Mod’emplois

BED IN SHOP

François-Xavier a créé le premier Bed in Shop en 2019. Un principe d’hébergement solidaire et social, installé dans d’anciennes boutiques vacantes du centre-ville de Romans-sur-Isère.
« À l’étape du pré-lancement, mon mantra a été d’échanger sur le projet, d’aller voir dehors ce qu’il se passe, de parler, de rencontrer. C’est essentiel de confronter son idée. »
Cette première phase propose une étude de marché simplifiée, comme un premier tour de piste pour s’assurer de la faisabilité de la duplication du projet. Il s’agit de collecter et d’analyser des informations sur l’environnement du lieu d’implantation du projet et d’identifier ses motivations, ses atouts et ses besoins.
« Allez-y, prenez des risques, pas grave si vous vous trompez … C’est très important d’aller sur le terrain, de vérifier ce qu’on pense en le confrontant à la réalité de terrain. Par exemple, c’est d’aller rencontrer des associations de quartiers et faire du porte-à-porte qui m’a aidé à trouver des boutiques vacantes. »
Cette étape de collecte d’informations permet de vérifier que le lieu d’implantation du projet présente les caractéristiques indispensables à la duplication du modèle Bed In Shop, entreprise de tourisme solidaire. Avant d’identifier les caractéristiques d’un lieu, vous pouvez consulter en ligne le guide des démarches de labellisation pour un tourisme durable.Un atlas du tourisme en France en ligne permet de se familiariser avec le sujet et vérifier que l’endroit envisagé présente un attrait touristique. L’ office de tourisme de la ville prévu pour implanter le projet est un passage obligatoire . Pour trouver des boutiques vacantes, François-Xavier s’est adressé à sa mairie et aux associations de quartiers. Des ressources en ligne vous permettent également d’apprécier la situation d’un commerce vacant. François-Xavier a trouvé du mobilier à chiner, et du matériel de récupération, auprès des antennes locales de l’Association Emmaüs, à consulter en ligne et aux ressourceries locales. Pour envisager le marché hôtelier local et la concurrence, on peut consulter la plate-forme nationale en open-source du tourisme. L’idée de Bed in Shop est indissociable de la participation de jeunes en insertion. L’interlocuteur privilégié du projet à Romans-sur-Isère a été à la Sauvegarde de l’Enfance.
« Une de mes convictions était d’y aller à l’intuition. C’était une partie importante, essentielle pour moi dans le projet, le reste c’est de l’endurance, de l’organisation et de l’apprentissage. »
Créer un projet comme le Bed in Shop demande ensuite de vérifier la compatibilité entre situation personnelle et projet. En effectuant un bilan personnel, étape importante d’un processus de création, permettant de s’assurer d’avoir les compétences nécessaires pour porter le projet, en envisageant les spécificités du secteur en consultant des fiches métiers et en envisageant le risque, c’est-à-dire l’adéquation entre votre situation et votre projet.
« C’est un incubateur qui m’a permis de me lancer, d’avoir des contacts et d’échanger avec des gens qui avaient eux aussi des projets, le début d’un réseau en fait, et de me familiariser avec un vocabulaire et des techniques qui m’étaient étrangères »
Après avoir identifié vos forces et vos faiblesses, défini les contours de votre projet, la phase d’accompagnement est primordiale : être accompagné est LA condition de réussite. Il existe en France de nombreuses structures répondant à une variété de besoins. Toutes permettent d’être entouré par d’autres porteurs de projets, d’échanger, d’apprendre et d’être soutenu dans sa démarche.
« Sans passer par l’incubateur je n’aurais jamais pu concrétiser le projet, ou en tout cas, cela m’aurait pris des années , je crois qu’y serais encore aujourd’hui. »
Les structures d’accompagnement nationales ou régionales sont diverses. Il est judicieux de se faire accompagner par différents organismes et réseaux complémentaires pour encadrer le projet dès l’émergence de l’idée . Il faut savoir s’adresser aux bons réseaux d’accompagnements, comme François-Xavier avec France-Active, qui a l’a accompagné sur le plan juridique et financier, ou à des incubateurs  comme Alter’Incub qui l’a accompagné localement pendant plusieurs mois . On peut se former si besoin via l’offre de formations gratuites et/ou potentiellement financées par le CPF et se rapprocher des organismes d’aides régionales par exemple la chambre régionale de l’ESS.
« Les banques ne voulaient pas me prêter d’argent, le business model étant inconnu, et m’ont demandé un parrain. J’ai donc trouvé une structure de l’ESS pour m’épauler et me parrainer.»
