Mod’emplois

LA CANTINE

Nexon, Haute-Vienne : Pour rendre accessible une alimentation de qualité pour tous, tout en participant à la re-dynamisation du centre-bourg, Natacha Margotteau a créé le projet La Cantine, une initiative qui nourrit l’humain et le territoire.
« La Cantine, c’est un projet collectif né au lendemain du premier confinement. » Cette première phase propose une étude de marché simplifiée, comme un premier tour de piste pour s’assurer de la faisabilité de la duplication du projet. Il s’agit de collecter et d’analyser des informations sur l’environnement du lieu d’implantation du projet et d’identifier vos motivations, vos atouts et vos besoins.
« Ce qui nous rassemble, c’est d’avoir cette grande cuisine partagée dans laquelle entrent tous types d’acteurs : grand public, institutionnels, acteurs locaux, professionnels.» Cette étape de collecte d’informations permet de vérifier que le lieu d’implantation du projet présente les caractéristiques indispensables à la duplication du modèle développé par La Cantine. Pour se lancer dans un projet comme celui de Natacha, il faut tout d’abord trouver un lieu dans lequel réunir les convives et animer les activités. Pour cela, il faut contacter la municipalité qui peut fournir des locaux adaptés. Pour aménager le lieu, il est conseillé d’aller chercher des meubles dans des ressourceries. Il faut ensuite trouver les denrées nécessaires à la préparation des repas. Pour cela il est important de contacter des producteurs locaux mais également de recenser les magasins bio du territoire. Il est également possible de se mettre en lien avec des grandes surfaces ou des restaurants pour récupérer leurs invendus. Il faut ensuite bien communiquer sur son projet pour accueillir les premiers volontaires. Pour cela, il est important de se renseigner sur les notions d’alimentation durable et de circuits courts .
« Notre force réside dans notre manière de faire. Nous sommes dans une logique d’expérimentation et nous arrivons toujours à trouver la justesse de notre action au fur et à mesure. Nous sommes dans un rapport très vivant et spontané à l’action. » Créer un projet comme celui de Natacha demande de vérifier la compatibilité entre sa situation personnelle et le projet. Il est possible de tester cela en faisant un bilan personnel , étape permettant de s’assurer d’avoir les compétences nécessaires pour porter le projet. Ensuite, il faut envisager les spécificités du secteur en consultant des fiches métiers telles que celle d’animateur ou de cuisinier .
« Être accompagné, c’est grandir ensemble et avoir la possibilité de rencontrer des personnes qui accueillent notre idée, la font grandir et nous questionnent à des endroits où l’on avait oublié de penser. » Après avoir identifié vos forces et vos faiblesses, défini les contours de votre projet, la phase d’accompagnement est primordiale : être accompagné est LA condition de réussite. Il existe en France de nombreuses structures répondant à une variété de besoins. Toutes permettent d’être entouré par d’autres porteurs de projets et donc d’échanger, d’apprendre et d’être soutenu dans sa démarche.
« Nous avons eu la chance de faire partie de la première promotion de l’Incubateur de l’Économie Sociale et Solidaire de Haute-Vienne. » Au niveau national comme à l’échelle plus régionale, les structures d’accompagnement sont diverses. Il est préférable de se faire accompagner par des organismes différents et complémentaires, pour encadrer le projet dès l’émergence de l’idée. Les acteurs publics peuvent être les premiers acteurs à vous épauler. C’est ainsi que Natacha est d’abord allée voir la communauté de communes du pays de la Châtaigneraie. A chaque étape de son projet, il est possible de solliciter des incubateurs . Pour La Cantine, c’est le LIESS qui a été sollicité mais il en existe sur tout le territoire . Pour des besoins encore plus précis, il est possible de se former via l’offre de formations gratuites et/ou potentiellement financées par le CPF et se rapprocher des organismes d’aides régionales.
