Mod’emplois

ASAMLA

Nantes, Loire Atlantique : pour favoriser l’intégration et l’accès aux droits des primo-arrivants, l’association Asamla assure un service qui brise les barrières de la langue entre personnes allophones et professionnels de santé en offrant un service d’interprétariat et de médiation.
«L’intégration des migrants a toujours été une cause qui me tenait à cœur. Or il est impossible de s’intégrer sans échanger et, qu’on le veuille ou non, il est complexe d’échanger sans pouvoir parler. C’est même quasiment mission impossible lorsque l’on aborde des sujets précis comme la santé ou l’éducation. »
Cette première phase propose une étude de marché simplifiée, comme un premier tour de piste pour s’assurer de la faisabilité de la duplication du projet. Il s’agit de collecter et d’analyser des informations sur l’environnement du lieu d’implantation du projet et d’identifier ses motivations, ses atouts et ses besoins.
« Concrètement, cette problématique de l’intégration se retrouve partout. Nous nous sommes développés à Nantes et en Loire-Atlantique mais les méthodes que nous promouvons peuvent s’avérer utiles sur l’ensemble des territoires où des personnes allophones sont présentes. »
Cette étape de collecte d’informations permet de vérifier que le lieu d’implantation du projet présente les caractéristiques qui justifient la duplication du modèle d’ASAMLA. Pour cela, on peut contacter des acteurs de la lutte contre l’exclusion, comme la Croix Rouge Française, la Cimade, la FAS (Fédération des Acteurs de la Solidarité ), France terre d’asile, le Secours Catholique ou encore Singa. Il faut ensuite identifier des personnes ressources qui pourront aider à l’accompagnement, auprès d’organisations comme Médecins du Monde ou Médecins sans frontières qui pourraient connaître des praticiens intéressés par le projet . Ces derniers sont présents sur de très nombreux territoires dans les CASO (Centre d’Accès aux Soins et à l’Orientation). Il s’agit ensuite de s’informer sur la communication avec les allophones, en particulier en matière de soins et d’éducation, en contactant le réseau RIMES, réseau de l’interprétariat médical et social dont fait partie ASAMLA.
« Les premiers professionnels qui nous ont rejoint en tant que bénévoles n’avaient pas l’habitude d’accompagner des allophones, mais à force de travail et d’écoute, elles ont inventé au fur et à mesure un métier. »
Créer un projet comme celui de ASAMLA demande de vérifier la compatibilité entre situation personnelle et projet. En effet, une telle démarche exige d’avoir du temps devant soi mais également d’être préparé à rencontrer et accompagner des personnes en état de fragilité, physiquement comme psychologiquement. Un bilan personnel, étape importante d’un processus de création, permet de s’assurer d’avoir les compétences nécessaires pour porter le projet.
« Pour nous, il n’a pas été facile de passer de l’idée à la création car il existe une multitude de façons de répondre aux questions que nous nous posons : Comment accueillir les personnes en France dans de bonnes conditions ? Comment faciliter leurs parcours ? Comment être à l’écoute ? »
Après avoir identifié vos forces et vos faiblesses, défini les contours de votre projet, la phase d’accompagnement est primordiale : être accompagné est LA condition de réussite. Il existe en France de nombreuses structures répondant à une variété de besoins. Toutes permettent d’être entouré par d’autres porteurs de projets et donc d’échanger, d’apprendre et d’être soutenu dans sa démarche.
« Depuis 1984, nous avons eu différentes étapes de développement et donc de multiples accompagnements. Nous avons eu la chance de toujours solliciter des structures ressources compétentes qui nous ont aidées à nous développer et à professionnaliser notre approche. »
Au niveau national comme à l’échelle plus régionale, les structures d’accompagnement sont diverses. Il est préférable de se faire accompagner par des organismes complémentaires, pour encadrer le projet dès l’émergence de l’idée. Il faut s’adresser aux bons réseaux supports car les besoins évoluent au cours du projet et les experts à solliciter ne sont pas les mêmes si l’on souhaite essaimer son projet ou bénéficier d’un accompagnement juridique ou financier par exemple. C’est pourquoi il est judicieux de faire appel à des incubateurs. C’est ce qu’a fait ASAMLA en sollicitant la société Economiz pour répondre à un appel d’offres du Groupement Hospitalier territorial de Loire-Atlantique. On peut également se former via l’offre de formations gratuites et/ou potentiellement financées par le CPF et se rapprocher des organismes d’aides régionales comme le fonds DESS de l’ancienne région Pays de la Loire qui a accompagné ASAMLA pour se lancer.
«L’interprétariat médical et social est une activité qui est toujours en développement. Ce sont des professionnels de santé, de l’accompagnement social, de l’éducation qui inventent au fur et à mesure un nouveau type de métier. Dans ce contexte particulier, les modèles de financement ne sont pas encore totalement stabilisés. »
