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CIRCOULEUR

Occitanie, Bordeaux : pour valoriser et transformer les peintures inutilisées, Maïlys Grau a créé Circouleur en 2017. En évitant l’incinération des peintures et l’extraction de nouvelles matières premières, Circouleur crée une filière de recyclage pour un type de déchet qui n’en avait pas et conçoit une peinture écologique avec un impact environnemental très faible.
« En fait, je suis partie du constat que les restes de peinture, ce qui reste à la fin au fond du pot quand on a fini son chantier, ce n’est pas recyclé lorsqu’on l’amène à la déchetterie. Au contraire, cela finissait incinéré. Or, en tant que chimiste, je me suis dit que ce n’était pas logique et qu’il fallait trouver une solution alternative. »
Cette première phase propose une étude de marché simplifiée, comme un premier tour de piste pour s’assurer de la faisabilité de la duplication du projet. Il s’agit de collecter et d’analyser des informations sur l’environnement du lieu d’implantation du projet et d’identifier ses motivations, ses atouts et ses besoins.
« Notre matière première, la clef de notre réussite, réside dans notre capacité à récupérer les restes de pots de peinture qui ont été mis en déchetterie pour refaire des nouvelles peintures. »
Cette étape de collecte d’informations permet de vérifier les caractéristiques indispensables à la duplication du modèle Circouleur. Il ne s’agit pas nécessairement de recycler de la peinture mais de s’orienter vers le réemploi d’un matériau qui n’est pas ou peu recyclé jusqu’ici. Pour cela, déchetteries et recycleries peuvent être des mines d’informations sur la transformation des matériaux. Il est possible de consulter leurs annuaires en ligne. Il est important de se poser la question de la commercialisation de la matière recyclée dans la zone géographique ciblée. Pour cela, il peut être intéressant de réaliser une étude de concurrence, afin de vérifier qu’aucune entreprise locale ne soit engagée dans une démarche trop similaire. De manière plus globale, il faut s’informer sur les notions de recyclage ou d’économie circulaire par exemple.
« Notre force, ce qui fait aujourd’hui notre réputation et notre succès, c’est que nous sommes parvenus à prouver qu’il est possible de recycler des éléments que beaucoup de monde pensait qu’il n’était tout simplement pas possible de recycler. »
Créer un projet comme Circouleur demande de vérifier la compatibilité entre sa situation personnelle et le projet. Il est possible de vérifier cette adéquation en effectuant un bilan personnel, étape importante d’un processus de création, permettant de s’assurer d’avoir les compétences nécessaires pour porter le projet. Ensuite, il faut envisager les spécificités du secteur en consultant des fiches métiers comme pour en connaître par exemple plus sur le métier d’agent de tri ou de directeur marketing
« Pour lancer mon projet, j’ai commencé par consulter les acteurs de terrain : les personnels des déchetteries, les responsables des syndicats mixtes, les experts des différentes filières de recyclage. »
Après avoir identifié vos forces et vos faiblesses, défini les contours de votre projet, la phase d’accompagnement est primordiale : être accompagné est LA condition de réussite. Il existe en France de nombreuses structures répondant à une variété de besoins. Toutes permettent d’être entouré par d’autres porteurs de projets et donc d’échanger, d’apprendre et d’être soutenu dans sa démarche.
« Nous avons bénéficié de l’accompagnement de très multiples acteurs. Certains agissent au niveau local, d’autres à l’échelle nationale, mais tous avaient à cœur d’imaginer des solutions nouvelles. Les structures qui nous ont épaulées ont été nombreuses et sans elles, le projet n’aurait jamais réussi. » Les structures d’accompagnement existantes sont diverses et peuvent encadrer le projet dès l’émergence de l’idée. Pour lancer son projet, Maïlys a été accompagnée par Bordeaux Technowest et par la Technopole de Bordeaux. Des infrastructures comme celles-ci existent dans de nombreuses villes et il est important de se rapprocher des communes et des agglomérations pour les connaître. On peut se rapprocher des réseaux nationaux, comme Maïlys avec La Ruche . Enfin, l’accompagnement dans certains domaines demande l’appui de structures spécialisées. Maïlys a fait appel au Village by CA , un accélérateur d’innovation pour les start-ups, pour certains aspects commerciaux et la structuration. Il est ainsi possible de faire appel à une multitude d’acteurs et d’incubateurs Il est également possible de se former via l’offre de formations gratuites et/ou potentiellement financées par le CPF et de se rapprocher des organismes d’aides régionales.
