Mod’emplois

LE DRIVE TOUT NU

Toulouse et sa banlieue : pour permettre d’acheter des produits de qualité et sans emballage dans les secteurs péri-urbains, Salomé et Pierre ont ouvert un premier Drive Zéro Déchet,  principe encore inédit. Depuis ils ont multiplié leur impact sur le territoire en ouvrant des Drive Tout Nu à Lille et à Chambéry.
« Nous sommes implantés sur des axes domicile- travail pour que les gens puissent récupérer leurs courses zéro déchet chez nous le plus simplement du monde. »
Cette phase propose une étude de marché simplifiée, comme un premier tour de piste pour s’assurer de la faisabilité de duplication du projet.  Il s’agit de collecter et analyser des informations sur l’environnement du projet, sur le profil du porteur de projet.
« On s’adresse aux consommateurs du péri-urbain, là où il y a encore peu d’épiceries zéro déchet. Pour créer un Drive Tout Nu, il faut être dans une agglomération d’au moins 5 000 habitants. »
Cette étape de collecte d’informations permet de vérifier que le lieu d’implantation du projet présente les caractéristiques indispensables à la duplication du modèle Drive Tout Nu. Il s’agit dans un premier temps de s’informer sur les principes de l’économie circulaire et du zéro déchet. Il faut ensuite trouver des producteurs et s’inscrire dans un principe de circuits courts et d’alimentation durable en privilégiant les produits labellisés bio ou largement inspirés des labels bio. Enfin, il vous faut analyser les besoins alimentaires et donc le marché en effectuant une étude de concurrence.
« Le savoir-faire, c’est bien sûr l’alimentation mais c’est aussi et  surtout des clients.  Il faut avoir ça dans le coeur et ne pas avoir peur de décrocher son téléphone »
Créer un projet comme le Drive Tout Nu demande de vérifier la compatibilité  entre situation personnelle et  projet. En effectuant un bilan personnel, étape  importante d’un  processus de création, permettant de s’assurer d’avoir les compétences  nécessaires pour porter le projet, en envisageant  les spécificités du secteur en consultant des fiches métiers  et en envisageant  le risque, c’est-à-dire l’adéquation entre votre situation et votre projet.
« Tous les enseignements dont on a bénéficié chez Ticket for Change, on s’en sert encore aujourd’hui. Ça m’a appris à construire mes arguments, à vérifier puis à maîtriser mon projet. »
Après avoir identifié vos forces et vos faiblesses, défini les contours de votre projet, la phase d’accompagnement est primordiale : être accompagné est LA condition de réussite. Il existe en France de nombreuses structures répondant à une variété de besoins. Toutes permettent d’être entouré par d’autres porteurs de projets, d’échanger, d’apprendre et d’être soutenu dans sa démarche.
« On est obligés de se faire accompagner pour mettre les choses au carré et savoir ce qui marche ou pas. Et il y a un autre truc qui est super chouette, c’est l’esprit de promo, c’est le groupe. »
Au niveau national comme à l’échelle plus régionale, les structures d’accompagnement sont diverses. Il est judicieux de se faire accompagner par des organismes et réseaux différents et complémentaires pour encadrer le projet dès l’émergence de l’idée avant de passer à la création effective de sa structure. Il faut s’adresser aux bons réseaux d’accompagnements ou des incubateurs qui soutiennent les opérations et projets en matière de prévention et de valorisation des déchets. On peut se former si besoin via l’offre de formations gratuites et/ou potentiellement financées par le CPF et se rapprocher des organismes d’aides régionales, par exemple la chambre régionale de l’ESS. En étant lauréat du Parcours Entrepreneurs de Ticket for Change en 2017, Pierre a pu bénéficier de l’accompagnement du dispositif pendant 6 mois. Le Drive Tout Nu s’est ensuite fait accompagner par Parcours Adresse  qui est un dispositif de ‘Toulouse Métropole’ puis d’un incubateur, Willa, pour la structure juridique. Ils ont continué à se faire accompagner après le lancement du projet par le Réseau Entreprendre.
« L’étape suivante, c’était d’aller chercher des financements et donc on a commencé par un crowdfunding. »
Il s’agit de trouver les capitaux pour couvrir les besoins nécessaires au lancement, de financer le début de l’activité en rencontrant des banques afin d’évaluer leurs propositions. Il est important de se faire accompagner par des structures de financement spécialisées dans les projets impliqués dans l’économie circulaire, qui ont la possibilité de recevoir des prêts financiers et d’examiner les dispositifs de financements de l’ESS. Une campagne de crowdfunding chez ULULE a permis à Pierre de lever ses premiers fonds, les premiers financements.
« Avant les parcours d’accompagnement, on n’avait pas assez travaillé notre manière de fonctionner en interne et donc on avait un modèle qui était impossible à rentabiliser. »