Il faut d’abord trouver les capitaux pour financer le début de l’activité. Il est possible de se tourner vers les acteurs publics. Que se soit l’Etat, les régions, les départements ou les communes, tous ont des responsabilités dans les domaines de la santé, de l’éducation et de l’accompagnement. ASAMLA a été financée par les villes de Nantes et Châteaubriant, par la préfecture de la région des Pays de la Loire, la direction départementale de l’emploi, l’agence régionale de santé ou la caisse primaire d’assurance maladie. Il est également possible de se tourner vers le secteur privé et se faire accompagner par des fondations ou des entreprises. Enfin, il est possible d’aller rencontrer des banques afin d’évaluer leurs propositions et se faire accompagner par des structures de financement spécialisées dans les projets impliqués dans l’ESS. Il s’agit également d’examiner les dispositifs de financements publics.
« Ce qui est très intéressant, c’est que la société reconnaît peu à peu l’impact social de nos activités et le fait que nous avons une utilité sociale spécifique. Donc ça, ça nous aide à nous faire connaître et à formuler progressivement notre modèle économique. »
Cette phase permet d’aller plus loin dans l’étude de marché, d’étudier des éléments commerciaux et financiers pour élaborer le business model et le business plan, d’une organisation structurée.
« Lors de la création de notre association, puis de notre réseau, le but a toujours été qu’il reste ouvert à toutes celles et ceux qui, effectivement, partagent cette compréhension et cette manière de développer l’interprétariat médical et social. » Cette étape permet d’établir un business model en accord avec votre projet. S’appuyant sur l’étude de marché, le modèle économique va préciser le type de “marché” du projet, identifier les caractéristiques des futurs bénéficiaires, et estimer un chiffre d’affaires prévisionnel. Ces informations permettront de construire un modèle économique juste pour les professionnels et les bénéficiaires car AMSALA à une valeur sociale, sanitaire et éducative mais doit également être équilibrée financièrement.
L’étude financière va permettre de préciser les besoins et coûts qu’engendre le projet à ses différentes étapes. Il faut évaluer le coût du projet en calculant les différentes dépenses et prévoir un plan de trésorerie.
Le business plan est l’assemblage des deux étapes précédentes. Il décrit le projet dans son ensemble, c’est-à-dire les conclusions de l’étude de marché, l’exposé de l’offre et le plan financier. Destiné à des tiers, il sert à convaincre du potentiel du projet, de la cohérence du modèle économique et de la bonne logique de la stratégie envisagée. La première page du business plan, l’executive summary, est une carte de visite du projet qui permet d’en avoir une vision rapide et globale.
« L’ASAMLA, c’est une association dite de 1901, une association à caractère non lucratif. Elle a ensuite créé, avec huit autres associations en France, un réseau, le Réseau d’interprétariat médical et social, le RIMES. Voilà la structure qui peut aider, accompagner, répondre à des nouveaux porteurs de projets. »
Cette phase propose de structurer une équipe, de trouver une gouvernance et d’identifier une structure juridique adaptée au projet.
“ Nous pouvons partager notre expérience pour accompagner la création d’une association ou l’évolution d’une association. Peut-être une SCOP pour développer ici et là l’interprétariat médical et social. ”
Le choix de la forme juridique est une étape essentielle de la création d’une structure. Cette enveloppe légale doit correspondre à la philosophie du projet. Certains dispositifs d’accompagnement sont spécialisés dans ces démarches juridiques. ASAMLA a choisi un modèle associatif mais le projet aurait également pu être mené, sous forme de SCOP (23).
« Aujourd’hui notre équipe est vaste et toutes les personnes qui partagent nos valeurs peuvent nous rejoindre. Il suffit d’adhérer à un document officiel qui est la charte, la charte de l’interprétariat médical et social professionnel qui a d’ailleurs servi de base pour un référentiel de la Haute autorité à la santé dans le domaine de l’interprétariat médical et social. »
Créer une équipe efficace demande de réunir des compétences complémentaires qui partagent des valeurs et un objectif commun, autour d’un projet précis. Pour ensuite préciser l’organisation au sein de l’entreprise, on peut privilégier, comme Hervé, le principe de la charte, un document officiel qui précise les engagements de chacun.
«La philosophie de notre association et de notre réseau, c’est qu’il doit rester ouvert à toutes celles et ceux qui partagent cette compréhension et cette manière aussi de développer l’interprétariat médical et social.»
Il faut se poser la question du statut le plus adapté à son projet, mais également un type de gouvernance adapté à votre organisation, reflet du projet et de sa philosophie.

TchaoMégots

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