Mod’emplois

ATELIER BIVOUAC

Ile-de-France, Versailles : Pour repenser les méthodes d’aménagement du territoire en intégrant mieux les citoyens aux projets, Alexandre Malfait a cocréé l’Atelier Bivouac, un collectif d’architectes qui déploie des ateliers à ciel ouvert permettant de mieux répondre aux attentes de ceux qui vivent au quotidien dans ces lieux.
« Ce qui nous touche dans les paysages ruraux, c’est que ce sont des paysages d’entraide. De plus, dans les territoires, l’économie de moyens peut être un très bon levier d’inventivité. »
Cette première phase propose une étude de marché simplifiée, comme un premier tour de piste pour s’assurer de la faisabilité de la duplication du projet. Il s’agit de collecter et d’analyser des informations sur l’environnement du lieu d’implantation du projet et d’identifier ses motivations, ses atouts et ses besoins.
« Selon les projets, nous nous entourons de compétences complémentaires et adaptées au bon déroulement de la mission, pour constituer des équipes sur mesure. »
Cette étape de collecte d’informations permet de vérifier que le lieu d’implantation du projet présente les caractéristiques indispensables à la duplication du modèle de l’Atelier Bivouac. Pour cela, il faut rassembler un groupe de paysagistes autour du projet en consultant des annuaires spécialisés. Il est ensuite possible de contacter la mairie afin d’identifier un lieu dans lequel le collectif pourrait se réunir. Une fois l’endroit trouvé, il faut entrer en contact avec les acteurs locaux comme les associations. Il faut également identifier où se situent les recycleries ou déchetteries les plus proches afin de pouvoir y récupérer d’éventuels matériaux. Enfin, il est nécessaire de rentrer en contact avec des artisans locaux qui interviendront dans le projet. Toutes les structures locales doivent être consultées pour écrire le projet. Afin de leur présenter au mieux l’initiative, il faut s’informer sur des notions comme la frugalité ou la concertation citoyenne.
« Nous tirons parti des ressources en place en suivant une logique de réemploi et de recyclage. »
Lancer une initiative comme Atelier Bivouac demande de vérifier la compatibilité entre sa situation personnelle et le projet. Il faut en effet un certain nombre de compétences à la fois techniques et managériales pour penser une telle initiative. Il est possible de s’assurer de cela en effectuant un bilan personnel, étape importante d’un processus de création. Ensuite, il faut envisager les spécificités du secteur en consultant des fiches métiers telles que celles de paysagiste ou de chargé de concertation.
« Il n’a pas été facile de se faire accompagner par des acteurs du paysagisme. Dans notre école de Versailles nous étions déjà un peu déviants, nous avons ouvert un peu le champ. »
Après avoir identifié vos forces et vos faiblesses, défini les contours de votre projet, la phase d’accompagnement est primordiale : être accompagné est LA condition de réussite. Il existe en France de nombreuses structures répondant à une variété de besoins. Toutes permettent d’être entouré par d’autres porteurs de projets et donc d’échanger, d’apprendre et d’être soutenu dans sa démarche.
« Nous ne sommes pas seuls, nous nous inscrivons dans un réseau qui s’appelle Superville. C’est un réseau national qui rassemble plusieurs collectifs et qui propose des alternatives dans le champ de l’architecture, de l’urbanisme, de l’art, du graphisme. »
Au niveau national comme à l’échelle plus régionale, les structures d’accompagnement sont diverses. Il est préférable de se faire accompagner par des organismes et réseaux différents et complémentaires, pour encadrer le projet dès l’émergence de l’idée. Pour s’inspirer du projet d’Alexandre, on peut prendre contact avec l’Atelier Bivouac pour se rendre sur l’un de leurs chantiers. Il est possible de se renseigner sur les méthodes de fonctionnement de chantiers participatifs comme avec le moulinage de Chirols en Ardèche. Il existe également une multitude d’associations à solliciter via le réseau Superville. Ce dernier rassemble des associations qui promeuvent des alternatives dans l’aménagement du territoire. Si c’est sur des compétences plus générales que vous avez besoin d’accompagnement, il est possible d’avoir recours à des incubateurs. Il reste enfin la possibilité de se former via l’offre de formations gratuites et/ou potentiellement financées par le CPF.
« Aujourd’hui, les rémunérations des collectivités nous permettent d’être six salariés au SMIC. Notre structure se porte donc bien. »
