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CHAMPERCHÉ

Île-de-France, Paris : pour aller vers l’autosuffisance alimentaire, Antoine Fuyet a co-fondé Champerché , une société agricole urbaine et périurbaine. Une agriculture bio et hors-sol, pour cultiver localement fruits et légumes.
« Atteindre l’autosuffisance alimentaire dans le monde entier est un objectif de taille, mais Champerché ainsi que l’agriculture urbaine font partie des solutions pour y parvenir. »
Cette première phase propose une étude de marché simplifiée, comme un premier tour de piste pour s’assurer de la faisabilité de la duplication du projet. Il s’agit de collecter et d’analyser des informations sur l’environnement du lieu d’implantation du projet et d’identifier ses motivations, ses atouts et ses besoins.
« En tant qu’entreprise qui pratique l’agriculture urbaine, il y a des techniques de culture spécifiques à maîtriser, que l’on retrouve aussi dans la permaculture. »
Cette étape de collecte d’informations permet de vérifier les caractéristiques indispensables à la duplication du modèle Champerché. Il s’agit de s’informer sur les principes de l’agriculture durable puis sur les techniques de cultures spécifiques comme la culture biologique et l’hydroponie. Le principe de la ferme étant d’utiliser des espaces pré-existants en sous-sol, il faut trouver un local susceptible d’accueillir les installations et matériaux mais également d’avoir la possibilité de segmenter des espaces pour des cultures variées. Pour cela, il est nécessaire de s’informer sur les principes de l’agriculture urbaine. Enfin, il peut être intéressant de réaliser une étude de concurrence afin d’analyser les besoins alimentaires du territoire et le marché existant.
« Ceux qui nous connaissent diront que nous ne manquons pas de culot. Si on s’arrête à la première porte qu’on se prend dans le nez, ça s’arrête très vite. »
Créer un projet comme Champerché demande de vérifier la compatibilité entre sa situation personnelle et le projet. Cette étape peut être facilitée en réalisant un bilan personnel. Si Champerché a été accompagné par de nombreux professionnels, il est nécessaire d’avoir à la fois des connaissances du secteur agricole et des compétences de coordination et de gestion de projet. Afin de mieux comprendre les spécificités des différents secteurs liés au projet, il est conseillé de consulter des fiches métiers pour les rôles importants comme celle de l’agriculteur urbain ou de l’ingénieur agricole.
« Il ne faut surtout pas négliger le réseau. Personne ne part du même niveau mais tout le monde peut se créer un réseau. »
Après avoir identifié vos forces et vos faiblesses, défini les contours de votre projet, la phase d’accompagnement est primordiale: être accompagné est LA condition de réussite. Il existe en France de nombreuses structures répondant à une variété de besoins. Toutes permettent d’être entouré par d’autres porteurs de projets et donc d’échanger, d’apprendre et d’être soutenu dans sa démarche.
« Nos accompagnements nous ont forcés à regarder plus finement le business plan pour ensuite avoir un prêt garanti. »
Au niveau national comme à l’échelle régionale, les structures d’accompagnement sont diverses. Il est préférable de se faire accompagner par des organismes complémentaires, pour encadrer le projet dès l’émergence de l’idée. Antoine a été accompagné par Pivod qui aide les créateurs d’entreprises à travers la transmission de savoir-faire d’entrepreneurs retraités. Champerché a ensuite été accompagné par des conseillers de France Active. Les incubateurs d’entreprises spécialisées permettent d’obtenir les compétences, un lieu ainsi qu’un soutien collectif. Pour des besoins plus spécifiques, on peut se former via l’offre de formations gratuites et/ou potentiellement financées par le CPF ou se rapprocher des organismes d’aides régionales.
