Les laines paysannes

Retour à l’essentiel : la laine comme ressource agricole valorisée au sein d’une filière locale vertueuse.

1- Découvrir les laines paysannes

On avait en tête de revaloriser la laine locale, puisque jusque-là, c'était une matière qui était quand même peu valorisée localement. »

Pour valoriser et soutenir une agriculture paysanne autonome, Olivia et Paul ont créé Laines Paysannes, une marque écoresponsable dont le but est de valoriser les laines de brebis locales, permettre aux paysans de vivre décemment de leur métier en produisant des laines de qualité dans le respect de l’animal. Olivia est tisserande de formation, Paul, éleveur de brebis tarasconnaises. Laines Paysannes est née de la complémentarité de leurs activités, l’une artisanale, l’autre agricole. Laines Paysannes travaille avec des éleveurs, tondeurs, filateurs, tricoteurs, tisserands, artisans lainiers et tanneurs afin de reconstituer une filière laine locale et structurée. Ensemble, Paul et Olivia cherchent à redonner vie à des savoir-faire oubliés en créant des liens entre ces acteurs, en faisant le choix d’une économie de proximité et en assurant la formation des éleveurs au tri de leur tonte pour mieux la valoriser. Olivia précise : « avec mon compagnon, qui est éleveur de moutons, nous trouvions cela illogique qu’il y ait très peu de débouchés pour les laines locales qui sont exportées à près de 90% à l’étranger ». 

2- Le projet vous inspire ?

Ce sont des filières qui se sont tellement effondrées que ça demande d'être quand même d'être assez inventif pour trouver des solutions. »

Créer un projet demande de vérifier la compatibilité entre sa situation personnelle et le projet. Un bilan personnel permet d’identifier ses intentions et ses aptitudes et de s’assurer d’avoir les compétences nécessaires pour porter le projet.

3- Se faire accompagner

Nous avons été très soutenus par le territoire, donc, à différents niveaux, par les institutions. C'était très important au niveau de l’ingénierie, mais également au niveau financier et au niveau du soutien moral. »

Il existe en France de nombreuses structures susceptibles d’épauler les porteurs de projets quels que soient leurs stades de développement : de nombreux acteurs sont là pour vous soutenir dans votre projet, n’hésitez pas à les solliciter.

Pour mener un projet analogue à celui d’Olivia et Paul, il est possible de se mettre en contact avec l’association L’atelier Laines d’Europe, qui fédère près de 300 adhérents et permet de se constituer un réseau. Olivia raconte : « l’association L’Atelier Laines d’Europe, qui met en lien des porteurs de projets liés à la laine, a été un gros point de départ car elle nous a permis de nous rendre compte que nous n’étions pas seuls. »

4- Structurer son projet

Curieusement, le banquier nous a fait confiance et nous a toujours beaucoup soutenus, même quand nous-mêmes nous doutions. »

Il est possible de se faire accompagner par des structures de financement spécialisées dans les projets impliqués dans l’ESS.

Olivia et Paul ont obtenu des subventions des collectivités qui leur ont permis d’installer les premiers locaux de Laines paysannes.

L’Agence des Pyrénées a financé le premier site Internet de l’association.

Le CE d’Air France a aidé Olivia et Paul à créer les statuts juridiques de l’association. 

Olivia et Paul ont aussi été accompagnés par le Crédit mutuel  et la Banque de France 

Le modèle économique d’un projet se structure en différentes étapes. Olivia raconte : « Laines paysannes est un projet qui est très militant au départ, avec un modèle économique qui n’est pas forcément évident, qui est en construction, et ça demande des profils de personnes qui s’investissent vraiment. » L’étude de marché permet d’identifier l’environnement du projet.  L’étude financière prévoit le chiffre d’affaires et les dépenses d’un projet.

Le business plan résume les étapes précédentes, pour présenter le projet aux potentiels partenaires et investisseurs.

Par simplicité, nous avons commencé à nous structurer sous forme d’association, puis, pour nous développer, nous avons opté pour le statut de SCIC. »

Structurer un projet demande de choisir une enveloppe juridique adaptée à sa philosophie. Laines Paysannes est une SCIC. Olivia explique ce choix : « la société coopérative permet d’avoir un système qui s’éloigne des modes de pensée capitaliste, c’est-à-dire que l’on ne puisse pas avoir d’actionnaires par exemple. Finalement, l’entreprise appartient plus à un collectif, elle ne nous appartient pas à nous. »

La constitution d’une équipe est aussi une condition essentielle à la réussite du projet : « au départ, nous étions deux, aujourd’hui, nous sommes 50 sur le projet et l’équipe continue de s’étoffer. Et c’est hyper important pour nous que chaque personne puisse trouver sa place et, d’une certaine façon, construire son propre poste. »  Elle ajoute : « Au départ, nous avons commencé avec zéro profil école de commerce, paysans, artisans, donc aucune clé, et ce n’est pas simple d’imaginer comment on s’organise dans ces conditions. Chacun se forme et on trouve finalement une organisation selon les points forts de chacun. »