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COT COT HOUSE

Lanvollon, Côtes d’Armor : pour relocaliser la construction et inciter à l’installation de poulaillers, Xavier Pisson a créé une entreprise qui commercialise des poulaillers 100% bretons fabriqués par des personnes en situation de handicap.
« Chez Cot Cot House, tout est fabriqué en Bretagne. »
Cette première phase propose une étude de marché simplifiée, comme un premier tour de piste pour s’assurer de la faisabilité de la duplication du projet. Il s’agit de collecter et d’analyser des informations sur l’environnement du lieu d’implantation du projet et d’identifier vos motivations, vos atouts et vos besoins.
« Chaque typologie de client a des attentes différentes et on essaye d’y répondre au mieux avec des produits qui sont à chaque fois adaptés aux besoins des personnes qui passent commande.»
Cette étape de collecte d’informations permet de vérifier que le lieu d’implantation du projet présente les caractéristiques indispensables à la duplication du modèle développé par Cot Cot House. Cette étape est d’autant plus importante que l’un des piliers du projet de Xavier est justement de s’adapter à la fois à la demande et à l’offre locale. Afin d’analyser la demande, il est conseillé d’aller rencontrer à la fois les collectivités, les écoles, les EHPAD mais également d’en parler aux citoyens autour de vous, comme il peut être utile d’analyser quelles sont les entreprises productrices de bois dans la zone géographique identifiée. Xavier a par exemple choisi de travailler en collaboration avec un ESAT afin de favoriser l’emploi de travailleurs handicapés. Afin de présenter au mieux votre projet, vous pouvez consulter le site de Cot Cot House mais également vous renseigner sur la législation et la réglementation en matière de poulailler.
« Avec une poule, on peut travailler sur beaucoup d’axes : sur la médiation animale avec des personnes âgées, sur la pédagogie avec les enfants, tout simplement sur le savoir-vivre et l’apprentissage auprès du grand public, comme les particuliers qui ont des poules à la maison. »
Créer un projet comme Cot Cot House demande de vérifier la compatibilité entre sa situation personnelle et le projet. Il est possible de tester cela en faisant un bilan personnel, étape importante d’un processus de création, permettant de s’assurer d’avoir les compétences nécessaires pour porter le projet. Ensuite, il faut envisager les spécificités du secteur en consultant des fiches métiers telles que celle d’opérateur de production par exemple.
« En Bretagne, on a une activité économique assez développée, surtout sur l’accompagnement des start-up. »
Après avoir identifié vos forces et vos faiblesses, défini les contours de votre projet, la phase d’accompagnement est primordiale : être accompagné est LA condition de réussite. Il existe en France de nombreuses structures répondant à une variété de besoins. Toutes permettent d’être entouré par d’autres porteurs de projets et donc d’échanger, d’apprendre et d’être soutenu dans sa démarche.
« Les accompagnements, ce sont également les personnes qui vous entourent. Ce n’est pas forcément des structures, des organismes, ça peut être juste des humains qui vous offrent une partie de leur temps. »
Au niveau national comme à l’échelle plus régionale, les structures d’accompagnement sont diverses. Il est préférable de se faire accompagner par des organismes différents et complémentaires, pour encadrer le projet dès l’émergence de l’idée. Xavier, qui n’avait que 17 ans lorsqu’il a eu l’idée de son projet, s’est d’abord fait accompagner par la BGE. Il a ensuite reçu l’appui de la région Bretagne via l’association Innözh, qui promeut et accompagne l’innovation à échelle locale. A chaque étape d’un projet, il existe des supports comme des incubateurs pour aider à structurer son idée et travailler sur des points spécifiques, parfois assez techniques comme les éléments juridiques et financiers d’une structure. Pour des besoins encore plus précis, il est possible de se former via l’offre de formations gratuites et/ou potentiellement financées par le CPF et se rapprocher des organismes d’aides régionales.
« Cot Cot House aujourd’hui, c’est de l’autofinancement. Pas de crowdfunding, pas de prêt bancaire, pas de levée de fonds, que de l’autofinancement de ma poche et de l’autofinancement de la vente des produits.»
