Mod’emplois

L’ODYSSEE D’ENGRAIN

Cizos, Hautes-Pyrénées : Pour soutenir la cause paysanne et un mode de production respectueux de l’environnement, Julie Peyou-Lauzin est membre de l’Odyssée d’engrains (0), un collectif qui a vocation à remettre en culture les anciennes variétés de blé.
“ Le cœur des actions de l’odyssée d’engrain, c’est de valoriser l’autonomie des paysans à travers un principe ancestral.  »
Cette première phase propose une étude de marché (A) simplifiée, comme un premier tour de piste pour s’assurer de la faisabilité de la duplication du projet. Il s’agit de collecter et d’analyser des informations sur l’environnement du lieu d’implantation du projet et d’identifier ses motivations, ses atouts et ses besoins.
« Nous avons lancé l’école en Normandie parce qu’en 2019, la région voulait ouvrir des écoles de production. Elle voulait en ouvrir 5 et une seule existait déjà sur le territoire. »
Cette étape de collecte d’informations permet de vérifier les caractéristiques indispensables à la duplication du modèle de l’école des semeurs. Pour avoir un premier aperçu des besoins éducatifs du territoire, il faut contacter les acteurs du système éducatif classique. Le soutien des acteurs publics peut être déterminant pour choisir un lieu d’implantation, ce qui a été le cas pour Marie-Cécile avec la région Normandie. Il faut également s’informer sur les écoles de production et la problématique du décrochage scolaire. Enfin, il s’agit de vérifier qu’aucune autre école similaire ne soit ouverte à proximité du lieu convoité, en particulier si la formation vise le même domaine d’activité .
«Pour monter une école de production dans le domaine du maraîchage, je pense qu’il faut vraiment être un peu fou.»
Créer un projet comme L’école des semeurs demande de vérifier la compatibilité entre sa situation personnelle et le projet. Il faut en effet avoir des compétences à la fois pédagogiques et administratives pour lancer une telle initiative. Il est possible de vérifier tout cela en effectuant un bilan personnel . Ensuite, il faut envisager les spécificités du secteur en consultant des fiches métiers comme celles de professeur en lycée professionnel ou encore d’accompagnateur en insertion professionnelle .
« Il faut avoir les pieds sur terre et la tête dans les étoiles pour se dire que tout ce que l’on veut faire c’est porter du bien. Parce que l’idée principale, c’est d’accueillir des jeunes qui ont été cabossés par le système.»
Après avoir identifié vos forces et vos faiblesses, défini les contours de votre projet, la phase d’accompagnement est primordiale : être accompagné est LA condition de réussite. Il existe en France de nombreuses structures répondant à une variété de besoins. Toutes permettent d’être entouré par d’autres porteurs de projets et donc d’échanger, d’apprendre et d’être soutenu dans sa démarche.
« Nous n’avons pas été accompagnés par des incubateurs car, en fait, nous sommes vraiment guidés par la fédération des écoles de production. »
Au niveau national comme à l’échelle plus régionale, les structures d’accompagnement sont diverses. Il est préférable de se faire accompagner par des organismes complémentaires, pour encadrer le projet dès l’émergence de l’idée. Marie-Cécile a bénéficié d’un accompagnement de long terme avec la Fédération nationale des écoles de production. Quel que soit le secteur d’activité promu par l’établissement, cette fédération accompagne les porteurs de projet. D’autres établissements ont été épaulés par le réseau France Active. Pour des accompagnements plus globaux, il est possible de faire appel à des incubateurs. Pour des besoins plus spécifiques, on peut se former via l’offre de formations gratuites et/ou potentiellement financées par le CPF et se rapprocher des organismes d’aides régionales. L’Etat accompagne également le lancement de nouvelles écoles de production.
« Concernant l’aspect financier des écoles de production, il y a un modèle type qui est à un tiers financé par l’Etat et la région, un tiers par tout ce qui est taxe d’apprentissage et un tiers par l’autoproduction.»
