la coopérative funéraire de rennes

« L’éternité c’est bien, mais peut-être un peu long vers la fin ».  Préparons avec soin le dernier voyage.

1- Découvrir la coopérative funéraire

Le funéraire est un secteur particulier parce qu'on le connaît très peu. Notre objectif est que les personnes puissent faire des choix éclairés en leur donnant accès aux informations."

Un sujet douloureux et un véritable marché : la mort est un secteur économique à part entière. Libéralisé depuis 1993 et estimé en France à 2,5 milliards d’euros, le secteur funéraire est devenu très lucratif. De quoi aiguiser les appétits spéculatifs, alors que 58% des français déclarent à l’IFOP ne pas connaître les formalités et procédures adéquates pour l’organisation d’obsèques. Difficile, dans la douleur, de contrôler les tarifs et les devis, de faire la différence entre l’obligatoire et le facultatif, dans le délai légal de six jours maximum pour l’organisation des obsèques. 

D’une expérience concrète de l’organisation d’obsèques avec un “douloureux shopping funéraire” encadré par un dynamique commercial est née la volonté d’Isabelle d’envisager une proposition alternative. C’est au Québec, où les coopératives funéraires sont reconnues pour leur approche novatrice, qu’elle trouvera l’inspiration.« Inspirée du modèle canadien, la raison d’être de la Coopérative Funéraire de Rennes est de permettre aux citoyens de s’approprier l’organisation des funérailles, de leur donner du sens et de créer du bien commun autour la mort », explique-t-elle, ajoutant : « la Coopérative Funéraire de Rennes organise des funérailles pour et avec les familles, sans pression de vente. »

2- séduit par la philosophie du projet ?

Le secteur funéraire demande des compétences spécifiques. Il est donc nécessaire d’avoir un réseau où l’on puisse aller piocher les compétences manquantes. “

La Coopérative Funéraire de Rennes s’engage également dans des actions de sensibilisation. Pour Isabelle, « la mort est sans doute l’un des plus grands tabous de notre société. En parler permet de mieux vivre. Nous en faisons l’expérience à chaque café mortel, un canal d’informations et de partage plein de vie, que nous organisons régulièrement, dans des bistrots rennais. » 

Créer un projet comme la Coopérative Funéraires de Rennes demande de vérifier la compatibilité entre sa situation personnelle et le projet. Cette étape peut être facilitée en réalisant un bilan personnel, étape importante d’un processus de création, permettant de s’assurer d’avoir les compétences nécessaires pour porter le projet.

3- Se faire accompagner

Pendant presque un an, le collectif a été accompagné dans sa phase de préfiguration du projet. ”

Etre accompagné est LA condition de réussite. Il existe en France de nombreuses structures répondant à une variété de besoins. Toutes permettent d’être entouré par d’autres porteurs de projets et donc d’échanger, d’apprendre et d’être soutenu dans sa démarche. 

Pendant plusieurs mois, Isabelle a été accompagnée par un incubateur de sa région, Tag 35 “on a été accompagnés par un incubateur spécialisé à Rennes, qui nous a permis d’avoir des financements indispensables au début”, se souvient-elle. Isabelle a été financée par le conseil départemental et par des organismes de finances solidaires comme France Active Bretagne. Aujourd’hui, une fédération rassemble les coopératives,  La Fédération des Coopératives Funéraires Francaises , qui propose d’accompagner les projets émergents. 

4- Structurer son projet

Nous avons eu des financements uniquement pendant la période de préfiguration. Nous sommes ensuite devenus une entreprise autofinancée. »

Trouver l’équilibre économique d’un projet est une condition incontournable qui se prépare en différentes étapes. 

Le modèle économique décrit la manière dont le projet va s’organiser et être financé. Il s’agit de définir comment le collectif va se structurer, trouver l’argent pour acheter un terrain, construire le bâtiment, et les équipements. Isabelle précise : « Notre modèle économique repose sur des forfaits d’accompagnement aux familles, une rupture avec les autres entreprises de pompes funèbres qui se financent grâce aux marges sur les articles divers, cercueils, ou autres. » 

L’étude financière évalue le montant des dépenses et des recettes.  

Le business plan est un dossier écrit décrivant le projet en détails et servant à convaincre les banques et investisseurs. Il s’agit d’insister sur la viabilité économique d’un tel projet et sur le succès des initiatives déjà existantes. 

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La force d’une coopérative est d’avoir un collectif initial qui soit puissant avec des compétences très diverses comme toute entreprise. »

La structure juridique est l’enveloppe légale du projet, elle définit les règles qui entourent l’exercice de l’activité. La Coopérative Funéraire de Rennes est une Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC) créée par un groupe de 18 fondateurs. Isabelle remarque : « la force d’une coopérative, c’est le collectif « La coopérative appartient à ses sociétaires. Isabelle précise : « Nous sommes une vraie entreprise, comme c’est le cas de toutes les coopératives. Le capital social est détenu par l’ensemble des sociétaires. Ça veut dire que notre entreprise appartient  à toutes celles et ceux qui veulent en être sociétaires : ce sont les membres de la coopérative – familles, salarié·e·s et partenaires locaux – qui décident de son avenir et se portent garant de sa gestion désintéressée. »