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LE BOEUF ETHIQUE

Beurizot, Côte d’Or : Pour développer une filière de viande 100% éthique en s’engageant dans une démarche de production durable et responsable, Emilie Janin a créé le Boeuf éthique, filiére dotée abattoir mobile se déplaçant de ferme en ferme pour permettre un abattage réalisé dans des conditions de dignité et de sérénité.
« Ce qui m’a animée pour faire l’abattoir mobile, c’est que mes animaux puissent ne pas vivre de maltraitance, que ce soit dans les longs transports d’animaux ou dans les abattoirs. »
Cette première phase propose une étude de marché simplifiée, comme un premier tour de piste pour s’assurer de la faisabilité de la duplication du projet. Il s’agit de collecter et d’analyser des informations sur l’environnement du lieu d’implantation du projet, puis d’identifier ses motivations, ses atouts et ses besoins.
« Personnellement, mon vœu le plus cher, et je crois qu’il est réaliste, c’est que des projets comme Le boeuf éthique se développent sur tout le territoire. »
Cette étape de collecte d’informations permet de vérifier que le lieu d’implantation du projet présente les caractéristiques indispensables à la duplication du modèle du Bœuf éthique. On peut recenser les éleveurs bovins de la région via l’annuaire Hoodspot. Pour maximiser les chances de réponses de leur part, il est possible de ne s’adresser qu’à ceux qui sont engagés dans une démarche éthique et/ou responsable. Les membres de la fédération des éleveurs bio de France peuvent constituer une cible.Il peut également s’avérer pertinent de s’informer sur les principes de bien-être animal et de circuits courts. Enfin, il est intéressant d’effectuer une étude de concurrence afin de vérifier qu’aucun autre projet similaire n’a été développé dans la région préemptée.
« Lorsque j’ai lancé mon projet, je n’avais que peu de clefs en main, j’étais plutôt dans cette catégorie que l’on peut appeler les autodidactes. Cependant, je n’avais pas non plus zéro formation, j’ai des formations agricoles. Donc j’avais cette formation en élevage, en technico commercial. »
Créer un projet comme Le bœuf éthique demande de vérifier la compatibilité entre sa situation personnelle et le projet. En effet, l’initiative d’Emilie demande du temps pour être menée à bien car elle nécessite de tisser un réseau d’éleveurs partenaires. Il est possible de s’assurer de cette compatibilité en effectuant un bilan personnel. Il faut ensuite envisager les spécificités du secteur en consultant des fiches métiers comme celle d’éleveur bovin ou ouvrier d’abattoir.
« Face à un problème, il ne faut pas oublier qu’il n’y a jamais une seule mais une multitude de solutions. C’est pourquoi il faut être curieux, ouvert et aller chercher un maximum de ces solutions. »
Après avoir identifié vos forces et vos faiblesses, défini les contours de votre projet, la phase d’accompagnement est primordiale : être accompagné est LA condition de réussite. Il existe en France de nombreuses structures répondant à une variété de besoins. Toutes permettent d’être entouré par d’autres porteurs de projets et donc d’échanger, d’apprendre et d’être soutenu dans sa démarche.
« Dans la phase de projet, je suis allé frapper à toutes les portes d’incubateurs et de facilitateurs de projets de notre territoire. »
Au niveau national comme à l’échelle plus régionale, les structures d’accompagnement sont diverses. Il est préférable de se faire accompagner par des organismes complémentaires, pour encadrer le projet dès l’émergence de l’idée. Emilie a suivi un cursus d’excellence gratuit de 200h au Collège citoyen de France, un établissement qui vise à accompagner le développement de projets d’engagement citoyen. Pour fixer une direction globale à son action, il est possible de faire appel à des incubateurs ou se former via l’offre de formations gratuites et/ou potentiellement financées par le CPF et se rapprocher d’aides plus locales . Emilie a signé un Contrat Territorial d’Exploitation (CTE-12), contrat passé entre le porteur de projet et le préfet et visant à faciliter la réorientation de l’agriculture.
« Au départ, nous avions du mal à trouver des financements. Nous avons alors décidé de mettre un post sur les réseaux sociaux et, contre toute attente, il a été partagé massivement. Si bien qu’en un mois et demi, nous avons trouvé cinq investisseurs pour 600 000€. »
