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LES ECOOPERATEURS

Metz, Moselle : Pour créer un parcours vertueux au sein de son entreprise de plomberie- chauffage, Lionel Gocel a créé les écoopérateurs , une entreprise qui récupère, trie, range, recycle et revend des matériaux comme des éviers ou de la tuyauterie. La société appartient, à parts égales, à ses 170 salariés.
« L’idée, c’est que tout ce qu’on démonte doit pouvoir être analysé et si possible réemployé. C’est la raison pour laquelle nous avons créé une startup qui s’appelle les écoopérateurs. »
Cette première phase propose une étude de marché simplifiée, comme un premier tour de piste pour s’assurer de la faisabilité de la duplication du projet. Il s’agit de collecter et d’analyser des informations sur l’environnement du lieu d’implantation du projet et d’identifier ses motivations, ses atouts et ses besoins.
« Le modèle des écoopérateurs, c’est surtout un état d’esprit et ce dernier peut se révéler très utile à l’heure où nous rentrons dans l’ère de l’occasion. Donc la base de tout, c’est de savoir démonter proprement. »
Cette étape de collecte d’informations permet de vérifier les caractéristiques indispensables à la duplication du modèle des écoopérateurs. Le modèle proposé par Lionel peut s’appliquer à de nombreuses entreprises : BTP, carreleurs, charpentiers, électriciens, menuisiers et bien d’autres. Il s’agit de recenser l’ensemble des acteurs de ce domaine dans la zone géographique visée. Il est possible de faire cela en consultant des annuaires de professionnels, pour leur présenter la démarche de recyclage. On peut également consulter les déchetteries et ressourceries du territoire pour recueillir leur avis sur le projet. Il s’agit également de s’informer sur des notions comme les enjeux du recyclage , la fiscalité des déchets ou encore les possibilités d’aides pour l’investissement dans le réemploi.
« Notre principal atout, c’est probablement la simplicité de notre modèle. Nous n’inventons rien, nous ne faisons que reproduire ce que faisaient les anciens : ils démontaient, ils gardaient et ils reposaient après. »
Créer un projet comme Les écoopérateurs demande de vérifier la compatibilité entre sa situation personnelle et le projet. Il est en effet nécessaire de bien connaître la filière dans laquelle on veut insuffler une dynamique de recyclage pour convaincre chacun de rejoindre l’initiative. Il est possible de vérifier cela en effectuant un bilan personnel. Ensuite, il faut envisager les spécificités du secteur en consultant des fiches métiers telles que celles d’agent de tri ou d’agent valoriste.
« Avant, on ne jetait pas la robinetterie, ça n’était pas pensable de jeter une robinetterie. Maintenant, on jette tout. »
Après avoir identifié vos forces et vos faiblesses, défini les contours de votre projet, la phase d’accompagnement est primordiale : être accompagné est LA condition de réussite. Il existe en France de nombreuses structures répondant à une variété de besoins. Toutes permettent d’être entouré par d’autres porteurs de projets et donc d’échanger, d’apprendre et d’être soutenu dans sa démarche.
« Nous n’avons pas été particulièrement accompagnés pour monter ce projet. Nous avons tout simplement vendu un puis deux puis dix robinets jusqu’à ce que l’on commence à se faire un peu de trésorerie. »
Lionel a grandi dans une famille de plombiers qui recyclait et n’a, de par son expérience et avec son entreprise, pas eu besoin d’accompagnement pour se lancer. Il avait un réseau d’acteurs auprès desquels aller chercher les ressources ainsi que les connaissances pour savoir comment recycler les éléments. Pour lancer un tel projet, il est préférable de se faire accompagner par des organismes complémentaires, pour encadrer le projet dès l’émergence de l’idée. De nombreux incubateurs peuvent aider à structurer le projet et accompagner sur les plans juridique et financier. Pour des besoins plus spécifiques, il est possible de se former via l’offre de formations gratuites et/ou potentiellement financées par le CPF et se rapprocher des organismes d’aides régionales qui sont souvent prêts à accompagner les initiatives de réduction des déchets.
