Mod’emplois

DÉCOLL’TON JOB

Rezé, Loire-Atlantique : pour remettre la proximité et le lien humain au cœur des processus de recherche d’emploi et de recrutement, Jessica a cofondé l’association Décoll’ ton job, qui s’appuie sur les commerces de proximité pour diffuser des offres d’emploi.
« Ce partage de petites annonces, c’est de la proximité, c’est de l’emploi local et c’est aussi et surtout un vecteur de lien humain. »
Cette première phase propose une étude de marché simplifiée, comme un premier tour de piste pour s’assurer de la faisabilité de la duplication du projet. Il s’agit de collecter et d’analyser des informations sur l’environnement du lieu d’implantation du projet et d’identifier ses motivations, ses atouts et ses besoins.
« L’avantage de Décoll’ ton job, c’est que le projet est duplicable à l’infini. Il n’y a besoin que d’une feuille A4 qui est ensuite diffusée aux commerçants. C’est plus la collaboration avec ces derniers que les moyens matériels qui conditionne la réussite du projet. » Cette étape de collecte d’informations permet de vérifier que le lieu d’implantation du projet présente les caractéristiques indispensables à la duplication du modèle Décoll’ ton job. Il s’agit de trouver des commerçants locaux prêts à s’engager. Cette étape peut être facilitée en consultant des annuaires sur internet  ou en téléchargeant des applications dédiées aux commerces de proximité. Pour orienter ses recherches, il peut également être intéressant de contacter en premier lieu les établissements qui ont été reconnus pour leur engagement dans une démarche écologique ou sociale. Cela est possible en identifiant les labels qui permettent de les distinguer. En parallèle, il est nécessaire de trouver de premiers événements et offres d’emploi à promouvoir. Pour cela, il peut être intéressant de se rapprocher des missions locales ainsi que des agences de Pôle Emploi.
« Décoll’ ton job doit se distinguer des petites annonces en ligne de deux manières : en veillant à renouveler régulièrement les offres affichées et en promouvant des propositions locales. C’est cette différence qui peut intéresser à la fois les commerçants et leurs clients. »
Participer à l’essaimage de Décoll’ ton job demande de vérifier la compatibilité entre sa situation personnelle et le projet. Il est possible d’être guidé dans cette réflexion en effectuant d’abord un bilan personnel , étape permettant de s’assurer d’avoir les compétences nécessaires pour porter le projet. Ensuite, il faut vérifier l’adéquation entre votre situation et votre projet.
« Pour que le projet fonctionne, il faut pouvoir être mis en lien avec un maximum d’acteurs qui font tourner le territoire. Il est hyper important de bien connaître cet écosystème de l’emploi et du lien. Il faut trouver les moyens de faire des passerelles entre ces différents acteurs. »
Après avoir identifié vos forces et vos faiblesses, défini les contours de votre projet, la phase d’accompagnement est primordiale : être accompagné est LA condition de réussite. Il existe en France de nombreux lieux où le projet Décoll’ ton job a déjà essaimé. En entrant en contact avec ce réseau, il vous sera possible d’échanger, d’apprendre et d’être soutenu dans votre démarche.
« Au départ, la chance que j’ai eue, c’est que l’ensemble des cofondateurs avait déjà créé, ou a minima, eu des responsabilités au sein d’une association, parfois même directement en lien avec des actions liées à l’entrepreneuriat. Cela nous a forcement aidés à nous structurer. »
Si vous n’avez pas l’expérience associative de Jessica, il est possible de vous faire accompagner. De nombreux incubateurs permettent de passer de l’idée à l’expérimentation. Il est également possible de contacter directement l’équipe de Décoll’ ton job. Jessica a été accompagnée par un dispositif de France Active pour établir un plan d’essaimage de l’initiative. Si l’on souhaite acquérir des formations plus spécifiques sur le plan juridique et financier, il est possible de se former via l’offre de formations gratuites et/ou potentiellement financées par le CPF et de se rapprocher des organismes d’aides régionales.
« Les financements de notre projet sont hybrides. Nous avons à la fois du soutien public mais également une part de soutien privé. Certains de ces fonds proviennent de fondations mais également directement des entreprises qui réservent leurs petits encarts, leurs petites annonces, exactement comme elles le feraient sur des plateformes en ligne. »
