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LA CONVERGENCE DES LOUTRES

Loguivy-Plougras, Côtes d’Armor : Pour favoriser les rencontres, le plaisir d’apprendre et la création, Delphine Dupin et Aude Baudoin ont créé La convergence des loutres, une association qui souhaite dynamiser la vie sociale et améliorer la qualité de vie du territoire en organisant diverses animations.
« Notre idée de base, elle est relativement simple. C’est de tisser suffisamment de liens pour ne laisser personne de côté. »
Cette première phase propose une étude de marché simplifiée, comme un premier tour de piste pour s’assurer de la faisabilité de la duplication du projet. Il s’agit de collecter et d’analyser des informations sur l’environnement du lieu d’implantation du projet et d’identifier ses motivations, ses atouts et ses besoins.
« Une grande partie de notre action est tournée vers tout ce qui concerne la dynamique sociale du coin. Nous avons des habitants de tous âges qui participent à nos actions. De notre côté, nous ne faisons pas à leur place mais nous faisons avec eux. »
Cette étape de collecte d’informations permet de vérifier que le lieu d’implantation du projet présente les caractéristiques indispensables à la duplication du modèle de La convergence des loutres. L’association vise à accompagner les citoyens dans leurs projets. Il est donc nécessaire de bien les connaître avant de se lancer. C’est possible en contactant les associations locales via le répertoire national des associations. Il peut être intéressant de se renseigner pour savoir s’il existe une maison des associations et de regarder la liste des commerces locaux car ces derniers peuvent faire partie de réseaux à solliciter. Des annuaires et des applications mobiles permettent de les localiser. Pour cerner les besoins d’un territoire, l’idéal est de remplir le questionnaire mis à disposition par La convergence des loutres. Il est intéressant de contacter d’autres associations qui ont le même objectif pour s’inspirer de leurs méthodes  et de leurs pratiques. Il faut enfin analyser les acteurs déjà présents sur le terrain en effectuant une étude de concurrence.
« Notre grande faiblesse, c’est que nous n’étions pas du territoire. Il fallait donc faire profil bas au départ et prendre le temps de rencontrer les gens. Ce n’est pas forcément simple lorsque l’on a envie d’agir vite. »
Créer un projet comme La convergence des loutres demande de vérifier la compatibilité entre sa situation personnelle et le projet. Il est possible de vérifier cela en effectuant un bilan personnel, étape permettant de s’assurer d’avoir les compétences nécessaires pour porter le projet. Ensuite, il faut envisager les spécificités du secteur en consultant des fiches métiers qui pourraient être utile au montage du projet et vérifier l’adéquation entre votre situation et votre projet.
« Au départ, il a fallu que nous fassions notre trou, mais nous avons été très très bien accueillies par la mairie, les commerçants et les voisins du bourg. »
Après avoir identifié vos forces et vos faiblesses, défini les contours de votre projet, la phase d’accompagnement est primordiale : être accompagné est LA condition de réussite. Il existe en France de nombreuses structures répondant à une variété de besoins. Toutes permettent d’être entouré par d’autres porteurs de projets et donc d’échanger, d’apprendre et d’être soutenu dans sa démarche.
« Nous avons sollicité des dispositifs d’accompagnement spécifiques. Nous avons par exemple été épaulés par l’ADRESS qui est l’association de Développement de l’économie sociale et solidaire et qui continue de nous accompagner. »
Au niveau national comme à l’échelle plus locale, les structures d’accompagnement sont diverses. Il est préférable de se faire accompagner par des organismes complémentaires, pour encadrer le projet dès l’émergence de l’idée, car le lancement d’une association requiert des compétences sur les plans juridique et financier . Pour cela, il faut faire appel à des incubateurs ou des réseaux spécialisés. C’est ce qu’ont fait Delphine et Aude avec l’ADRESS et le DLA (Dispositif Local d’Accompagnement). On peut se former si besoin via l’offre de formations gratuites et/ou potentiellement financées par le CPF et se rapprocher des organismes d’aides régionales. La convergence des loutres a également été accompagnée par la CAF qui a guidé Delphine et Aude pour effectuer le diagnostic territorial puis le pilotage avec les habitants.