« Les investisseurs sont indispensables car c’est une activité qui demande beaucoup de matériels et donc des coûts d’installations complexes. »
Pour financer les installations et le matériel des fermes, Champerché dépend d’investisseurs. Il peut être intéressant de mener une campagne de crowdfunding lors de la conception du projet. Il est possible de se faire aider par le biais de réseaux et de fondations. Le gouvernement dispose également de dispositifs d’aide pour les projets dans le secteur agroalimentaire. On peut rencontrer des banques comme l’a fait Antoine afin d’évaluer leurs propositions. De manière plus spécifique, il est possible de se faire accompagner par des structures de financement spécialisées dans les projets impliqués dans l’ESS. Ceux-ci ayant la possibilité de recevoir des prêts financiers, il s’agit d’en examiner les dispositifs de financements.
« Dans notre business model, nous travaillons avec la grande distribution mais aussi des restaurateurs et des particuliers. »
Cette phase permet d’aller plus loin dans l’étude de marché, d’étudier des éléments commerciaux et financiers pour élaborer le business model et le business plan, d’une organisation structurée, susceptible de trouver une clientèle et de générer des revenus.
« Notre modèle économique est simple et donc il est complémenté par d’autres activités, dont la volonté de vendre le savoir-faire, pour un jour, pouvoir former officiellement les personnes chez Champerché.»
Cette étape permet d’établir un business model en accord avec votre projet. S’appuyant sur l’étude de marché, le modèle économique va préciser le marché dans lequel votre projet va évoluer et identifier les besoins de chaque ferme implantée et de la production. Ces informations permettront de construire un modèle économique juste pour les agriculteurs et les partenaires. Dans le modèle économique Champerché, 20% de la production va à des particuliers comme La Ruche qui dit oui pour assurer la dimension locale et durable de l’entreprise.
L’étude financière va permettre de préciser vos besoins et les coûts qu’engendre le projet à ses différentes étapes. Il faut évaluer le coût prévisionnel du projet en calculant les différentes dépenses, identifier les possibilités de financement et prévoir un plan de trésorerie.
Un business plan est l’assemblage des deux étapes précédentes. Il décrit le projet dans son ensemble, c’est-à-dire les conclusions de l’étude de marché, l’exposé de l’offre et le plan financier. Destiné à des tiers, il sert à convaincre du potentiel du projet, de la cohérence du modèle économique et de la bonne logique de la stratégie commerciale envisagée. La première page du business plan, l’executive summary, est une carte de visite du projet.
« Dans le futur nous aimerions développer Champerché en une franchise solidaire pour transmettre notre savoir-faire partout sur le territoire et dans le monde. »
Cette phase propose de structurer une équipe, de trouver une gouvernance et d’identifier une structure juridique adaptée au projet. Si les entreprises à impact comme Champerché utilisent des outils et des moyens d’action similaires à ceux d’autres structures, elles poursuivent des objectifs caractéristiques en mobilisant des ressources et des approches spécifiques. L’entreprise agricole Champerché est une S.A.S agrégée ESUS.
« Aujourd’hui, nous sommes une SAS, un modèle plutôt souple pour les start-ups, mais nous sommes aussi labellisés ESUS. »
Le choix de la forme juridique est une étape essentielle de la création d’une structure. Cette enveloppe légale doit correspondre à la philosophie du projet. Certains dispositifs d’accompagnement sont spécialisés dans ces démarches juridiques.
« 85% des salariés ont investi dans Champerché. Ça montre une motivation d’équipe qui est incroyable car on a une mission claire et qui rassemble. »
Créer une équipe efficace demande de réunir des compétences complémentaires et des personnes partageant des valeurs et un objectif commun autour d’un projet précis. Il faut ensuite préciser l’organisation au sein de l’entreprise, et privilégier, comme l’a fait Antoine, une équipe diverse avec des formations spécifiques au monde agroalimentaire.
« On essaie de tendre vers la gouvernance idéale et faire en sorte que les parties prenantes puissent avoir un impact. »
Il faut se poser la question du statut le plus adapté à son projet, mais également choisir un type de gouvernance adapté à votre organisation, reflet du projet et de sa philosophie.

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