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COOPÉRATIVE FUNÉRAIRE DE RENNES

Pour redonner aux citoyens le pouvoir sur l’organisation des obsèques, les informer sur le secteur funéraire et leur permettre de faire des choix éclairés, Isabelle Georges à co-créé en 2020 la Coopérative Funéraire de Rennes, en s’inspirant d’un modèle québécois.
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1.Vérifier avant de se lancer
“ Le funéraire est un secteur particulier parce qu’on le connaît très peu. L’objectif est que les personnes puissent faire des choix éclairés en leur donnant accès aux informations et en prenant le temps de les écouter.”
Cette première phase propose une étude de marché simplifiée, comme un premier tour de piste pour s’assurer de la faisabilité de la duplication du projet. Il s’agit de collecter et d’analyser des informations sur l’environnement du lieu d’implantation du projet et d’identifier ses motivations, ses atouts et ses besoins.
« La force d’une coopérative est d’avoir un collectif initial qui soit puissant avec des compétences très diverses comme toute entreprise. »
Cette étape de collecte d’informations permet de vérifier les caractéristiques indispensables à la duplication du modèle de la Coopérative Funéraire de Rennes. Comme l’explique Isabelle, le milieu funéraire est un secteur opaque. L’objectif de la coopérative est de donner aux familles des outils pour faire des choix funéraires libres et éclairés. Pour cela, il faut identifier les besoins spécifiques d’une entreprise de pompes funèbres et comprendre comment s’organisent des obsèques. Le but est de respecter le deuil des familles en les recevant dans un lieu accueillant. Le choix du local est donc déterminant. Pour se familiariser avec le secteur funéraire, on peut regarder du côté de la Confédération des Professionnels du Funéraire et de la Marbrerie ou de la FFPM. Un entreprise de pompes funèbres devant répondre à certaines normes, il est nécessaire de connaître les principes du droit funéraire ainsi que les réglementations à respecter à travers le guide juridique par exemple. Enfin, il peut être intéressant de réaliser une étude de concurrence afin de connaître les besoins en pompes funèbres.
“ Le secteur funéraire demande des compétences spécifiques. Il est donc nécessaire d’avoir un réseau où l’on puisse aller piocher les compétences manquantes. “
Créer un projet comme la Coopérative Funéraires de Rennes demande de vérifier la compatibilité entre sa situation personnelle et le projet. Cette étape peut être facilitée en réalisant un bilan personnel, étape importante d’un processus de création, permettant de s’assurer d’avoir les compétences nécessaires pour porter le projet. Il faut en effet savoir tout autant coordonner une équipe que gérer un projet pour se lancer dans une telle initiative. Il faut enfin se renseigner sur les métiers du secteur funéraire comme celui de conseiller en services funéraires par exemple.
2.TROUVER LES BONS ACCOMPAGNEMENTS ​
« Pendant presque un an, le collectif a été accompagné dans sa phase de préfiguration du projet. ”
Après avoir identifié vos forces et vos faiblesses, défini les contours de votre projet, la phase d’accompagnement est primordiale : être accompagné est LA condition de réussite. Il existe en France de nombreuses structures répondant à une variété de besoins. Toutes permettent d’être entouré par d’autres porteurs de projets et donc d’échanger, d’apprendre et d’être soutenu dans sa démarche.
“On a été accompagnés par un incubateur spécialisé à Rennes, ce qui nous a permis d’avoir des financements indispensables au début.”
Au niveau national comme à l’échelle plus régionale, les structures d’accompagnement sont diverses. Il est préférable de se faire accompagner par des organismes et réseaux différents et complémentaires, pour encadrer le projet dès l’émergence de l’idée. Il faut s’adresser aux bons réseaux supports car le montage d’un projet comme la Coopérative Funéraire de Rennes nécessite des expertises diverses. Pendant plusieurs mois, Isabelle Georges a fait appel à un incubateur de sa région, Tag 35, pour se faire accompagner dans la phase de préfiguration. Il est également possible de se structurer au sein de la fédération des pompes funéraires qui accompagne les coopératives émergentes. Pour des besoins plus spécifiques, il est possible de se former via l’offre de formations gratuites et/ou potentiellement financées par le CPF et se rapprocher des organismes d’aides régionales.
