la conserverie locale

Des conserves pour éviter le gaspillage alimentaire, transformer les surplus des producteurs locaux en confiture, tartinade, pickles, sirop.

1- Découvrir la conserverie locale

Notre point fort, c’est que les producteurs sont les premiers acteurs de la démarche. Cela leur plaît car ce projet leur permet d’éviter les pertes tout en proposant des produits différents. »

Pour lutter contre le gaspillage alimentaire, Manon, ingénieure, a créé La Conserverie Locale, une association qui propose aux producteurs locaux de transformer et mettre en conserve  leurs fruits et légumes écartés de la distribution : « Notre envie d’agir est venue d’un constat un peu accablant : nous avons dans la région, énormément d’invendus et de surplus à disposition et  personne n’en fait rien. Nous avons donc eu envie de leur donner une seconde vie »,  témoigne Manon. 

La Conserverie Locale est un projet de l’association Partage Ton frigo qui mène depuis 2013 des actions contre le gaspillage alimentaire en région Grand Est et 10 % de la production de la Conserverie est donnée à la Banque Alimentaire de Moselle.    « Nous y récupérons des fruits et légumes qu’elle a collectés dans la grande distribution, pour les transformer en produits de longue conservation qui sont ensuite redistribués dans les épiceries solidaires et associations de son réseau pour un public en précarité », précise Manon. 

Les producteurs du territoire peuvent donc aujourd’hui transformer leurs surplus. L’association travaille à toujours diversifier son offre,  « nous proposons plus d’une centaines de recettes  » ajoute Manon . Une partie de la production  est vendue directement, par les producteurs, une autre est distribuée par La Conserverie Locale en France et quelques villes européennes. « On a commencé avec cinq producteurs, puis 20 puis 30″ 

2- Inspiré par le projet ?

Il n’est pas simple de démarrer un tel projet. En réalité, il faut commencer petit. Au départ, nous avions simplement une petite cuisine équipée pour confectionner les premières conserves. Puis, peu à peu, nous avons grandi. »

Créer un projet demande de vérifier la compatibilité entre situation personnelle et le projet. Un bilan personnel permet d’identifier ses intentions et ses aptitudes, de s’assurer d’avoir les compétences nécessaires pour porter le projet.

La Conserverie locale souhaite essaimer son projet : des formations ont été mises en place pour toutes les personnes qui souhaiteraient se lancer dans l’aventure. Manon explique : « Nous souhaitons expérimenter un modèle facilement reproductible et autonome partout en France, pour que les conserveries deviennent une solution durable pour lutter contre le gaspillage alimentaire et permettre aux producteurs de leur territoire de transformer leurs surplus. »

3- Se faire accompagner

L’idée, c’est véritablement d’appuyer sur le fait que nous sommes un outil territorial qui a besoin de l’engouement de tous : de la métropole, de la ville, de département, de chacun. »

Il existe en France de nombreuses structures susceptibles d’épauler les porteurs de projets quels que soient leurs stades de développement : de nombreux acteurs sont là pour soutenir vos  projets, n’hésitez pas à les solliciter.

Manon a été accompagnée par : le CFPPA de Florac qui l’a formée au travail agroalimentaire autour de la conserve. Elle se souvient  : « j’ai été accompagnée techniquement, surtout sur le sujet de l’agroalimentaire. Je suis ingénieure de formation mais pas du tout ingénieure agro. Il m’a fallu apprendre ces règles sanitaires et la réglementation applicable dans ce domaine. »

4- Structurer son projet

Nous avons eu plusieurs accompagnements financiers, que ce soit de la région, du département, mais également un ensemble de mécènes. »

Il est possible de se faire accompagner par des structures de financement spécialisées dans les projets impliqués dans l’ESS.

Le modèle économique d’un projet se structure en différentes étapes : 

– L’étude de marché permet d’identifier l’environnement du projet. 

– L’étude financière prévoit le chiffre d’affaires et les dépenses d’un projet.

– Le business plan résume les étapes précédentes, pour présenter le projet aux potentiels partenaires et investisseurs. 

Manon a  pu lancer son projet en obtenant une aide de 50 000 € par an sur 3 ans, en répondant et remportant un appel à projets de la région Grand-Est . Manon a  perçu des aides de la ville de Metz, ainsi que d’une association de mécènes solidaires. Elle a également  obtenu un financement de l’ADEME 

Chaque projet est différent et dépend de son porteur. En fait, la structure juridique que prend le projet dépend de l’ADN que l’on souhaite donner à son projet. »

Structurer un projet demande de choisir une enveloppe juridique adaptée à sa philosophie. Manon témoigne : « nous avons fait le choix de nous constituer en association car nous voulions que ce soit un projet collectif, un projet qui mobilise du monde. Nous avons travaillé avec des bénévoles et tout un ensemble d’acteurs qui nous ont vraiment supportés pour monter ce projet-là. »

La constitution d’une équipe est une condition essentielle à la réussite du projet. Il faut réunir un groupe de personnalités aux savoir-faire complémentaires partageant les valeurs du projet. Manon précise :« Notre projet n’est pas simple, il requiert à la fois des experts techniques et des relais de terrain, il donne plein d’angles d’attaque sur lesquels il est possible d’agir. Ainsi, il faut que chacun puisse avoir son mot à dire dans cette aventure collective. «