« Mon modèle économique, à partir du moment où il a fonctionné avec un bailleur, il sera généralisé, c’est sûr. »
Pour lancer un projet comme celui de Lionel, le plus important est de se tisser un réseau afin de recueillir des matériaux à recycler et à revendre. Ce modèle a vocation à être autofinancé car la revente des objets recyclés couvrira les frais engagés pour donner une seconde vie aux matériaux. Pour les investissements de départ, il est possible de se tourner vers les acteurs publics comme les municipalités, les départements, les régions ou même l’Etat. Il est également possible de s’orienter vers le privé en s’adressant à des fondations ou des business Angels. Pour des projets qui ont des chances de toucher les habitants, il peut également être intéressant de mener une campagne de financement participatif. Enfin, il est possible d’aller voir les banques pour analyser leurs propositions.
« Dans quelques années, tous les bailleurs sociaux vont obliger les entreprises de chauffage, plomberie, électricité à proposer un tarif d’occasion. »
Cette phase permet d’aller plus loin dans l’étude de marché, d’étudier des éléments commerciaux et financiers pour élaborer le business model et le business plan, d’une organisation structurée, susceptible de trouver une clientèle et de générer des revenus.
« Les chefs d’entreprise qui m’écoutent et ne s’y mettent pas maintenant, ils ne seront pas prêts demain. »
Cette étape permet d’établir un business model en accord avec votre projet. S’appuyant sur l’étude de marché, le modèle économique va préciser le marché dans lequel votre projet va évoluer, identifier les caractéristiques de vos futurs clients, et estimer un chiffre d’affaires prévisionnel. Ces informations permettront de construire un modèle économique juste pour les professionnels fournissant les ressources et les salariés qui recyclent car le projet de Lionel a une valeur économique comme solidaire et durable.
L’étude financière va permettre de préciser vos besoins et les coûts qu’engendre le projet à ses différentes étapes. Il faut évaluer le coût prévisionnel du projet en calculant les différentes dépenses, identifier les possibilités de financement et prévoir un plan de trésorerie.
Un business plan est l’assemblage des deux étapes précédentes. Il décrit le projet dans son ensemble, c’est-à-dire les conclusions de l’étude de marché, l’exposé de l’offre et le plan financier. Destiné à des tiers, il sert à convaincre du potentiel du projet, de la cohérence du modèle économique et de la bonne logique de la stratégie commerciale envisagée. La première page du business plan, l’executive summary, est une carte de visite du projet.
« Nous ne sommes pas une SCOP mais une société à capital variable. »
Cette phase propose de structurer une équipe, de trouver une gouvernance et d’identifier une structure juridique adaptée au projet.
“ Il y a 170 actionnaires et nous avons un capital variable qu’on ouvre une fois par an. Le droit d’entrée est de 300 €. ”
Le choix de la forme juridique est une étape essentielle de la création d’une structure. Cette enveloppe légale doit correspondre à la philosophie du projet. Certains dispositifs d’accompagnement sont spécialisés dans ces démarches juridiques. Lionel a choisi la société à capital variable en raison de la flexibilité que permet ce modèle pour les associés.
« Ceux qui sortent du groupe Gocel sont obligés de sortir des écoopérateurs. Il y a ce lien avec le groupe parce que finalement les déchets viennent pour l’instant tous du groupe. »
Créer une équipe efficace demande de réunir des compétences complémentaires, partageant des valeurs et un objectif commun autour d’un projet précis. Il faut ensuite préciser l’organisation au sein de l’entreprise, et privilégier, au moins au départ comme Lionel, des personnes qui travaillent tous dans une même structure afin d’être certain d’enclencher une dynamique de groupe.
« Nous avons créé une société avec un règlement, une convention. Nous avons rendu actionnaires les CDI du groupe. Seuls les CDI peuvent être actionnaires aux écoopérateurs. »
Il faut se poser la question du statut le plus adapté à son projet, mais également du type de gouvernance adaptée à votre organisation, reflet du projet et de sa philosophie.

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