« Nous avons eu des financements uniquement pendant la période de préfiguration. Nous sommes ensuite devenus une entreprise autofinancée. »
Dans un projet comme celui de la Coopérative Funéraire de Rennes, le plus complexe est de trouver les capitaux pour couvrir les besoins nécessaires au lancement du projet et financer le début de l’activité. Isabelle a été financée par le conseil départemental et par des organismes de finances solidaires comme France Active Bretagne. Des fonds comme la FIFF peuvent aider les projets émergents dans le secteur funéraire. De plus, il est possible de se faire aider par des fondations et d’aller voir les banques afin d’évaluer leurs propositions de prêts financiers. Il s’agit également d’étudier les dispositifs de financement public.
3.CONCRÉTISER LE PROJET ​
« Il faut prendre le temps avant de se lancer pour trouver les bons moyens de se financer. »
Cette phase permet d’aller plus loin dans l’étude de marché, d’étudier des éléments commerciaux et financiers pour élaborer le business model et le business plan, d’une organisation structurée, susceptible de trouver une clientèle et de générer des revenus.
« Notre facturation repose sur un modèle de forfaits d’accompagnements. C’est en rupture avec le modèle des autres entreprises de pompes funèbres. »
Cette étape permet d’établir un business model en accord avec votre projet. S’appuyant sur l’étude de marché, le modèle économique va préciser le marché dans lequel votre projet va évoluer et préciser les besoins de la coopérative. Ces informations permettront de construire un modèle économique juste pour l’entreprise et les familles. C’est pourquoi le modèle économique de la Coopérative Funéraire de Rennes permet de proposer des forfaits d’accompagnement aux familles, une rupture avec les autres entreprises de pompes funèbres qui se financent grâce aux marges sur les prestations variées (cercueils, articles divers, etc.).
L’étude financière va permettre de préciser vos besoins et les coûts qu’engendre le projet à ses différentes étapes. Il faut évaluer le coût prévisionnel du projet en calculant les différentes dépenses, identifier les possibilités de financement et prévoir un plan de trésorerie.
Un business plan est l’assemblage des deux étapes précédentes. Il décrit le projet dans son ensemble, c’est-à-dire les conclusions de l’étude de marché, l’exposé de l’offre et le plan financier. Destiné à des tiers, il sert à convaincre du potentiel du projet, de la cohérence du modèle économique et de la bonne logique de la stratégie commerciale envisagée. La première page du business plan, l’executive summary, est une carte de visite du projet. Il en présente les points clés pour permettre aux investisseurs d’avoir une vision rapide et globale de la stratégie envisagée.
4.STRUCTURER LE PROJET ​
« L’objectif, comme toute coopérative, est de croiser les intérêts de tous les acteurs : salariés, partenaires, familles, etc. »
Cette phase propose de structurer une équipe, de trouver une gouvernance et d’identifier une structure juridique adaptée au projet. Si les entreprises comme la Coopérative Funéraire de Rennes utilisent des outils et des moyens d’action similaires à ceux de toute entreprise privée, elles poursuivent des objectifs caractéristiques en mobilisant des ressources et des approches spécifiques.
« La forme coopérative est un manteau supplémentaire qui impose des gardes. »
Le choix de la forme juridique est une étape essentielle de la création d’une structure. Cette enveloppe légale doit correspondre à la philosophie du projet. Certains dispositifs d’accompagnement sont spécialisés dans ces démarches juridiques.
« Nous essayons par exemple de travailler avec des fournisseurs qui s’inscrivent dans notre philosophie. »
Créer une équipe efficace demande de réunir des compétences complémentaires, et des personnes qui partagent des valeurs et un objectif commun autour d’un projet précis. Il faut ensuite préciser l’organisation au sein de l’entreprise, et privilégier, comme l’a fait Isabelle, une équipe diverse avec des formations spécifiques au monde funéraire et composée de personnes prêtes à être à l’écoute des familles.
« Nous sommes une Société Coopérative d’Intérêt Collectif donc le principe est de croiser les intérêts de plusieurs parties prenantes du projet. C’est passionnant de croiser les regards de chacun. »
Il faut se poser la question du statut le plus adapté à son projet, mais également choisir un type de gouvernance adapté à votre organisation, reflet du projet et de sa philosophie. La coopérative funéraire de Rennes est une Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC).
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