« Notre projet est financé à la fois par des aides publiques et par des activités commerciales qui sont des prestations sur le lieu et à l’extérieur. » La Cantine s’est lancée via diverses sources de financement. Les acteurs publics ont été sollicités afin d’aider au démarrage du projet. C’est ainsi que Natacha a été embauchée grâce à une subvention de la région Auvergne Rhône Alpes. La Cantine est en partie autofinancée grâce à la participation des personnes qui viennent manger ou prennent part aux activités. Il faut également regarder les opportunités du secteur privé, en contactant des fondations ou des réseaux de business Angels par exemple. La Cantine a bénéficié du soutien de la Fondation des Familles Rurales. Le projet a ensuite été soutenu par France Active. Pour des projets qui ont un impact direct sur les habitants, il peut également être intéressant de mener une campagne de financement participatif. Enfin, il est possible d’aller voir des accompagnements spécifiques des territoires .
« Nous aimons faire des choses sérieuses sans se prendre au sérieux. » Cette phase permet d’aller plus loin dans l’étude de marché , d’étudier des éléments commerciaux et financiers pour élaborer le business model et le business plan d’une organisation structurée, susceptible de trouver un public et de perdurer dans le temps.
«Au départ, nous avions 150€ de trésorerie, ce qui signifie que nous n’avions rien.» Cette étape permet d’établir un business model en accord avec votre projet. S’appuyant sur l’étude de marché, le modèle économique va préciser le marché dans lequel votre projet va évoluer, identifier les caractéristiques de vos futurs bénéficiaires, et estimer un chiffre d’affaires prévisionnel. Ces informations permettront de construire un modèle économique juste pour les salariés de l’association et les bénévoles car le projet de Natacha a une valeur économique mais également solidaire et durable.
“ Nous avons relevé le défi de créer de l’emploi à partir d’un collectif d’habitants ne disposant que de trois francs six sous. ” L’étude financière va permettre de préciser vos besoins et les coûts qu’engendre le projet à ses différentes étapes. Il faut évaluer le coût prévisionnel du projet en calculant les différentes dépenses, identifier les possibilités de financement et prévoir un plan de trésorerie.
Un business plan est l’assemblage des deux étapes précédentes. Il décrit le projet dans son ensemble, c’est-à-dire les conclusions de l’étude de marché, l’exposé de l’offre et le plan financier. Destiné à des tiers, il sert à convaincre du potentiel du projet, de la cohérence du modèle économique et de la bonne logique de la stratégie commerciale envisagée. La première page du business plan, l’executive summary , est une carte de visite du projet. Il en présente les points clés pour permettre aux investisseurs d’avoir une vision rapide et globale de la stratégie envisagée.
« A la base, nous nous sommes adossés sur une association qui existait déjà, l’association Ouvre-boîte » Cette phase propose de structurer une équipe, de trouver une gouvernance et d’identifier une structure juridique adaptée au projet. Les associations comme La Cantine poursuivent des objectifs caractéristiques qui mobilisent des ressources et des approches spécifiques.
“ La pratique associative répond assez à nos besoins car elle nous offre un espace de liberté énorme. ” Le choix de la forme juridique est une étape essentielle de la création d’une structure. Cette enveloppe légale doit correspondre à la philosophie du projet. Certains dispositifs d’accompagnement sont spécialisés dans ces démarches juridiques. Natacha et les bénévoles de l’association se sont posé la question de créer une SCIC mais ont finalement choisi de rester constitués en association pour garder la liberté que ce statut leur procure.
« On se demande sans cesse comment on peut redéfinir les règles du jeu ensemble. » Créer une équipe efficace demande de réunir des compétences complémentaires, partageant des valeurs et un objectif commun autour d’un projet précis. C’est ce que fait Natacha en réunissant des personnes aux profils très variés mais qui partagent tous l’envie d’être ensemble et de partager un moment avec d’autres.
« L’avantage d’une association, c’est que l’on fait ce que l’on veut des statuts. » Il faut se poser la question du statut le plus adapté à son projet, mais également du type de gouvernance adapté à votre organisation, reflet du projet et de sa philosophie.

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