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ARTSTOCK

Haute-Garonne, Saint-Gaudens : Pour revaloriser les déchets du monde de la culture, Yann Domenge a créé une association qui collecte, recycle et revend les matériaux déco du théâtre et de l’évènementiel.
« Avec d’autres professionnels de la culture, nous nous sommes rendu compte que les décors que nous utilisions finissaient systématiquement à la benne. Nous sommes donc partis de ce constat pour créer une structure qui aurait pour objectif de récupérer ce trésor. » Cette première phase propose une étude de marché simplifiée, comme un premier tour de piste pour s’assurer de la faisabilité de la duplication du projet. Il s’agit de collecter et d’analyser des informations sur l’environnement du lieu d’implantation du projet et d’identifier ses motivations, ses atouts et ses besoins.
« Notre rêve, c’est que cette initiative se développe partout. En effet, le projet Artstock est totalement essaimable. » Cette étape de collecte d’informations permet de vérifier que le lieu d’implantation du projet présente les caractéristiques indispensables à la duplication du modèle d’Artstock. Il s’agit de trouver des lieux culturels qui accueillent régulièrement des manifestations artistiques, en contactant les théâtres, les opéras mais également les musées.L’industrie du cinéma est également une grande productrice de décors. L’Association des décorateurs et décoratrices de cinéma offre déjà la possibilité de récupérer des décors . Des spectacles itinérants ont également lieu dans des centres culturels régionaux. Enfin, il est utile de recenser les déchetteries situées sur la zone géographique visée par le projet.
« Une fois notre projet lancé, nous avons monté un réseau pour éviter aux émergents, aux personnes qui ont ces belles idées, qui ont envie de les défendre dans les régions, d’aller dans des écueils ou de faire des erreurs que nous avions déjà faites. » Créer un projet comme Arttstock demande de vérifier la compatibilité entre sa situation personnelle et le projet. Il peut être difficile de lancer une telle initiative lorsque l’on n’est pas immergé dans le monde de la culture. Un bilan personnel, permet de s’assurer d’avoir les compétences nécessaires pour porter le projet. On peut ensuite, envisager les spécificités du secteur en consultant des fiches métiers comme celle de chef décorateur ou d’agent valoriste
« Aujourd’hui, il y a suffisamment de déchets culturels en France pour que chaque région ait sa recyclerie. » Après avoir identifié vos forces et vos faiblesses, défini les contours de votre projet, la phase d’accompagnement est primordiale : être accompagné est LA condition de réussite. Il existe en France de nombreuses structures répondant à une variété de besoins. Toutes permettent d’être entouré, soutenu et d’échanger avec d’autres porteurs de projets.
« Notre chemin, on l’a construit avec des professionnels de la culture qui avaient une grande conscience de ces questions-là et nous ont fait confiance. » Au niveau national comme à l’échelle plus régionale, les structures d’accompagnement sont diverses. Il est préférable de se faire accompagner par des organismes différents et complémentaires, pour encadrer le projet dès l’émergence de l’idée, car le montage d’un projet comme Artstock nécessite des expertises diverses. Yann bénéficie du soutien de la région Occitanie et du département de Haute-Garonne . L’originalité de son projet ne lui a pas permis d’être accompagné par des incubateurs spécialisés sur la thématique de la culture. Yann s’est donc investi dans la création du RESSAC , réseau national des recycleries culturelles du spectacle. Aujourd’hui, cet incubateur doit être le premier interlocuteur à solliciter si vous souhaitez développer un projet comme celui d’Artstock dans d’autres régions. Pour des besoins plus spécifiques, il est possible de se former via l’offre de formations gratuites et/ou potentiellement financées par le CPF et se rapprocher des organismes d’aides régionales.