« Notre business model, c’est que l’on vend des peintures. C’est ça notre rémunération. Cependant, tant que nous n’avons pas atteint le seuil de rentabilité, nous fonctionnons avec des subventions et différentes levées de fonds. »
L’Ademe a été le premier partenaire financier de Maïlys, qui a ensuite été aidée par la BPI et par la région Nouvelle-Aquitaine. Des fondations comme des business angels peuvent également contribuer . Maïlys a contacté Femmes Business Angels et le Club des Prophètes. Il est possible d’avoir recours à un financement participatif avec LITA ou d’aller rencontrer la Banque des Territoires. On peut se faire accompagner par des structures de financement spécialisées dans les projets impliqués dans l’ESS.
« Au départ, il n’est pas facile de se lancer dans le projet. Il y a toujours une phase où tout le monde se regarde en chien de faïence en attendant de savoir quel organisme sera le premier à nous soutenir. Mais une fois la dynamique lancée, les autres viennent plus facilement. »
Cette phase permet d’aller plus loin dans l’étude de marché , d’étudier des éléments commerciaux et financiers pour élaborer le business model et le business plan, d’une organisation structurée, susceptible de trouver une clientèle et de générer des revenus.
« Mon avantage est qu’au lancement du projet, je savais assez clairement ce que je voulais. Je désirais à la fois m’inscrire dans une démarche de recyclage mais également aider les personnes les plus éloignées de l’emploi à se réinsérer. C’est ce que nous avons fait en travaillant avec des chantiers d’insertion et avec des travailleurs handicapés. »
Cette étape permet d’établir un business model en accord avec votre projet. S’appuyant sur l’étude de marché, le modèle économique va préciser le marché dans lequel le projet va évoluer, identifier les caractéristiques de futurs clients et salariés, puis d’estimer un chiffre d’affaires prévisionnel. Ces informations permettront de construire un modèle économique juste, le projet de Maïlys ayant une valeur économique mais également solidaire et durable.
L’étude financière va permettre de préciser vos besoins et les coûts qu’engendre le projet à ses différentes étapes. Il faut évaluer le coût prévisionnel du projet en calculant les différentes dépenses, identifier les possibilités de financement et prévoir un plan de trésorerie.
Le business plan est l’assemblage des deux étapes précédentes et sert à convaincre du potentiel du projet, de la cohérence du modèle économique et de la bonne logique de la stratégie commerciale envisagée. La première page du business plan, l’executive summary , est une carte de visite du projet. Il en présente les points clés permettant aux investisseurs d’avoir une vision rapide et globale.
« Au niveau de notre structure, nous sommes une S.A.S de droit privé commercial classique. Cependant, nous avons des partenariats forts avec des structures de l’insertion par l’activité économique. »
Cette phase propose de structurer une équipe, de trouver une gouvernance et d’identifier une structure juridique adaptée au projet. Si les entreprises à impact comme Circouleur utilisent des outils et des moyens d’action similaires à ceux des entreprises privées, elles poursuivent des objectifs caractéristiques en mobilisant des ressources et des approches spécifiques.
« Nous organiser en S.A.S ne nous a pas empêchés de travailler en mode de sous-traitance avec des structures particulières. C’est ainsi que nous travaillons avec un ESAT qui est l’Adapei 33. »
Le choix de la forme juridique est une étape essentielle de la création d’une structure. Cette enveloppe légale doit correspondre à la philosophie du projet. Certains dispositifs d’accompagnement sont spécialisés dans ces démarches juridiques. Étant donné l’activité commerciale de Circouleur, le plus logique était de s’établir comme S.A.S. Cependant, plusieurs formes juridiques sont envisageables pour une entreprise comme Circouleur.
« Notre but, c’est aussi d’aider chacun à trouver sa place dans la société. »
Créer une équipe efficace demande de réunir des compétences complémentaires, partageant des valeurs et un objectif commun autour d’un projet précis. Il faut ensuite préciser l’organisation au sein de l’entreprise et il est possible de privilégier, comme Maïlys, l’emploi de travailleurs en réinsertion sur le marché du travail.
« Certes, notre activité première est de vendre de la peinture mais nous sommes également très attachés à notre vocation d’impact social. »
Il faut se poser la question du statut le plus adapté à son projet, mais également un type de gouvernance adaptée à votre organisation, reflet du projet et de sa philosophie.

TchaoMégots

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