Artstock

 Une recyclerie culturelle pour mettre au vert le monde de la culture. 

1- Découvrir ARTSTOCK

Notre rêve, c’est que cette initiative se développe partout. En effet, le projet Arstock est totalement essaimable. »

En 2009, Yann Domenge a créé Arstock, une association qui collecte et recycle décors et éléments divers venus du monde du spectacle. Auteur et metteur en scène, c’est donc « de l’intérieur » que Yann a pris conscience du volume de déchets qu’engendre le secteur culturel :  « avec d’autres professionnels de la culture, nous nous sommes rendu compte que les décors que nous utilisions finissaient toujours à la benne. Nous avons créé une structure dont l’objectif était de récupérer tous ces trésors. » Dont acte et avec efficacité : en dix ans, Yann a fait d’Arstock la 1ère plateforme européenne dédiée au recyclage de décors et stabilisé son modèle économique : 6 400 tonnes de déchets ont été collectées par l’association qui emploie aujourd’hui douze personnes et a généré 1 million d’euros de chiffres d’affaires en 2022. 

Les « déchets » artistiques collectés sont valorisés par la vente et la location de décors, costumes, accessoires ou de matériaux brut et par transformation d’objets dans les ateliers de l’association. ArtStock propose aussi des ateliers de sensibilisation au développement durable et à la valorisation des déchets, ainsi que de la formation et du diagnostic dans le domaine de la Responsabilité Sociale des Entreprises. 

2- Le projet vous inspire ?

Aujourd’hui, il y a suffisamment de déchets culturels en France pour que chaque région ait sa recyclerie. »

Créer un projet comme Arstock demande de vérifier la compatibilité entre sa situation personnelle et le projet. Un bilan personnel permet de s’assurer d’avoir les compétences nécessaires pour porter le projet. « Nous allons dupliquer notre modèle pour ouvrir Nous allons dupliquer notre modèle pour ouvrir  à l’automne 2023, dans une logique de circuits courts, une matériauthèque de 3 000 m2  en Ile-de-France. Pour ce projet, soutenu par la région, nous sommes hébergés pour cinq ans dans le cadre d’une occupation transitoire qui pourra ensuite se prolonger ailleurs », explique Yann. 

3- Se faire accompagner

Notre chemin, on l’a construit avec des professionnels de la culture qui avaient une grande conscience de ces questions-là et nous ont fait confiance. »

Il existe en France de nombreuses structures susceptibles d’épauler les porteurs de projets quels que soient leurs stades de développement : de nombreux acteurs sont là pour vous soutenir dans votre projet, n’hésitez pas à les solliciter.

« Une fois notre projet lancé, nous avons monté un réseau pour éviter aux personnes qui ont de belles idées et envie de les défendre dans les régions de faire des erreurs que nous avions déjà faites. » En 2020, Yann et d’autres professionnels de la profession ont créé le Ressac, un réseau de ressourceries artistiques et culturelles rassemblant 7 structures réparties sur le territoire. « Notre volonté est de fédérer une filière efficiente du réemploi culturel à travers un maillage stratégique basé sur des dynamiques et des acteurs locaux », explique-t-il.

4- Structurer son projet

Business

Nous nous positionnons exactement comme n’importe quel prestataire de service qui va collecter des déchets. »

Le modèle économique d’un projet s’envisage en plusieurs étapes. Yann précise : « Aujourd’hui, nos collectes à l’année nous donnent environ 70 à 75% du budget de fonctionnement et le reste est constitué de subventions d’investissement et d’une petite subvention de fonctionnement du département. »

L’étude de marché permet d’identifier l’environnement du projet : l’association se fait rémunérer pour collecter ce dont les théâtres ou les compagnies ne veulent plus : « le théâtre du Capitole à Toulouse, la Comédie-Française ou encore le Théâtre des Champs-Élysées font partie de nos fournisseurs historiques. »

L’étude financière prévoit le chiffre d’affaires et les dépenses d’un projet :  » Le département de Haute-Garonne nous a octroyé une subvention, ce qui nous a permis d’embaucher un chargé de développement local et de travailler à l’insertion professionnelle sur le territoire. » 

Le business plan résume les étapes précédentes, pour présenter le projet aux potentiels partenaires et investisseurs : « Notre association se fait rémunérer pour collecter ce dont les théâtres ou les compagnies ne veulent plus. »

Juridique et Gouvernance

Je suis un militant qui a toujours cru au champ associatif. Alors, chez Arstock, nous avons fait le choix de rester en association. »

Structurer son projet demande de choisir une enveloppe juridique adaptée à sa philosophie. Yann pointe : “Arstock fonctionne exactement sur le même régime qu’une S.A.S, la seule différence, c’est que les administrateurs ne peuvent pas se verser de dividendes en fin d’année. Et c’est pour cela que nous avons souhaité garder une structure associative. »

La constitution d’une équipe  partageant les valeurs du projet est une condition essentielle à la réussite du projet : « chez Arstock, les dirigeants ne vont pas se partager le gâteau une fois l’année terminée.»