Cette phase permet d’aller plus loin dans l’étude de marché, d’étudier des éléments commerciaux et financiers pour élaborer le business model et le business plan d’une organisation structurée, susceptible de trouver une clientèle et de générer des revenus.
« On s’est fait accompagner via le Parcours Entrepreneurs proposé par Ticket For change pour le business model
Cette étape permet d’établir un business model en ligne avec votre projet. Il s’agit de construire un modèle économique circulaire qui encourage la consommation responsable et qui s’éloigne d’une société du tout jetable. Pour pouvoir élaborer leur business model, le Drive Tout Nu est entré dans une phase de test pendant 4 mois afin d’aller au contact des clients pour tester le site, le concept et leurs innovations, comme la consigne inversée.
« Pendant la période de test, je chiffrais tout. Cela a permis d’avoir quelque chose de tangible avec des clients déjà fidèles et de mesurer les taux de croissances, les marges, etc. »
L’étude financière va permettre de préciser vos besoins et les coûts qu’engendre le projet à ses différentes étapes. Il s’agit d’évaluer le coût prévisionnel du projet en calculant les différentes dépenses, d’identifier les risques de financement et de prévoir un plan de trésorerie.
« Notre business plan a beaucoup évolué, suite à la phase de test. »
Un business plan est l’assemblage des deux étapes précédentes. Il décrit le projet dans son ensemble. Sa première page, l’exécutive summary, est un condensé du business plan, comme une carte de visite du projet.
« Le Drive Tout Nu est un réseau en franchise sociale. Juridiquement, c’est un partenariat avec licence de marque. »
Cette phase propose de structurer une équipe, de trouver une gouvernance et d’identifier une structure juridique adaptée au projet. Si les entreprises de l’économie sociale et solidaire comme le Drive Tout Nu utilisent des outils et des moyens d’actions similaires à ceux des entreprises privées, elles poursuivent des objectifs caractéristique de l’ESS en mobilisant des ressources et des approches spécifiques.
« On a travaillé nos politiques, notre informatique, notre organisation en général et on a assez rapidement atteint la rentabilité. À partir de là, on s’est dit : ‘on a un modèle qui marche et qu’on est prêts à dupliquer sous le format de la franchise sociale’.»
Le choix de la forme juridique est une étape essentielle de la création d’une structure. Cette enveloppe légale doit correspondre à la philosophie du projet et va lui permettre de se développer. Certains dispositifs d’accompagnement sont spécialisés dans les démarches juridiques. Pierre a été accompagné par Willa, incubateur des mixités dans les start-up. Plusieurs formes juridiques sont envisageables pour un commerce comme le Drive Tout Nu. On peut rejoindre la franchise solidaire du Drive Tout Nu, ou porter le projet en tant qu’indépendant.
« Nous, on a un réseau de presque 300 fournisseurs en direct avec qui on travaille. Donc il faut créer un réseau. Il faut aussi aller chercher des clients parce que c’est un métier nouveau. Donc il y a beaucoup d’actions commerciales à faire. »
Créer une équipe demande de réunir des compétences complémentaires, partageant des valeurs et un objectif commun autour d’un projet bien précis. Derrière chaque projet qui rencontre le succès, se trouve une équipe efficace . Il vous faut donc définir les compétences nécessaires et vous entourer de personnes avec la même motivation envers le projet, préciser l’organisation au sein de l’entreprise, et privilégier, comme Pierre, des producteurs qui font déjà partie d’un même réseau et partageant l’ambition du zéro déchet.
« Pour intégrer ce réseau, qui va vous faire bénéficier de l’image de marque, de toute notre organisation interne, logistique, informatique, et du soutien réseau, il y a communément un droit d’entrée et une redevance sur le chiffre d’affaires.»
Association, SCOP, SCIC… Quand on se lance, il est nécessaire de se poser la question du statut le plus adapté à son projet, mais la forme juridique du projet n’impose pas nécessairement un type de gouvernance. La gouvernance des organisations, reflet du projet, de sa philosophie, est loin de se limiter à une question statutaire.

ARES

Comment s’engager pour le retour à l’emploi de personnes en situation d’exclusion ?

NOUS ANTI-GASPI

Comment agir pour une alimentation responsable ?

LA CANTINE

Comment promouvoir une alimentation saine, locale et de saison ?

AMASCO

Comment offrir par le jeu, les mêmes chances de réussite à chaque enfant ?

Suivre l'actu et les rendez-vous de Mod'emplois

Nouvelles initiatives, podcasts, articles et rencontres entre entrepreneurs…

Merci pour votre inscription

Nous vous remercions pour votre inscription. Vous allez recevoir un mail de confirmation. Pensez à consulter vous spam ! 😊