Mod’emplois

COMPTOIR DE CAMPAGNE

Forez, Loire : pour recréer des emplois, redonner de la vie aux petites communes, Virginie Hils a créé Comptoir de Campagne, un réseau de magasins multi-services qui rassemble sous un même toit différents produits et services, additionne les modèles économiques et pérennise ainsi l’activité dans les zones rurales.
« L’idée de Comptoir de campagne est née du constat qu’aujourd’hui, en France, une commune sur deux n’a plus de commerce, n’a plus de service de proximité et se transforme en cité dortoir. » Cette première phase propose une étude de marché simplifiée, comme un premier tour de piste pour s’assurer de la faisabilité de la duplication du projet. Il s’agit de collecter et d’analyser des informations sur l’environnement du lieu d’implantation du projet et d’identifier ses motivations, ses atouts et ses besoins.
« Le principe du projet, c’est de dire que, si dans un village l’activité de certains commerces a du mal à se maintenir, nous allons agir pour mettre tous les services sous un même toit et ce sera un moyen de faire venir les gens et de pérenniser une activité dans ces zones rurales. » Cette étape de collecte d’informations permet de vérifier les caractéristiques indispensables à la duplication du modèle de Comptoir de campagne. L’INSEE a recensé ces villages dans lesquels il n’y a plus aucun service. On peut trouver des producteurs locaux motivés en consultant des annuaires ou via des réseaux sociaux spécialisés. Il faut s’informer sur les principes d’agriculture durable, d’alimentation durable ou encore appréhender les principes des circuits-courts. On peut également rejoindre le projet de Comptoirs de campagne qui lance ponctuellement des appels d’offres, en accompagnant les porteurs de projets ou en proposant des projets “clé en main”. Pour ce projet, il est également très important d’analyser le marché en effectuant une étude de concurrence.
« Notre force, c’est la diversité des services qu’apporte un comptoir. Ce dernier permet non seulement de ramener des commerces en zone rurale mais également de valoriser la production locale, de retisser du lien social et remettre le partage au cœur des villages. » Créer un projet comme Comptoir de campagne demande de vérifier la compatibilité entre sa situation personnelle et le projet. Pour ce faire, il est nécessaire d’effectuer un bilan personnel, étape permettant de s’assurer d’avoir les compétences nécessaires pour porter le projet. Monter un comptoir de campagne nécessite d’avoir du temps et des compétences en matière de commerce et de gestion. Pour se rendre compte des spécificités du secteur, il faut consulter des fiches métiers en lien avec le projet comme celle de commerçant en alimentation.
« Être commerçant Comptoir de campagne, c’est avant tout avoir un projet de vie, avoir envie de s’implanter dans un écosystème rural, d’interagir avec toutes les parties prenantes du village. » Après avoir identifié vos forces et vos faiblesses, défini les contours de votre projet, la phase d’accompagnement est primordiale : être accompagné est LA condition de réussite. Il existe en France de nombreuses structures répondant à une variété de besoins. Toutes permettent d’être entouré par d’autres porteurs de projets et donc d’échanger, d’apprendre et d’être soutenu dans sa démarche.
« Nous avons été accompagnés par de multiples entités de l’environnement de l’économie sociale et solidaire. C’est un environnement bienveillant qui nous a permis d’incuber, d’améliorer, de progresser, de prendre confiance sur l’enjeu et les atouts de notre idée. » Au niveau national comme à l’échelle régionale, les structures d’accompagnement sont diverses. Il est préférable de se faire accompagner par des organismes complémentaires, pour encadrer le projet dès l’émergence de l’idée. Il est primordial de se faire accompagner par les collectivités locales et les communes pour trouver des locaux. D’autres collectivités comme la région peuvent venir en appui au projet. Il est possible de faire appel à des incubateurs comme Virginie avec la startup Factory Waoup à Lyon. L’incubateur Ronalpia l’a appuyée pour qu’elle s’ancre dans l’écosystème local. Ce type d’accompagnement peut également être mené par des associations, comme Ashoka ou Rhône Développement Initiative. Se rapprocher de réseaux comme France Active peut également être très enrichissant. Pour des besoins plus spécifiques, il est possible de se former via l’offre de formations gratuites et/ou potentiellement financées par le CPF et se rapprocher des organismes d’aides régionales.