Il faut d’abord trouver les capitaux pour couvrir les besoins nécessaires au lancement du projet et financer le début de l’activité. Jessica a été accompagnée par la ville de Nantes, le département de la Loire-Atlantique, la région Pays-de-la-Loire ainsi que par le secrétariat d’Etat chargé de l’ESS. Il ne faut pas hésiter à solliciter l’ensemble de ces acteurs. Il est ensuite possible de se faire accompagner par des fondations comme la fondation SFR dans le cas de Jessica. Il est enfin possible d’aller rencontrer les banques afin d’évaluer leurs propositions. La banque populaire a accompagné Jessica dans son projet. Pour finir, on peut se faire accompagner par des structures de financement spécialisées dans les projets impliqués dans l’ESS. Ceux-ci ayant la possibilité de recevoir des prêts financiers, il est possible d’examiner les dispositifs de financements publics.
« Les bénévoles apportent des coups de pouce à leurs voisins le plus possible, pas forcément à des personnes qui sont à l’autre bout de la planète ».
Cette phase permet d’aller plus loin dans l’étude de marché, d’étudier des éléments commerciaux et financiers pour élaborer le business model et le business plan, d’une organisation structurée, susceptible de trouver des personnes intéressées par le concept et en étant à l’équilibre budgétaire.
« Le modèle de Décoll’ ton job a toujours été pensé pour être pérenne et évidemment pour s’inscrire sur le long terme.»
Cette étape permet d’établir un business model en accord avec votre projet. S’appuyant sur l’étude de marché, le modèle économique va préciser le marché dans lequel votre projet va évoluer, identifier les caractéristiques de vos futurs partenaires, et estimer un chiffre d’affaires prévisionnel. Ces informations permettront de construire un modèle économique juste pour les partenaires et les bénéficiaires car le projet de Jessica a une valeur économique mais également sociale et solidaire.
L’étude financière va permettre de préciser vos besoins et les coûts qu’engendre le projet à ses différentes étapes. Il faut évaluer le coût prévisionnel du projet en calculant les différentes dépenses, identifier les possibilités de financement et prévoir un plan de trésorerie.
Un business plan est l’assemblage des deux étapes précédentes. Il décrit le projet dans son ensemble, c’est-à-dire les conclusions de l’étude de marché, l’exposé de l’offre et le plan financier. Destiné à des tiers, il sert à convaincre du potentiel du projet, de la cohérence du modèle économique et de la bonne logique de la stratégie commerciale envisagée. La première page du business plan, l’executive summary, est une carte de visite du projet.
« De nombreux acteurs peuvent rejoindre le réseau, peu importe leur structure juridique, le principal est qu’ils partagent nos valeurs. »
Cette phase propose de structurer une équipe, de trouver une gouvernance et d’identifier une structure juridique adaptée au projet. Si les initiatives à impact comme Décoll’ ton job utilisent des outils et des moyens d’action similaires à ceux des entreprises privées, elles poursuivent des objectifs caractéristiques en mobilisant des ressources et des approches spécifiques.
« Pour essaimer le projet avec succès, l’essentiel est qu’il soit porté par des personnes motivées et ancrées sur leur territoire. Peu importe finalement si leur projet se structure sous forme d’association, de structure d’insertion par l’activité économique ou autre. »
Le choix de la forme juridique est une étape essentielle de la création d’une structure. Cette enveloppe légale doit correspondre à la philosophie du projet. Certains dispositifs d’accompagnement sont spécialisés dans ces démarches juridiques. Plusieurs formes juridiques sont envisageables pour un dispositif comme Décoll’ ton job. On peut créer sa propre association, ou se baser sur d’autres structures comme les SIAE par exemple.
« Les petits drapeaux ‘Décoll’ ton job’ doivent être plantés en priorité par des groupes de personnes qui sont bien implantées et connaissent bien le territoire dans lequel elles souhaitent agir. »
Créer une équipe efficace demande de réunir des compétences complémentaires, partageant des valeurs et un objectif commun autour d’un projet précis. Il faut ensuite préciser l’organisation au sein de la structure, et privilégier, comme Jessica, des personnes qui font déjà partie d’un réseau et qui savent travailler ensemble.
« Les SIAE permettent d’intégrer à la démarche des personnes en insertion et, d’une certaine manière, de boucler la boucle. Les associations peuvent également être tout à fait adaptées au projet dans la mesure où elles permettent à des personnes qui partagent les mêmes valeurs de se rassembler. »
Il faut se poser la question du statut le plus adapté à son projet, mais également un type de gouvernance adaptée à votre organisation, reflet du projet et de sa philosophie.

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