Lorsqu’elles sont en place depuis plusieurs années, les écoles de production ont des ressources financières stables et structurées en trois tiers payés respectivement par les collectivités, les taxes et le commerce des activités de l’établissement. Lors du lancement de l’école, il s’agit de faire appel à des partenaires financiers. L’école des semeurs a bénéficié de subventions de la région Normandie et de l’Etat. Marie-Cécile a aussi eu recours à des entreprises privées et des fondations comme 1% pour la planète. Il est également possible de faire appel à des réseaux de business angels. Il peut être intéressant de réaliser des campagnes de financement participatif car de nombreux citoyens se sentent concernés par les problématiques d’éducation. Enfin, il est possible d’aller voir les banques pour analyser leurs propositions.
« Dans une école de production, les jeunes doivent être diplômés à la fin. Mais il n’y a pas que le diplôme qui est important. »
Cette phase permet d’aller plus loin dans l’étude de marché, d’étudier des éléments commerciaux et financiers pour élaborer le business model et le business plan d’un établissement structuré, susceptible de trouver des élèves et un modèle économique stable.
« Dans le domaine agricole, on sait très bien que vendre des carottes, ça ne va pas payer les salaires des profs. Donc le modèle est encore à trouver, il se cherche encore et c’est normal. »
Cette étape permet d’établir un business model en accord avec votre projet. S’appuyant sur l’étude de marché, le modèle économique va préciser le marché dans lequel votre projet va évoluer, identifier les caractéristiques de vos futurs publics cibles, et estimer un chiffre d’affaires prévisionnel. Ces informations permettront de construire un modèle économique juste pour les élèves et les professeurs car le projet de Marie-Cécile a une valeur économique mais également pédagogique et durable.
L’étude financière va permettre de préciser vos besoins et les coûts qu’engendre le projet à ses différentes étapes. Il faut évaluer le coût prévisionnel du projet en calculant les différentes dépenses, identifier les possibilités de financement et prévoir un plan de trésorerie.
Un business plan est l’assemblage des deux étapes précédentes. Il décrit le projet dans son ensemble, c’est-à-dire les conclusions de l’étude de marché, l’exposé de l’offre et le plan financier. Destiné à des tiers, il sert à convaincre du potentiel du projet, de la cohérence du modèle économique et de la bonne logique de la stratégie commerciale envisagée. La première page du business plan, l’executive summary, est une carte de visite du projet.
« Dans l’association, il y a deux parties. Une partie ferme avec tout l’administratif d’une vraie ferme et une partie école avec tout l’administratif d’une vraie école. »
Cette phase propose de structurer une équipe, de trouver une gouvernance et d’identifier une structure juridique adaptée au projet. Si les projets à impact comme L’école des semeurs utilisent des outils et des moyens d’action similaires à ceux des établissements scolaires traditionnels, ils poursuivent des objectifs caractéristiques en mobilisant des ressources et des approches spécifiques.
“ L’Association Ecole des Semeurs est une association et donc c’est pour cela qu’on peut avoir des subventions régionales et nationales ou même du mécénat d’entreprise ou autre. ”
Le choix de la forme juridique est une étape essentielle de la création d’une structure. Cette enveloppe légale doit correspondre à la philosophie du projet. Certains dispositifs d’accompagnement sont spécialisés dans ces démarches juridiques. L’Ecole des Semeurs a choisi le statut associatif afin de pouvoir bénéficier plus facilement de financements et de garder une certaine flexibilité dans son organisation.
«Les jeunes sont à la fois sur le terrain et en cours professionnel, ou en cours de matière générale, avec les mêmes professeurs.»
Créer une équipe efficace demande de réunir des compétences complémentaires, partageant des valeurs et un objectif commun autour d’un projet précis. Il faut ensuite préciser l’organisation au sein de l’établissement, et privilégier, comme Marie-Cécile, des équipes pédagogiques très proches des élèves et du terrain.
« Les élèves ont également leur mot à dire sur les enseignements, les clients, les fournisseurs, de façon à ce que leurs opinions soient également prises en compte dans la gestion quotidienne de l’établissement.»
Il faut se poser la question du statut le plus adapté à son projet, mais également du type de gouvernance adapté à votre organisation, reflet du projet et de sa philosophie.

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