni locataire, ni propriétaire ! Les coopératives d’habitants s'offrent cette alternative : sortir du marché libre du logement et de son système spéculatif."
La structure juridique, enveloppe légale du projet, définit les règles qui entourent l’exercice de l’activité. Sylvain précise : “Nous sommes une coopérative d’habitants loi de 1947 car cette loi définit un statut pour les coopératives, un statut assez souple, qui nous permet de passer à travers un certain nombre d’obstacles. » La gouvernance du projet et la constitution d’une équipe à la fois compétente et convaincue sont essentielles à la réussite du projet. Sylvain conclut : “On ne va pas se cacher que ça reste un projet militant, il faut une équipe qui partage des valeurs communes. »