Il s’agit de trouver les capitaux pour couvrir les besoins nécessaires au lancement, et financer le début de l’activité en rencontrant des banques afin d’évaluer leurs propositions mais aussi celles de partenaires, d’investisseurs ou d’ actionnaires qui souhaiteraient faire partie du financement du projet, de se faire accompagner par des structures de financement spécialisées dans les projets impliqués dans l’ESS qui ont la possibilité de recevoir des prêts financiers et d’examiner les dispositifs de financements de l’ESS.
« L’idée de Bed in Shop est indissociable de la participation de jeunes en insertion. L’interlocuteur privilégié du projet à Romans-sur-Isère a été à la Sauvegarde de l’Enfance. »
Cette phase permet d’aller plus loin dans l’étude de marché, d’étudier des éléments commerciaux et financiers pour élaborer le business model et le business plan d’une organisation structurée, susceptible de trouver une clientèle et de générer des revenus.
Cette étape permet d’établir un business model en ligne avec votre projet qui respecte les principes de l’ESS. A partir d’une étude de marché, le modèle économique va définir le marché dans lequel votre projet va évoluer, identifier les caractéristiques de vos futurs clients pour établir leurs demandes et besoins et analyser les informations recueillies pour en faire la synthèse et estimer un chiffre d’affaires prévisionnel : Il s’agit de construire un modèle économique juste pour les producteurs et les consommateurs car le projet a une valeur sociale et pas uniquement économique.
« Mon business model n’existait pas. Il a fallu l’inventer de A à Z. »
L’étude financière va permettre de préciser vos besoins et les coûts qu’engendre le projet à ses différentes étapes. Il s’agit d’évaluer le coût prévisionnel du projet en calculant les différentes dépenses, d’identifier les risques de financement et de prévoir un plan de trésorerie.
Un business plan est l’assemblage des deux étapes précédentes.  Il décrit le projet dans son ensemble : les conclusions de l’étude de marché, l’exposé de l’offre et le plan financier. Destiné à des tiers, il sert à convaincre de l’adéquation entre porteurs de projet et projet, du potentiel du marché, de la cohérence du modèle économique et commercial envisagé.  Sa première page, l’exécutive summary, présente les points-clés du projet.
« Au début on était assez nombreux, mais très vite on a constaté que les niveaux d’investissements, les envies, n’étaient pas les mêmes et on a fini par travailler à deux. »
Cette phase propose de structurer une équipe, de trouver une gouvernance et d’identifier une structure juridique adaptées au projet. Si les entreprises de l’économie sociale et solidaire comme Bed in Shop utilisent des outils et des moyens d’action similaires à ceux des entreprises privées, elles poursuivent des objectifs caractéristiques de l’ESS en mobilisant des ressources et des approches spécifiques.
« Un élément important à intégrer : il faut que la forme juridique soit adaptée au projet, surtout pas le contraire. »
Le choix de la forme juridique est une étape essentielle de la création d’une structure. Cette enveloppe légale doit correspondre à la philosophie du projet et lui permettre de se développer. Certains dispositifs d’accompagnement sont spécialisés dans les démarches juridiques.
« Pour créer l’équipe qui allait travailler du mobilier pour les chambres, j’ai contacté la Sauvegarde qui nous a tout de suite soutenus. Supervisés par une décoratrice, des jeunes en insertion travaillaient sur la déco des chambres, aidaient à construire le mobilier. Je les ai vus changer, s’impliquer au fur et à mesure que le projet avançait, parce qu’ils trouvaient un sens à ce qu’ils faisaient. »
Créer une équipe demande de réunir des compétences complémentaires, partageant des valeurs et un objectif commun autour d’un projet bien précis. Derrière chaque projet qui rencontre le succès, se trouve une équipe efficace. Il faut donc définir les compétences nécessaires et s’entourer de personnes avec la même motivation envers le projet, préciser l’organisation au sein de l’entreprise, et privilégier, comme François-Xavier, des partenaires qui partagent le même état d’esprit.
« Dans mon cas, être à l’origine d’un projet revenait à être celui qui le porte. Ce n’est pas la question d’être le chef mais une question d’implication, il a fallu trouver le bon principe de gouvernance qui soit le reflet de l’esprit du projet »
Association, SCOP, SCIC… Quand on se lance, il est nécessaire de se poser la question du statut le plus adapté à son projet, mais la forme juridique du projet n’impose pas nécessairement un type de gouvernance. La gouvernance des organisations, reflet du projet, de sa philosophie, est loin de se limiter à une question statutaire.

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