L’Atelier Bivouac est autonome financièrement. Au départ, le groupe d’architectes a lancé des projets de petite envergure. Cela leur a permis de se faire connaître et de se constituer un réseau. C’est ainsi que des projets plus ambitieux ont pu voir le jour et qu’Alexandre et ses collègues ont pu se salarier. Les moyens des communes rurales étant limités, les rémunérations d’Alexandre et de ses collègues sont moindres par rapport à celles de paysagistes concepteurs classiques mais permettent à l’association d’être autosuffisante financièrement. C’est cependant souvent l’accompagnement des communes via le projet Leader qui permet aux municipalités d’avoir recours aux services d’Atelier Bivouac.
« Il n’y a pas de méthode toute faite, c’est-à-dire que chaque endroit, chaque lieu est spécifique et singulier. Donc il est difficile de donner une recette que l’on pourrait calquer sur n’importe quel territoire. »
Cette phase permet d’aller plus loin dans l’étude de marché, d’étudier des éléments commerciaux et financiers pour élaborer le business model et le business plan, d’une organisation structurée, susceptible de trouver une clientèle et de générer des revenus.
« Initialement, nous n’avions pas du tout une logique d’entreprise. »
Cette étape permet d’établir un business model en accord avec votre projet. S’appuyant sur l’étude de marché, le modèle économique va préciser le marché dans lequel votre projet va évoluer, identifier les caractéristiques de vos futurs clients, et estimer un chiffre d’affaires prévisionnel. Ces informations permettront de construire un modèle économique juste pour les salariés et les collectivités car le projet d’Alexandre a une valeur économique mais également solidaire et durable.
L’étude financière va permettre de préciser vos besoins et les coûts qu’engendre le projet à ses différentes étapes. Il faut évaluer le coût prévisionnel du projet en calculant les différentes dépenses, identifier les possibilités de financement et prévoir un plan de trésorerie.
Un business plan est l’assemblage des deux étapes précédentes. Il décrit le projet dans son ensemble, c’est-à-dire les conclusions de l’étude de marché, l’exposé de l’offre et le plan financier. Destiné à des tiers, il sert à convaincre du potentiel du projet, de la cohérence du modèle économique et de la bonne logique de la stratégie commerciale envisagée. La première page du business plan, l’executive summary, est une carte de visite du projet.
« Nous sommes une association à but non lucratif donc au niveau des coûts il n’y a que les salaires des six employés de l’association. »
Cette phase propose de structurer une équipe, de trouver une gouvernance et d’identifier une structure juridique adaptée au projet. Si les associations comme l’Atelier Bivouac utilisent des outils et des moyens d’action similaires à celles des entreprises privées, elles poursuivent des objectifs caractéristiques en mobilisant des ressources et des approches spécifiques.
“ Le modèle associatif nous permet d’accompagner assez simplement les communes.”
Le choix de la forme juridique est une étape essentielle de la création d’une structure. Cette enveloppe légale doit correspondre à la philosophie du projet. Certains dispositifs d’accompagnement sont spécialisés dans ces démarches juridiques. Plusieurs formes juridiques sont envisageables pour un projet comme l’Atelier Bivouac. Il est possible de se constituer en association comme Alexandre mais il aurait également très bien pu être possible de monter un tel projet sous forme de SCOP, de SCIC ou même d’entreprise privée classique.
« Au-delà des salariés, nous avons également de nombreuses personnes qui soutiennent l’association, des prestataires indépendants contractuels et des bénévoles réguliers. »
Créer une équipe efficace demande de réunir des compétences complémentaires, partageant des valeurs et un objectif commun autour d’un projet précis. Il faut ensuite préciser l’organisation au sein de l’entreprise, et privilégier, comme Alexandre, l’échange et la discussion afin que le projet mis en place soit compris et accepté de l’ensemble des acteurs du territoire.
« Les décisions que nous prenons le sont par consentement mutuel. »
Il faut se poser la question du statut le plus adapté à son projet, mais également un type de gouvernance adaptée à votre organisation, reflet du projet et de sa philosophie.

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