« Aujourd’hui, notre modèle économique fonctionne à 80% grâce à des subventions. Il s’agit en réalité d’aides par prestation. La CAF nous finance pour faire une prestation d’espaces de vie sociale. »
Il est nécessaire de trouver les capitaux pour couvrir les besoins nécessaires au lancement du projet. Les pouvoirs publics sont, au début du lancement, souvent les premiers interlocuteurs à solliciter. Il ne faut pas hésiter à aller chercher le soutien de la mairie, du département, de la région ou, comme l’ont fait Delphine et Aude, de la CAF. Du côté des acteurs privés, on peut aller chercher des financements des fondations mais également des réseaux de business Angels, d’avoir recours au financement participatif et d’aller rencontrer des banques afin d’évaluer leurs propositions. On peut aussi analyser les dispositifs de financement publics.
« Aujourd’hui, c’est vraiment en passant et en valorisant nos activités sociales que nous parvenons à nous faire financer et à mettre en avant le côté socioculturel de notre action. »
Cette phase permet d’aller plus loin dans l’étude de marché, d’étudier les ressources du territoire et les éléments financiers pour élaborer le business model et le business plan, d’une organisation structurée, susceptible de trouver des bénéficiaires et de générer de l’activité.
« Nous sommes actuellement considérés comme un tiers lieu et c’est à ce titre que nous bénéficions d’une aide d’Etat pour la cohésion sociale. »
Cette étape permet d’établir un business model en accord avec votre projet. S’appuyant sur l’étude de marché, le modèle économique va préciser le marché dans lequel votre projet va évoluer, identifier les caractéristiques de vos futurs bénéficiaires, et estimer comment l’association aura des comptes à l’équilibre. Ces informations permettront de construire un modèle économique juste pour les salariés de l’association comme pour les bénévoles et les bénéficiaires car le projet de Delphine et Aude a une portée solidaire mais a également une valeur économique non négligeable.
L’étude financière va permettre de préciser vos besoins et les coûts qu’engendre le projet à ses différentes étapes. Il faut évaluer le coût prévisionnel du projet en calculant les différentes dépenses, identifier les possibilités de financement et prévoir un plan de trésorerie.
Un business plan est l’assemblage des deux étapes précédentes. Il décrit le projet dans son ensemble, c’est-à-dire les conclusions de l’étude de marché, l’exposé de l’offre de services et le plan financier. Destiné à des tiers, il sert à convaincre du potentiel du projet, de la cohérence du modèle économique et de la bonne logique de la stratégie envisagée par l’association. La première page du business plan, l’executive summary, est une carte de visite du projet.
« Nous avons monté une association loi de 1901 et nous avons fait le choix d’une gouvernance collégiale.»
Cette phase propose de structurer une équipe, de trouver une gouvernance et d’identifier une structure juridique adaptée au projet. Si les initiatives à impact comme La convergence des loutres utilisent parfois des outils similaires à ceux des entreprises privées, elles poursuivent des objectifs caractéristiques en mobilisant des ressources et des approches spécifiques.
“ L’avantage du modèle associatif, c’est qu’il permet de tester, de faire plein de choses et ce parfois en peu de temps. ”
Le choix de la forme juridique est une étape essentielle de la création d’une structure. Cette enveloppe légale doit correspondre à la philosophie du projet. Certains dispositifs d’accompagnement sont spécialisés dans ces démarches juridiques. Delphine et Aude ont choisi le modèle associatif car ce dernier est assez flexible est correspond bien à la diversité des activités proposées par l’association. Cela ne les empêche cependant pas de penser à la suite en regardant du côté des SCIC ou des SCOP qui offrent également d’autres avantages.
« Actuellement, au niveau des relations employés/ employeurs, on vit déjà plus comme dans quelque chose qui se rapproche d’une société coopérative d’intérêt collectif. »
Créer une équipe efficace demande de réunir des compétences complémentaires, partageant des valeurs et un objectif commun autour d’un projet précis. Il faut ensuite préciser l’organisation au sein de l’entreprise, et privilégier, comme Delphine et Aude, des rapports humains même si le statut des personnes est parfois différent.
« Désormais, nous sentons que, pour notre structure, le fonctionnement selon le modèle associatif a ses limites. »
Il faut se poser la question du statut le plus adapté à son projet, mais également un type de gouvernance adaptée à votre organisation, reflet du projet et de sa philosophie.

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