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LA CEINTURE VERTE

Limoges, Haute-Vienne : Pour faciliter l’installation en maraîchage bio autour des agglomérations, Pierre Pezziardi a créé La ceinture verte, un groupe de coopératives indépendantes proposant des fermes maraîchères équipées avec un appui technique à la production et à la vente en contrepartie d’une cotisation mensuelle.
“ On a créé la Ceinture Verte dans un contexte où l’on perd 2.5% de nos agriculteurs chaque année.”
Cette première phase propose une étude de marché simplifiée, comme un premier tour de piste pour s’assurer de la faisabilité de la duplication du projet. Il s’agit de collecter et d’analyser des informations sur l’environnement du lieu d’implantation du projet et d’identifier ses motivations, ses atouts et ses besoins.
“Lorsqu’on s’attaque à un système complexe comme celui de l’agriculture, rien n’est prévisible, il y a des incertitudes partout. ”
Le projet de La Ceinture Verte fonctionne car il répond à une problématique nationale. Pour réussir un tel projet de coopératives, il s’agit de s’inspirer d’un modèle qui cherche à résoudre une problématique identifiée. En traitant le sujet de la baisse du nombre d’agriculteurs et de la demande alimentaire en circuits courts, la première étape consiste à collecter les informations et les caractéristiques indispensables pour ce type de société. Il s’agit de s’informer sur les principes de l’agriculture durable. et de se renseigner sur les techniques comme le maraîchage biologique. Il peut également être pertinent de s’informer sur le secteur agricole en France et la façon d’aborder une installation via le Point Accueil Installation. On peut également rejoindre le projet de la Ceinture Verte en tant que producteur, projet qui s’adresse à des maraîchers déjà formés, Enfin, il peut être intéressant de réaliser une étude de concurrence afin de d’analyser votre territoire d’implantation et les besoins alimentaires locaux.
« Je ne suis pas du tout maraîcher. J’ai dû appeler à l’aide et dire ‘j’ai besoin de vous’ pour comprendre les modes de fonctionnement de ce secteur. ”
Créer un projet comme La Ceinture Verte demande de vérifier la compatibilité entre sa situation personnelle et le projet. Cette étape peut être facilitée en réalisant un bilan personnel, étape importante d’un processus de création, permettant de s’assurer d’avoir les compétences nécessaires pour porter le projet. Ici, il faut toutefois certaines connaissances du secteur agricole, du travail des agriculteurs mais également des compétences de coordination et de gestion de projet. Afin de mieux comprendre les spécificités des différents secteurs liés au projet, il est conseillé de consulter des fiches métiers comme celle de maraîcher ou de conseiller agricole.
“Les personnes avec le même désir que vous sont souvent à droite à gauche, il faut appeler à l’aide et dire j’ai besoin de vous. ”
Après avoir identifié vos forces et vos faiblesses, défini les contours de votre projet, la phase d’accompagnement est primordiale : être accompagné est LA condition de réussite. Il existe en France de nombreuses structures répondant à une variété de besoins. Toutes permettent d’être entouré par d’autres porteurs de projets et donc d’échanger, d’apprendre et d’être soutenu dans sa démarche.
“Après avoir trouvé votre ‘bon problème’ à résoudre, il faut attirer autour de soi les talents qui vont être nécessaires à l’accomplissement de cette mission. ”
Au niveau national comme à l’échelle plus régionale, les structures d’accompagnement sont diverses. Il est préférable de se faire accompagner par des organismes et réseaux différents et complémentaires, pour encadrer le projet dès l’émergence de l’idée. La Ceinture verte est le fruit de la mise en commun de l’expertise des cofondateurs. Ayant déjà de l’expérience dans les startups et les débuts d’entreprises, La Ceinture Verte n’a pas eu besoin de faire appel à des structures d’accompagnement. Il y a cependant un besoin de s’associer aux collectivités territoriales et aux chambres d’agricultures de sa région. Cela permet de s’insérer dans le réseau agricole local. Il est toujours possible de faire appel à des incubateurs d’entreprises spécialisées qui permettent d’obtenir les compétences manquantes. Pour des besoins plus spécifiques, il est possible de se former via l’offre de formations gratuites et/ou potentiellement financées par le CPF et se rapprocher des organismes d’aides régionales.
