L'atelier bivouac

Repenser les méthodes d’aménagement du territoire en intégrant les citoyens aux projets développés.

1- Découvrir l'atelier bivouac

Ce qui nous touche dans les paysages ruraux, c’est que ce sont des paysages d’entraide. »

L’atelier Bivouac est un collectif de paysagistes qui explore de nouvelles manières de concevoir les projets d’espace public. Formé en 2013, l’Atelier travaille à  la conception d’aménagements  urbain comme ruraux. 

Un des parti-pris des paysagistes de l’Atelier Bivouac est d’associer les habitants du lieu à aménager aux différentes étapes du projet de transformation. Un autre est de leur proposer d’investir et d’habiter les lieux des commandes durant la durée des projets .  Alexandre, co-fondateur  précise : « Notre pratique du projet se fonde sur une démarche d’immersion. Cette présence sur le terrain nous permet de comprendre les besoins et aspirations de ceux qui vivent et font vivre les territoires. Pour nous, l’expérimentation et la recherche sont indissociables de l’expérience physique du territoire: être présents et attentifs, vivre ici et maintenant. » 

Ce partage du processus de conception et de réalisation avec l’ensemble des acteurs (habitants, élus, employés municipaux, associations…) est au centre de leur démarche :  « Nous nous attachons à concevoir et dessiner le projet sur le lieu même de la commande afin d’imaginer l’intervention la plus appropriée et la plus proche du terrain possible » explique Alexandre

Le collectif  revendique la volonté de  tirer parti des ressources en place, une économie de moyens, qui est pour eux un levier d’inventivité.  Alexandre explique  : « Par notre attention au « déjà-là », par nos travaux d’inventaires, en nous positionnant volontairement dans une économie de moyens, nous tirons parti des ressources en place, en suivant une logique de réemploi et de recyclage. »  L’atelier Bivouac est aujourd’hui présent sur deux territoires, le Finistère et l’Ardèche et multiplie les interventions auprès des habitants. 

2- Le projet vous inspire ?

Selon les projets, nous nous entourons de compétences complémentaires et adaptées au bon déroulement de la mission, pour constituer des équipes sur-mesure. »

Créer un projet demande de vérifier la compatibilité entre situation personnelle et le projet.  Un bilan personnel permet d’identifier ses intentions et ses aptitudes,  de s’assurer d’avoir les compétences nécessaires pour porter le projet.

Remarque d’Alexandre : « Il n’y a pas de méthode toute faite, chaque endroit, chaque lieu est spécifique et singulier.  Il est difficile de donner une recette à calquer sur n’importe quel territoire. Il est plus question en fait d’une sensibilité et d’une approche du travail 

3- Se faire accompagner

Il n’a pas été facile de se faire accompagner par des acteurs du paysagisme. Dans notre école de Versailles nous étions déjà un peu déviants, mais nous avons ouvert de nouvelles voies. »

Il existe en France de nombreuses structures susceptibles d’épauler les porteurs de projets quels que soient leurs stades de développement : de nombreux acteurs sont là pour vous soutenir dans votre projet, n’hésitez pas à les solliciter.

Pour se lancer dans un projet analogue , il est possible de contacter  l’Atelier Bivouac pour se rendre sur l’un de leurs chantiers.  Pour se renseigner sur les méthodes de fonctionnement des chantiers participatifs, on peut s’adresser à l’un d’entre eux, comme le Moulinage de Chirols en Ardèche , auquel l’atelier Bivouac participe .  D’autres collectifs peuvent être contactés via le réseau Superville , réseau rassemblant des associations qui promeuvent des alternatives dans l’aménagement du territoire.   Alexandre témoigne : »  Nous ne sommes pas seuls, nous nous inscrivons dans un réseau qui s’appelle Superville. C’est un réseau national qui rassemble plusieurs collectifs et qui propose des alternatives dans le champ de l’architecture, de l’urbanisme, de l’art, du graphisme. 

4- Structurer son projet

Nous développons des outils de conception sur- mesure, adaptés au contexte. »

Il est possible de se faire accompagner par des structures de financement spécialisées dans les projets impliquées à l’ESS.

Le modèle économique d’un projet se structure en différentes étapes. Alexandre : « Aujourd’hui, les rémunérations des collectivités nous permettent d’être six salariés au SMIC. Notre structure se porte donc bien. »

L’étude de marché permet d’identifier l’environnement du projet.  L’étude financière prévoit le chiffre d’affaires et les dépenses d’un projet 

Le business plan résume les étapes précédentes, pour présenter le projet aux potentiels partenaires et investisseurs. Alexandre précise :« Initialement, nous n’avions pas du tout une logique d’entreprise. »

Le modèle associatif nous permet
d’accompagner trés simplement les communes. »

Structurer un projet demande de choisir une enveloppe juridique adaptée à sa philosophie. Alexandre. : « Au niveau des coûts il n’y a que les salaires des six employés de l’association et au-delà des salariés,  de nombreuses personnes  soutiennent l’association, des prestataires indépendants contractuels et des bénévoles réguliers. » La constitution d’une équipe  est une condition essentielle à la réussite du projet.  Alexandre : « Les décisions que nous prenons le sont par consentement mutuel. »