Le plus complexe dans un projet est son lancement. Il est possible de contacter les acteurs publics : municipalités, départements, régions ou même l’Etat qui lancent parfois des appels à projet. Il est également possible de se tourner vers des acteurs privés comme les fondations ou les business Angels. Pour des projets qui ont des chances de toucher les habitants, il peut également être intéressant de mener des campagnes de financement participatif ou même de lancer des appels aux dons. Emilie a récolté 600 000€ en postant un message sur les réseaux sociaux et 260 000€ via une campagne de financement participatif sur la plateforme Mimosa, spécialisée en agriculture et alimentation. Enfin, il est possible d’aller voir les banques pour analyser leurs propositions ou de se renseigner sur les dispositifs de financement publics.
« Quand j’ai lancé Le bœuf éthique, je voulais vraiment que les premiers bénéficiaires de ce projet soient les agriculteurs. »
Cette phase permet d’aller plus loin dans l’étude de marché, d’étudier des éléments commerciaux et financiers pour élaborer le business model et le business plan d’une organisation structurée, susceptible de trouver une clientèle et de générer des revenus.
« Depuis que nous avons lancé l’abattoir, nous avons eu beaucoup de choses à prouver tant auprès des services sanitaires qu’auprès des services de l’Etat. »
Cette étape permet d’établir un business model en accord avec votre projet. S’appuyant sur l’étude de marché, le modèle économique va préciser le marché dans lequel votre projet va évoluer, identifier les caractéristiques de vos futurs clients, et estimer un chiffre d’affaires prévisionnel. Ces informations permettront de construire un modèle économique juste pour les éleveurs et l’équipe de l’abattoir car le projet d’Emilie a une valeur économique mais également solidaire et durable.
« En fait sur le modèle économique, on a construit un business plan qui est innovant »
L’étude financière va permettre de préciser vos besoins et les coûts qu’engendre le projet à ses différentes étapes. Il faut évaluer le coût prévisionnel du projet en calculant les différentes dépenses, identifier les possibilités de financement et prévoir un plan de trésorerie.
« On a été toqué à la porte de toutes les subventions publiques »
Un business plan est l’assemblage des deux étapes précédentes. Il décrit le projet dans son ensemble, c’est-à-dire les conclusions de l’étude de marché, l’exposé de l’offre et le plan financier. Destiné à des tiers, il sert à convaincre du potentiel du projet, de la cohérence du modèle économique et de la bonne logique de la stratégie commerciale envisagée. La première page du business plan, l’executive summary, est une carte de visite du projet.
« Nous avons décidé de créer une S.A.S, Société par Action Simplifiée, et nous sommes huit associés en tout. »
Cette phase propose de structurer une équipe, de trouver une gouvernance et d’identifier une structure juridique adaptée au projet. Si les entreprises à impact comme Le boeuf éthique utilisent des outils et des moyens d’action similaires à celles des entreprises privées, elles poursuivent des objectifs caractéristiques en mobilisant des ressources et des approches spécifiques.
“ Etant donné que nous sommes les fondateurs, nous sommes quand même les associés majoritaires de la structure. ”
Le choix de la forme juridique est une étape essentielle de la création d’une structure. Cette enveloppe légale doit correspondre à la philosophie du projet. Certains dispositifs d’accompagnement sont spécialisés dans ces démarches juridiques. Emilie a choisi la S.A.S mais d’autres formes auraient pu être choisies comme une SCOP par exemple.
« Dans nos associés, il y a mon frère mais également des associés qui nous ont rejoint un peu plus tard. Nous avons deux vétérinaires, des maraîchers, une éleveuse ainsi que des entrepreneurs d’autres profils. »
Créer une équipe efficace demande de réunir des compétences complémentaires, partageant des valeurs et un objectif commun autour d’un projet précis. Il faut ensuite préciser l’organisation au sein de l’entreprise, et privilégier, comme Emilie, des acteurs qui font déjà partie d’un réseau et qui savent travailler ensemble.
« Au sein de notre S.A.S, nous sommes huit associés en tout. »
Il faut se poser la question du statut le plus adapté à son projet, mais également un type de gouvernance adaptée à votre organisation, reflet du projet et de sa philosophie.

TchaoMégots

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