« On ne s’installe pas en tant que maraîcher avec un bout de terre et un tuyau d’arrosage. Ça coûte plus cher que de monter dans un restaurant. ”
Dans un projet comme celui de La Ceinture Verte, le plus complexe est de trouver les capitaux pour couvrir les besoins nécessaires au lancement du projet. Pour aider à financer les installations et le matériel des fermes, La Ceinture Verte s’est d’abord chargée de trouver des capitaux en allant rencontrer les élus des collectivités. La coopérative peut aussi toucher des subventions ou se faire aider dans les démarches par des incubateurs ou par le biais de réseaux et de fondations. De plus, le gouvernement dispose aussi de dispositifs d’aide pour les projets dans le secteur agroalimentaire. Ensuite, il est toujours possible d’aller rencontrer des banques afin d’évaluer leurs propositions. De manière plus spécifique, il est possible de se faire accompagner par des structures de financement spécialisées dans les projets impliqués à l’ESS. Ceux-ci ayant la possibilité de recevoir des prêts financiers, il s’agit d’en examiner les dispositifs de financements.
« Dans notre business model, nous travaillons avec la grande distribution mais aussi des restaurateurs et des particuliers. »
Cette phase permet d’aller plus loin dans l’étude de marché, d’étudier des éléments commerciaux et financiers pour élaborer le business model et le business plan, d’une organisation structurée, susceptible de trouver une clientèle et de générer des revenus.
« Le modèle économique est le fruit d’une patiente négociation. Le modèle qu’on a inventé était complètement inédit. »
Cette étape permet d’établir un business model en accord avec votre projet. S’appuyant sur l’étude de marché, le modèle économique va préciser le marché dans lequel votre projet va évoluer et identifier les besoins de chaque ferme implantée et de la production. Ces informations permettront de construire un modèle économique juste pour les maraîchers et les partenaires. Dans le modèle économique de La Ceinture Verte, il y a au centre l’entreprise de type S.A.S qui facture les différentes prestations à chacune des coopératives. Les emprunts sont alors remboursés en accompagnant correctement les maraîchers et les faisant réussir.
L’étude financière va permettre de préciser vos besoins et les coûts qu’engendre le projet à ses différentes étapes. Il faut évaluer le coût prévisionnel du projet en calculant les différentes dépenses, identifier les possibilités de financement et prévoir un plan de trésorerie.
Un business plan est l’assemblage des deux étapes précédentes. Il décrit le projet dans son ensemble, c’est-à-dire les conclusions de l’étude de marché, l’exposé de l’offre et le plan financier. Destiné à des tiers, il sert à convaincre du potentiel du projet, de la cohérence du modèle économique et de la bonne logique de la stratégie commerciale envisagée. La première page du business plan, l’executive summary, est une carte de visite du projet.
« Structurer son projet n’est pas simple et cette étape demande du temps. »
Cette phase propose de structurer une équipe, de trouver une gouvernance et d’identifier une structure juridique adaptée au projet. Si les entreprises à impact comme La Ceinture Verte utilisent des outils et des moyens d’action similaires à celles d’autres entreprises, elles poursuivent des objectifs caractéristiques en mobilisant des ressources et des approches spécifiques. La Ceinture Verte Groupe est une S.A.S qui anime le réseau de Sociétés Coopératives d’Intérêt Collectif (SCIC) indépendantes sur chaque territoire.
«Il faut choisir une architecture juridique qui embarque tout le monde et qui conserve le caractère local et territorial de l’initiative. »
Le choix de la forme juridique est une étape essentielle de la création d’une structure. Cette enveloppe légale doit correspondre à la philosophie du projet. Certains dispositifs d’accompagnement sont spécialisés dans ces démarches juridiques.
“Nous avons des adresses dans 10 départements mais nous n’avons qu’une S.A.S qui permet de regrouper les équipes dans une même entreprise et créer un esprit d’équipe entres les coopératives.”
Créer une équipe efficace demande de réunir des compétences complémentaires, et des personnes qui partagent des valeurs et un objectif commun autour d’un projet précis. Il faut ensuite préciser l’organisation au sein de l’entreprise, et privilégier, l’a fait Pierre une équipe diverse avec des formations spécifiques au monde agricole.
«Chaque coopérative mène une gouvernance démocratique qui réunit tous les acteurs dont les maraîchers. »
Il faut se poser la question du statut le plus adapté à son projet, mais également choisir un type de gouvernance adapté à votre organisation, reflet du projet et de sa philosophie. Puisque La Ceinture Verte est un groupe de coopérative, il est aussi possible de se joindre à eux.

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