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LES MAINS SUR TERRE

Albi, Tarn : Pour réduire les déchets, promouvoir la nature en ville, réduire l’impact des activités humaines sur l’environnement ou transmettre des savoirs-faire, Pascale Brûlet et Marion Baillet ont créé Les mains sur terre (0), une entreprise qui propose des services et accompagne les projets individuels, entrepreneuriaux, associatifs et institutionnels vers des modes de vie plus respectueux de l’environnement.
« Nous avons créé Les mains sur terre pour valoriser la matière organique, c’est -à -dire faire du compost, rendre à la terre ce qui vient de la terre. »
Cette première phase propose une étude de marché simplifiée, comme un premier tour de piste pour s’assurer de la faisabilité de la duplication du projet. Il s’agit de collecter et d’analyser des informations sur l’environnement du lieu d’implantation du projet et d’identifier vos motivations, vos atouts et vos besoins.
« Concrètement, nous accompagnons des dynamiques de groupe à la fois dans des jardins partagés ou autour du compostage partagé, dans les quartiers, les pieds d’immeuble, dans les entreprises ou les écoles, par exemple. »
Cette étape de collecte d’informations permet de vérifier que le lieu d’implantation du projet présente les caractéristiques indispensables à la duplication des Mains sur terre. Le projet de Pascale et Marion a 3 grands axes : les jardins partagés, le compostage et la promotion des toilettes sèches. Pour se lancer, il faut se mettre en lien avec des acteurs locaux comme les écoles et les mairies pour connaître les associations présentes sur le territoire. Il est important d’échanger avec les producteurs locaux et les agriculteurs qui pourront mettre des terrains à disposition pour les jardins partagés ou réutiliser le compost dans leurs champs. Pour leur présenter le projet, il faut se renseigner en amont sur l’agriculture urbaine, les biodéchets ou les toilettes sèches.
« Nos actions peuvent paraître un peu éparpillées mais elles ont toutes un point commun : la sensibilisation. C’est un point fort car il existe de très nombreuses manières de sensibiliser. »
Créer un projet comme Les mains sur terre demande de vérifier la compatibilité entre sa situation personnelle et le projet. Pascale était maître composteure et architecte, elle avait donc des compétences à la fois en environnement et en aménagement du territoire. Marion avait suivi une formation de gestion sociale de l’environnement. Il est possible de vérifier d’avoir les compétences nécessaires en effectuant un bilan personnel. Ensuite, il faut envisager les spécificités du secteur en consultant des fiches métiers comme celles d’architecte paysagiste ou d’animateur de jardin.
« Nous avons eu deux types d’accompagnement principaux : À tâtons via Pôle emploi et par des petits bouts de formations à droite et à gauche. »
Après avoir identifié vos forces et vos faiblesses, défini les contours de votre projet, la phase d’accompagnement est primordiale : être accompagné est LA condition de réussite. Il existe en France de nombreuses structures répondant à une variété de besoins. Toutes permettent d’être entouré par d’autres porteurs de projets et donc d’échanger, d’apprendre et d’être soutenu dans sa démarche.
« Être accompagné, c’est apprendre à être entrepreneur. Apprendre à gérer un budget, faire un devis, faire une facture, calculer son équilibre, etc. »
Au niveau national comme à l’échelle plus régionale, les structures d’accompagnement sont diverses. Il est préférable de se faire accompagner par des organismes et réseaux différents et complémentaires, pour encadrer le projet dès l’émergence de l’idée. C’est ce qu’ont fait les co fondatrices des Mains sur terre qui ont intégré divers réseaux : le réseau Compost citoyen pour l’expertise en biodéchets, le réseau Assainissement écologique pour les toilettes sèches et le réseau Le Graine pour la sensibilisation aux pratiques durables. Il peut également être possible de se faire accompagner par les chambres de commerce et d’industrie. C’est ce qu’a fait Pascale en Haute-Garonne. Pour un accompagnement plus global , on peut se tourner vers des incubateurs ou vers des coopératives d’activités et d’emploi. Pour des besoins de formation, il est possible de se perfectionner via l’offre de formations gratuites et/ou potentiellement financées par le CPF et se rapprocher de Pôle Emploi.