« Nous avons eu la chance de réunir de nombreux partenaires financiers. Aujourd’hui, ce sont presque 400 investisseurs qui ont investi dans Comptoir de campagne et nous ont fait confiance. » Pour trouver les capitaux pour se lancer, il est possible d’aller chercher des subventions du côté des acteurs publics : communes, départements, régions ou État. La région a financé Comptoir de campagne, comme la BPI avec les subventions French Tech. Il est également possible de se tourner vers des acteurs privés comme les fondations ou les business Angels. C’est ainsi que des acteurs comme La Poste, INCO, AVIVA ou encore la Maif ont soutenu le projet. Comme l’a fait Virginie à plusieurs reprises, il peut également être intéressant de mener des campagnes de financement participatif. Enfin il est possible, comme Virginie avec le Crédit Agricole , d’aller voir les banques pour analyser leurs propositions. Ceux-ci ayant la possibilité de recevoir des prêts financiers, il s’agit d’en examiner les dispositifs de financements.
« Nous sommes parvenus à fédérer une multitude d’acteurs volontaires pour apporter une solution sur les territoires ruraux. Ces derniers pensent, comme nous, que ce sont ces espaces qui sont des terres d’innovation et de réussite. » Cette phase permet d’aller plus loin dans l’étude de marché, d’étudier des éléments commerciaux et financiers pour élaborer le business model et le business plan, d’une organisation structurée, susceptible de trouver une clientèle et de générer des revenus.
« Être commerçant Comptoir de campagne, c’est avant tout avoir la volonté d’entreprendre. » Cette étape permet d’établir un business model en accord avec votre projet. S’appuyant sur l’étude de marché, le modèle économique va préciser le marché dans lequel votre projet va évoluer, identifier les caractéristiques de vos futurs clients, et estimer un chiffre d’affaires prévisionnel. Ces informations permettront de construire un modèle économique juste pour les producteurs et les consommateurs car le projet de Virginie a une valeur économique mais également solidaire et durable.
L’étude financière va permettre de préciser vos besoins et les coûts qu’engendre le projet à ses différentes étapes. Il faut évaluer le coût prévisionnel du projet en calculant les différentes dépenses, identifier les possibilités de financement et prévoir un plan de trésorerie.
Un business plan est l’assemblage des deux étapes précédentes. Il décrit le projet dans son ensemble, c’est-à-dire les conclusions de l’étude de marché, l’exposé de l’offre et le plan financier. Destiné à des tiers, il sert à convaincre du potentiel du projet, de la cohérence du modèle économique et de la bonne logique de la stratégie commerciale envisagée. La première page du business plan, l’executive summary, est une carte de visite du projet.
« Comptoir de campagne est une SAS ESUS. Nous sommes la première entreprise du Rhône à avoir obtenu le label ESUS, Entreprise Solidaire d’Utilité Publique. » Cette phase propose de structurer une équipe, de trouver une gouvernance et d’identifier une structure juridique adaptée au projet. Si les entreprises à impact comme Comptoir de campagne utilisent des outils et des moyens d’action similaires à ceux des entreprises privées, elles poursuivent des objectifs caractéristiques en mobilisant des ressources et des approches spécifiques.
« Comptoir de campagne, ce sont 14 commerces en Auvergne-Rhône-Alpes, des commerces en succursale et des commerces en franchise sociale. » Le choix de la forme juridique est une étape essentielle de la création d’une structure. Cette enveloppe légale doit correspondre à la philosophie du projet. Certains dispositifs d’accompagnement sont spécialisés dans ces démarches juridiques. Comme l’indique Virginie, plusieurs formes juridiques sont envisageables pour un commerce comme Comptoir de campagne. Certains porteurs de projet ont décidé de créer des succursales alors que d’autres ont préféré le système de franchise solidaire.
« Nous avons tous dans notre ADN la ferme volonté de revitaliser les territoires ruraux. » Créer une équipe efficace demande de réunir des compétences complémentaires, partageant des valeurs et un objectif commun autour d’un projet précis. Il faut ensuite préciser l’organisation au sein de l’entreprise, et privilégier, comme Virginie, des acteurs qui savent travailler ensemble.
« Comptoir de campagne a de nombreux acteurs dans sa gouvernance et nous fonctionnons selon la règle : un homme = une voix. Quel que soit le poids dans le capital des différents investisseurs, ils ont le même poids lors des décisions stratégiques que prend l’entreprise. » Il faut se poser la question du statut le plus adapté à son projet, mais également un type de gouvernance adaptée à votre organisation, reflet du projet et de sa philosophie.

TchaoMégots

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