Mod’emplois

IN’BÔ

Les Voivres, Vosges : pour relocaliser la production et utiliser de nouveaux matériaux naturels et locaux, Antoine a cofondé In’bô, une entreprise qui conçoit et fabrique des produits innovants en bois. In’bô commercialise ainsi des vélos en bambou, des skates et lunettes en bois.
« Nous étions passionnés de sports outdoor mais, en tant qu’étudiants, cela nous coûtait cher de s’équiper. Fabriquer notre propre matériel nous est ainsi rapidement apparu comme une solution idéale. D’autant que cela correspondait à nos valeurs. »
Cette première phase propose une étude de marché simplifiée, comme un premier tour de piste pour s’assurer de la faisabilité de la duplication du projet. Il s’agit de collecter et d’analyser des informations sur l’environnement du lieu d’implantation du projet et d’identifier ses motivations, ses atouts et ses besoins.
« L’idée, c’est vraiment de montrer qu’avec des matières premières naturelles telles que le lin, le bambou ou le chanvre, il est possible de faire des choses très très techniques et très intéressantes. »
Cette étape de collecte d’informations permet de vérifier que le lieu d’implantation du projet présente les caractéristiques indispensables à la duplication ou l’adaptation d’un projet comme In’bô. Il s’agit de vérifier que les matériaux nécessaires à la confection des objets, bois ou autre, sont disponibles sur le territoire. Il est possible d’identifier des producteurs engagés dans une démarche d’exploitation durable de ces ressources. Pour le bois, les labels PEFC et FSE permettent d’acheter du bois issu d’une gestion forestière « durable » et qui ne participe pas à la déforestation. Il existe également des labels autour du lin pour tracer l’origine des ressources. Le bambou « made in France » émerge également et certaines entreprises sont engagées dans une démarche de production éco-responsable. De nombreux producteurs se sont engagés dans la filière du chanvre, via une charte d’engagement. Pour bien saisir ces enjeux, il est important de s’informer sur les principes de durabilité et de gestion des forêts respectueuse de l’environnement. Il faut ensuite analyser les besoins en produits finis de la région en effectuant une étude de concurrence.
« Se lancer n’était pas simple, nous étions complètement en dehors des hubs économiques des grandes villes. Mais nous avions la volonté de démontrer qu’il est possible d’être dans un village de 300 habitants entouré de vaches et de créer malgré tout sa propre marque. »
Créer un projet comme In’bô demande de vérifier la compatibilité entre sa situation personnelle et le projet. Antoine et ses amis avaient un diplôme en ingénierie du bois. Pour savoir si un projet analogue à leur démarche est envisageable, il est possible d’effectuer un bilan personnel, étape permettant de s’assurer d’avoir les compétences nécessaires pour porter le projet. On peut également envisager les spécificités du secteur en consultant des fiches métiers comme celle d’ingénieur du bois.
« Au départ, nous étions un peu seuls. Nous avons démarré à partir de rien, sans expérience professionnelle et sans un sou en poche. Heureusement, des personnes nous ont rapidement épaulés dans notre projet. »
Après avoir identifié vos forces et vos faiblesses, défini les contours de votre projet, la phase d’accompagnement est primordiale : être accompagné est LA condition de réussite. Il existe en France de nombreuses structures répondant à une variété de besoins. Toutes permettent d’être entouré par d’autres porteurs de projets et donc d’échanger, d’apprendre et d’être soutenu dans sa démarche.
« Par un effet de bouche à oreille, nous avons rencontré le maire du village qui cherchait justement à redynamiser son bled. Et il nous a dit : ‘j’ai un bâtiment vide, installez-vous dedans’. »
Au niveau national comme à l’échelle plus locale, les structures d’accompagnement sont diverses. Il est préférable de se faire accompagner par des organismes et réseaux différents et complémentaires, pour encadrer le projet dès l’émergence de l’idée car le montage d’un projet comme In’Bô requiert des compétences diverses, sur les plans juridique et financier par exemple. Pour cela, il est possible de faire appel à des incubateurs. On peut se former si besoin via l’offre de formations gratuites et/ou potentiellement financées par le CPF et se rapprocher des organismes d’aides régionales, comme Pacelor, qui a accompagné Antoine.
« Nous avons eu de la chance car, entre les aides de la municipalité et celles de la région, nous avons pu tester notre business model sans avoir besoin de prendre d’engagement financier auprès d’une banque ou d’engagement juridique en créant une structure ou quoi que ce soit. »