« Jusqu’à l’année dernière, nous n’avions pas du tout d’emprunt ou de subvention. Nous avions beaucoup de prestations de services. Nous vendions nos services de conseil ou de location. »
L’avantage du projet de Pascale et Marion est qu’il est très divers. Il est donc possible de démarrer avec des activités qui nécessitent peu d’investissement financier comme le conseil. C’est ainsi que, jusqu’à l’année dernière, Les mains sur terre ont pu fonctionner uniquement grâce aux bénéfices réalisés par les prestations de services et la location des toilettes sèches. La décision a ensuite été prise de s’engager dans des projets plus coûteux comme l’achat de machines pour le compostage. Pour cela, Pascale et Marion ont bénéficié de subventions de l’ADEME et de la région. Elles auraient pu faire appel à des acteurs privés comme les fondations d’entreprises ou les réseaux de business angels. Une campagne de financement participatif aurait également pu être envisagée. Enfin, il est possible d’aller voir les banques pour analyser leurs propositions.
« Passer de l’idée à la création, ce n’est pas un processus linéaire. Il faut à la fois du temps et des prérequis de base. »
Cette phase permet d’aller plus loin dans l’étude de marché, d’étudier des éléments commerciaux et financiers pour élaborer le business model et le business plan, d’une organisation structurée, susceptible de trouver une clientèle et de générer des revenus.
« Le but du jeu, c’est d’assurer une activité, c’est-à-dire sortir des salaires et stabiliser son entreprise. »
Cette étape permet d’établir un business model en accord avec votre projet. S’appuyant sur l’étude de marché, le modèle économique va préciser le marché dans lequel votre projet va évoluer, identifier les caractéristiques de vos futurs clients, et estimer un chiffre d’affaires prévisionnel. Ces informations permettront de construire un modèle économique juste pour les clients et les salariés car le projet de Pascale et Marion a une valeur économique mais également solidaire et durable.
L’étude financière va permettre de préciser vos besoins et les coûts qu’engendre le projet à ses différentes étapes. Il faut évaluer le coût prévisionnel du projet en calculant les différentes dépenses, identifier les possibilités de financement et prévoir un plan de trésorerie.
Un business plan est l’assemblage des deux étapes précédentes. Il décrit le projet dans son ensemble, c’est-à-dire les conclusions de l’étude de marché, l’exposé de l’offre et le plan financier. Destiné à des tiers, il sert à convaincre du potentiel du projet, de la cohérence du modèle économique et de la bonne logique de la stratégie commerciale envisagée. La première page du business plan, l’executive summary, est une carte de visite du projet.
« Quand j’ai lancé le projet, j’étais seule, je me suis donc structurée en SASU, une société unipersonnelle. Puis, quand Inès et Marion m’ont rejoint, nous nous sommes structurés en S.A.S car nous étions désormais trois associées. »
Cette phase propose de structurer une équipe, de trouver une gouvernance et d’identifier une structure juridique adaptée au projet. Si les entreprises à impact comme Les mains sur terre utilisent des outils et des moyens d’action similaires à celles des entreprises privées, elles poursuivent des objectifs caractéristiques en mobilisant des ressources et des approches spécifiques.
“ Aujourd’hui, nous sommes structurés en SCOP et cela traduit une volonté forte d’être maître de notre outil de travail. Nous développons nos activités, nous passons du temps dans notre structure. ”
Le choix de la forme juridique est une étape essentielle de la création d’une structure. Cette enveloppe légale doit correspondre à la philosophie du projet. Certains dispositifs d’accompagnement sont spécialisés dans ces démarches juridiques. Il est possible de changer cette forme en fonction de l’évolution du projet. Les mains sur terre étaient par exemple une SASU au départ avant de passer au statut de S.A.S puis à celui de SCOP qui avait plus de sens aux yeux de Pascale et Marion.
« Aujourd’hui nous sommes 4 dans la structure et quels que soient les moyens économiques que chacun a mis, nous avons tous le même nombre de voix. »
Créer une équipe efficace demande de réunir des compétences complémentaires, partageant des valeurs et un objectif commun autour d’un projet précis. Il faut ensuite préciser l’organisation au sein de l’entreprise, et privilégier, comme Pascale, des modes de prise de décision qui permettent à chacun de faire entendre sa voix.
« Nous voulons pouvoir prendre les décisions de manière horizontale. »
Il faut se poser la question du statut le plus adapté à son projet, mais également un type de gouvernance adaptée à votre organisation, reflet du projet et de sa philosophie.

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