Cot Cot House est aujourd’hui une entreprise autofinancée. La vente des produits qu’elle commercialise parvient à subvenir à l’ensemble des besoins financiers de l’entreprise. Il est parfois nécessaire, au début des projets, de faire appel à des partenaires financiers. On peut sous conditions bénéficier de l’aide des collectivités : les mairies, les départements, les régions sont souvent sensibles aux entrepreneurs souhaitant développer des solutions locales innovantes. Il est donc parfois possible de bénéficier de subventions pour lancer le projet. Il faut également regarder les opportunités du secteur privé, en contactant des fondations ou des réseaux de business Angels par exemple. Pour des projets qui ont un impact direct sur les habitants, il peut également être intéressant de mener une campagne de financement participatif. Enfin, il est possible d’aller voir les banques pour analyser leurs propositions.
« Nous installons des poulaillers chez les particuliers mais également les professionnels. De plus, nous allons bientôt développer d’autres produits. L’idée étant de proposer une solution adaptée à chacun et répondant au maximum aux attentes de nos clients. »
Cette phase permet d’aller plus loin dans l’étude de marché, d’étudier des éléments commerciaux et financiers pour élaborer le business model et le business plan, d’une organisation structurée, susceptible de trouver une clientèle et de générer des revenus.
« Avec de l’argent, on va plus vite et on va plus loin. »
Cette étape permet d’établir un business model en accord avec votre projet. S’appuyant sur l’étude de marché, le modèle économique va préciser le marché dans lequel votre projet va évoluer, identifier les caractéristiques de vos futurs clients, et estimer un chiffre d’affaires prévisionnel. Ces informations permettront de construire un modèle économique juste pour les salariés de l’entreprise et les clients car le projet de Xavier a une valeur économique mais également solidaire et durable.
“C’est important de se tourner vers les autres pour aller chercher de l’information.”
L’étude financière va permettre de préciser vos besoins et les coûts qu’engendre le projet à ses différentes étapes. Il faut évaluer le coût prévisionnel du projet en calculant les différentes dépenses, identifier les possibilités de financement et prévoir un plan de trésorerie.
Un business plan est l’assemblage des deux étapes précédentes. Il décrit le projet dans son ensemble, c’est-à-dire les conclusions de l’étude de marché, l’exposé de l’offre et le plan financier. Destiné à des tiers, il sert à convaincre du potentiel du projet, de la cohérence du modèle économique et de la bonne logique de la stratégie commerciale envisagée. La première page du business plan, l’executive summary, est une carte de visite du projet. Il en présente les points clés pour permettre aux investisseurs d’avoir une vision rapide et globale de la stratégie envisagée.
« À 17 ans, ce n’est pas forcément évident de monter une SARL avec toute la paperasse, donc je suis parti en auto-entrepreneur et j’ai décidé de monter une EI. »
Cette phase propose de structurer une équipe, de trouver une gouvernance et d’identifier une structure juridique adaptée au projet. Si les entreprises à impact comme Cot Cot House utilisent les outils et des moyens d’action des entreprises privées, elles poursuivent des objectifs caractéristiques qui mobilisent des ressources et des approches spécifiques.
“ Récemment, puisque j’ai embauché du monde, il a fallu que je passe mon auto-entreprise en SARL. ”
Le choix de la forme juridique est une étape essentielle de la création d’une structure. Cette enveloppe légale doit correspondre à la philosophie du projet. Certains dispositifs d’accompagnement sont spécialisés dans ces démarches juridiques. Xavier, en raison de son jeune âge, a commencé avec une EI. Le développement de son entreprise l’a ensuite incité à se structurer en SARL. Il est ainsi possible de s’adapter au fur et à mesure de l’avancée du projet.
« Aujourd’hui, nous travaillons avec une centaine de travailleurs en situation de handicap, qu’on appelle les ‘talents en situation de handicap’. »
Créer une équipe efficace demande de réunir des compétences complémentaires, partageant des valeurs et un objectif commun autour d’un projet précis. Il est également possible de privilégier, comme Xavier, le recours aux structures de l’insertion par l’activité économique pour donner encore plus de sens à son projet.
« Le chemin, que je pense logique, du développement vers une SARL ne nous empêche pas de nous informer sans cesse de l’avis de chacun. »
Il faut se poser la question du statut le plus adapté à son projet, mais également du type de gouvernance adaptée à votre organisation, reflet du projet et de sa philosophie.

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