« Aujourd’hui, nos collectes à l’année nous donnent environ 70 à 75% du budget de fonctionnement et le reste est constitué de subventions d’investissement et d’une petite subvention de fonctionnement du département. » Dans un projet comme celui de Yann, le plus difficile est de se faire connaître, de tisser un réseau. Trouver les capitaux nécessaires au lancement du projet, demande d’identifier des partenaires susceptibles d’investir dans le projet. Ces derniers peuvent être des municipalités, des départements, des régions. Le département de Haute-Garonne a octroyé une subvention à Artstock, ce qui leur a permis d’embaucher un chargé de développement local pour travailler à l’insertion professionnelle sur le territoire. Il est également possible de se tourner vers des acteurs privés qui peuvent intervenir par le biais de fondations ou de business Angels. Il peut également être intéressant de mener une campagne de financement participatif et de regarder les dispositifs de financements publics
« Nous nous positionnons exactement comme n’importe quel prestataire de service qui va collecter des déchets. » Cette phase permet d’aller plus loin dans l’étude de marché , d’étudier des éléments commerciaux et financiers pour élaborer le business model et le business plan , d’une organisation structurée, susceptible de trouver une clientèle et de générer des revenus.
« Le modèle économique d’Artstock est somme toute assez simple. » Cette étape permet d’établir un business model en accord avec votre projet. S’appuyant sur l’étude de marché, le modèle économique va préciser le marché dans lequel votre projet va évoluer, identifier les caractéristiques de vos futurs clients, et estimer un chiffre d’affaires prévisionnel. Ces informations permettront de construire un modèle économique juste pour les salariés et les clients car le projet de Yann a une valeur économique mais également solidaire et durable.
L’étude financière va permettre de préciser vos besoins et les coûts qu’engendre le projet à ses différentes étapes. Il faut donc évaluer le coût prévisionnel du projet en calculant les différentes dépenses, identifier les possibilités de financement et prévoir un plan de trésorerie.
Un business plan est l’assemblage des deux étapes précédentes. Il décrit le projet dans son ensemble, c’est-à-dire les conclusions de l’étude de marché, l’exposé de l’offre et le plan financier. Destiné à des tiers, il sert à convaincre du potentiel du projet, de la cohérence du modèle économique et de la bonne logique de la stratégie commerciale envisagée. La première page du business plan, l’executive summary, est une carte de visite du projet qui permet d’en avoir une vision rapide et globale.
« Je suis un militant qui a toujours cru au champ associatif. Alors, chez Artstock, nous avons fait le choix de rester en association.» Cette phase propose de structurer une équipe, de trouver une gouvernance et d’identifier une structure juridique adaptée au projet. Si les structures de l’économie sociale et solidaire comme Artstock utilisent des outils et des moyens d’action similaires à ceux des entreprises privées, elles poursuivent des objectifs caractéristiques en mobilisant des ressources et des approches spécifiques.
“ Artstock fonctionne exactement sur le même régime qu’une S.A.S, la seule différence, c’est que les administrateurs ne peuvent pas se verser de dividendes en fin d’année. Et c’est pour cela que nous avons souhaité garder une structure associative. ” Le choix de la forme juridique est une étape essentielle de la création d’une structure. Cette enveloppe légale doit correspondre à la philosophie du projet. Certains dispositifs d’accompagnement sont spécialisés dans ces démarches juridiques. Plusieurs formes juridiques sont envisageables pour un projet comme Artstock. On peut rester sous forme associative comme Yann mais également se structurer en S.A.S, voire en SCOP ou en SCIC.
« Chez Artstock, les dirigeants ne vont pas se partager le gâteau une fois l’année terminée. » Créer une équipe efficace demande de réunir des compétences complémentaires, partageant des valeurs et un objectif commun autour d’un projet précis. Il faut ensuite préciser l’organisation au sein de l’entreprise, et privilégier, comme Yann, des acteurs qui connaissent le milieu.
« Si on fait un excédent, ce qui est génial, il sera entièrement réintroduit dans l’activité. » Il faut se poser la question du statut le plus adapté à son projet, mais également un type de gouvernance adaptée à votre organisation, reflet du projet et de sa philosophie.

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