Les pouvoirs publics sont souvent les premiers interlocuteurs à solliciter. Antoine a obtenu le soutien de la mairie. Il est également possible d’aller chercher des aides du département ou de la région. C’est en répondant à un appel à projet de la région qu’Antoine a trouvé une place dans une couveuse d’entreprises à Nancy. C’est également comme cela qu’il a perçu une subvention. Pour un tel projet, il est possible de faire appel à l’ADEME. Du côté des acteurs privés, on peut aller chercher des financements des fondations ou des réseaux de business Angels, d’avoir recours au financement participatif et d’aller rencontrer des banques afin d’évaluer leurs propositions. En effectuant une levée de fonds sur la plateforme Ulule, Antoine a récolté 60 000€ ! Il reste enfin possible de se faire accompagner par des structures de financement spécialisées dans les projets impliqués dans l’ESS comme la BPI ou Vosj’Innove. Il s’agit enfin d’examiner les dispositifs de financements publics.
« Avec le succès de notre campagne de financement participatif, nous avons eu une belle preuve que le projet plaisait et qu’il y avait un engouement au-delà de nos amis et de nos familles. »
Cette phase permet d’aller plus loin dans l’étude de marché, d’étudier des éléments commerciaux et financiers pour élaborer le business model et le business plan, d’une organisation structurée, susceptible de trouver une clientèle et de générer des revenus.
« Je pense que nous avons aussi été aidés par le fait que certains se sont dit : ‘on va les pousser, ça serait bien d’avoir le boys band dans la région’.»
Cette étape permet d’établir un business model en accord avec votre projet. S’appuyant sur l’étude de marché, le modèle économique va préciser le marché dans lequel votre projet va évoluer, identifier les caractéristiques de vos futurs clients, et estimer un chiffre d’affaires prévisionnel. Ces informations permettront de construire un modèle économique juste pour les producteurs et les consommateurs car le projet d’Antoine a une valeur économique mais également solidaire et durable.
L’étude financière va permettre de préciser vos besoins et les coûts qu’engendre le projet à ses différentes étapes. Il faut évaluer le coût prévisionnel du projet en calculant les différentes dépenses, identifier les possibilités de financement et prévoir un plan de trésorerie.
Un business plan est l’assemblage des deux étapes précédentes. Il décrit le projet dans son ensemble, c’est-à-dire les conclusions de l’étude de marché, l’exposé de l’offre et le plan financier. Destiné à des tiers, il sert à convaincre du potentiel du projet, de la cohérence du modèle économique et de la bonne logique de la stratégie commerciale envisagée. La première page du business plan, l’executive summary, est une carte de visite du projet.
« Nous sommes sur un modèle d’entreprise capitalistique. On fabrique un produit que l’on vend et on gagne notre vie en vendant ces produits-là. »
Cette phase propose de structurer une équipe, de trouver une gouvernance et d’identifier une structure juridique adaptée au projet. Si les entreprises comme In’Bô utilisent des outils et des moyens d’action similaires à ceux de toute entreprise, elles poursuivent des objectifs caractéristiques en mobilisant des ressources et des approches spécifiques.
« Nous avons décidé de nous constituer en SARL à cinq co-gérants, donc à parts égales. »
Le choix de la forme juridique est une étape essentielle de la création d’une structure. Cette enveloppe légale doit correspondre à la philosophie du projet. Certains dispositifs d’accompagnement sont spécialisés dans ces démarches juridiques. Antoine et ses collègues ont choisi la SARL, société à responsabilité limitée. Il s’agit d’une forme juridique simple qui présente l’avantage d’une responsabilité limitée de chacun des associés.
« Dans la manière de manager les gens, nous ne sommes pas en train d’écraser une pyramide. »
Créer une équipe efficace demande de réunir des compétences complémentaires, partageant des valeurs et un objectif commun autour d’un projet précis. Il faut ensuite préciser l’organisation au sein de l’entreprise, et privilégier, comme Antoine, des personnes qui souhaitent vraiment travailler pour un outil de travail commun qui est l’entreprise.
« On ne va pas plus valoriser un chef ou un commercial qu’une personne qui est en production. Nous avons vraiment cette philosophie, tout le monde est aussi important. »
Il faut se poser la question du statut le plus adapté à son projet, mais également du type de gouvernance adapté à votre organisation, reflet du projet et de sa philosophie.

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