CHAMPERCHÉ

Une société agricole implantée sur des espaces urbains et souterrains inutilisés, à la recherche de l’autosuffisance alimentaire. 

1- Découvrir ChamperchÉ

Si l’autosuffisance alimentaire n’est pas encore à l’ordre du jour, l’agriculture urbaine nous permet de l’envisager."

Antoine, Guillaume et Julien Fuyet sont frères. Pendant sa dernière année de master en Énergie et Environnement, Antoine développe un projet original et ambitieux dans lequel il embarque ses frères. Ensemble, ils vont lancer Champerché et transformer des friches urbaines souterraines en fermes intelligentes, pour une production hors-sol, locale et bio, à des prix accessibles. Leur objectif : offrir l’autosuffisance alimentaire au plus grand nombre. Dans leurs fermes implantées sur des espaces urbains inutilisés sont  produit toute l’année fruits et légumes issus de semences bios ou paysannes, sans produit phytosanitaire ni OGM. Et puisque l’agriculture traditionnelle consomme beaucoup d’eau, ils font le choix d’une culture en hydroponie« Le principe est une fusion entre culture hors-sol et agriculture bio, pour combiner le meilleur de deux types de cultures : le rendement du hors-sol et l’avantage du bio. Nos plantes poussent dans un substrat à base d’engrais organiques, nécessitant 90 % moins d’eau qu’une production équivalente en pleine terre », explique Antoine.

L’ambition n’est pas de concurrencer l’agriculture traditionnelle, mais de proposer une méthode de production complémentaire, et de freiner l’importation de fruits et légumes hors saison et d’en limiter ainsi l’impact environnemental. « La différence avec les agriculteurs classiques, c’est qu’on peut avoir un impact sur l’environnement de nos productions. On est capables de dire : ‘là, on veut qu’il fasse moins chaud’, ou de mettre plus de lumière. »  En résumé, ne pas être tributaires des aléas d’un climat. Lauréat du prix Agriculture innovante de l’Id-food, Champerché a comme objectif de produire « un quart de la production nécessaire pour alimenter l’Île-de-France en produits maraîchers » d’ici 2030.

Pour info :  En 2050, 75% de la population mondiale sera urbaine. Connecter aménagement urbain et agriculture paraît nécessaire pour accompagner l’évolution de nos modes de consommation et répondre aux enjeux environnementaux de demain.

L’agriculture irriguée consomme environ 70% de la consommation mondiale d’eau douce. Repenser la gestion de l’eau dans ce secteur est une priorité pour tendre vers un système agroalimentaire plus résilient.

2. Envie de vous lancer ?

Ceux qui nous connaissent diront que nous ne manquons pas de culot. Si on s'arrête à la première porte qu’on se prend dans le nez, ça s'arrête très vite."

Avant de se lancer, réaliser un bilan personnel permet de vérifier la compatibilité entre sa situation personnelle et le projet.

 

3- Se faire accompagner

Nos accompagnements nous ont forcés à regarder plus finement le business plan pour ensuite avoir un prêt garanti.”

Il existe en France de nombreuses structures susceptibles d’épauler les porteurs de projets quels que soient leurs stades de développement. Ces acteurs sont là pour vous soutenir, n’hésitez pas à les solliciter.

Antoine a été accompagné par : Pivod, qui aide les créateurs d’entreprises à travers la transmission de savoir-faire d’entrepreneurs retraités. Champerché a ensuite été accompagné par les conseillers de France Active. Antoine commente : « en plus d’être un soutien, ces structures d’accompagnement permettent de se faire un réseau, ce qui est très important dans l’entrepreneuriat. »

4- Structurer son projet

Les investisseurs sont indispensables car c’est une activité qui demande beaucoup de matériels et donc des coûts d’installations complexes.”

Pour financer les installations et le matériel des fermes, Champerché dépend d’investisseurs et les premiers emprunts doivent souvent être garantis. Le réseau France Active a parrainé l’emprunt bancaire d’Antoine, nécessaire au lancement d’un premier prototype de 42 m² à Paris, prototype dans lequel Antoine a également investi : « J’ai mis tout l’argent que j’avais et j’ai fait le plus gros prêt étudiant possible. » Pour le lancement de sa deuxième ferme, Champerché a reçu des fonds de Paris Business Angels, de Karot Capital, de BPI France, l’ANRU, et du Crédit Mutuel. 20% de la production s’adresse à des initiatives solidaires comme La Ruche qui dit oui pour assurer la dimension locale et durable de l’entreprise. Depuis quelques mois, Champerché est membre d’Agroalia, club régional des jeunes entreprises de la FoodTech et initiative de la CCI Paris Ile-de-France visant à soutenir leur développement économique.

Juridique et Gouvernance

Nous aimerions développer Champerché en une franchise solidaire pour transmettre notre savoir-faire partout sur le territoire et dans le monde."

Structurer son projet demande de lui choisir l’enveloppe légale adéquate : la structure juridique définissant les règles entourant l’exercice de l’activité, elle doit être adaptée à sa philosophie. L’entreprise agricole Champerché est une SAS agréée ESUS. Développer un projet demande de constituer une équipe : “85% des salariés ont investi dans Champerché, ça montre une motivation d’équipe qui est incroyable car on a une mission claire et qui rassemble”. Il faut aussi choisir une gouvernance adaptée au projet :« on essaie de tendre vers la gouvernance idéale et faire en sorte que les parties prenantes puissent avoir un impact. »