MAM’AYOKA

La cuisine au service de la réinsertion de femmes éloignées du marché du travail.

1- Découvrir mam'ayoka

Proposer un contrat à durée indéterminée
permet d'accéder au droit au logement, droit administratifs et à une autonomisation"

Lancée en février 2016 à  Paris, Mam’Ayoka est une cantine solidaire imaginée par Sophie, ancienne cadre du privé. Cette structure coopérative propose des emplois à des femmes éloignées du monde du travail, en transformant leurs talents de cuisinières en emplois pérennes.  . Sophie précise : « le principe, c’est que l’on recrute des femmes qui aiment cuisiner chez elles ou dans le cadre d’associations, de fêtes de quartier, mais qui n’ont jamais cuisiné de manière professionnelle. ».

La structure emploie aujourd’hui 10 cuisinières qui préparent des recettes typiques de leur pays d’origine. Dans le cadre d’une convention avec la Préfecture de Paris, la structure propose des stages d’immersion en milieu professionnel pour les réfugiés statutaires primo-arrivants. Sophie précise : « le principe est de leur faciliter l’apprentissage du français en l’intégrant  dans un cadre professionnel concret, en l’occurrence de la restauration. »

2- Le projet vous inspire ?

Notre force, est de s’adapter aux femmes que nous accueillons, d'arriver à présenter ce que nos recrues savent faire et ce qu'on trouve en fait dans nos quartiers. »

Créer un projet demande de vérifier la compatibilité entre sa situation personnelle et le projet. Un bilan personnel permet d’identifier ses intentions et ses aptitudes et de s’assurer d’avoir les compétences nécessaires pour porter le projet.

3- Se faire accompagner

Dès le départ, nous avons été accompagnés par un incubateur qui est un incubateur d'une association de quartier. »

Il existe en France de nombreuses structures susceptibles d’épauler les porteurs de projets quels que soient leurs stades de développement : de nombreux acteurs sont là pour vous soutenir dans votre projet, n’hésitez pas à les solliciter.

Sophie a été accompagnée par différentes structures : l’incubateur Projet 19, qui lui a fourni des contacts dans le quartier, les équipes municipales de la Ville de Paris, qui l’ont aidée à trouver des locaux, la Maison des Canaux, qui l’a accompagnée pour structurer son projet et le Réseau Initiatives Entreprises, qui l’a accompagnée sur des aspects juridiques et administratifs. La Fédération des Unions des Auberges de Jeunesse  lui a quant à elle confié le service restauration d’une auberge de jeunesse parisienne.  

Aujourd’hui, Mam’ayoka est accompagnée par l’incubateur du CNAM pour poursuivre son développement.

4- Structurer son projet

Les équipes de la ville ont été assez motrices pour nous aider à chercher un local, mais aussi pour nous mettre en relation avec de potentiels partenaires avec qui travailler. »

Il est possible de se faire accompagner par des structures de financement spécialisées dans les projets impliqués dans l’ESS.

Sophie a été accompagnée par différentes structures de financement. Mam’ayoka a gagné le trophée de l’ESS de la ville de Paris, un appel à projets annuel destiné aux porteurs d’un projet d’économie sociale et solidaire.

Sophie a aussi obtenu une subvention de la Région Ile-de-France. En outre, la fondation Macif a soutenu le projet pendant les deux premières années, et, avec l’appui de France Active, Mam’ayoka a pu bénéficier d’un emprunt préférentiel.

Le modèle économique d’un projet se structure en différentes étapes : « aujourd’hui, le restaurant est presque à l’équilibre financier grâce aux aides à l’emploi qui sont octroyées au titre des emplois aidés », explique Sophie.

L’étude de marché permet d’identifier l’environnement du projet : « ce principe de restaurant coopératif solidaire est aujourd’hui en train de se développer sur plusieurs territoires. »

L’étude financière prévoit le chiffre d’affaires et les dépenses d’un projet. Le business plan résume les étapes précédentes, pour présenter le projet aux potentiels partenaires et investisseurs.

Nos salariés viennent de métiers très différents. Chacun est très présent pour prendre les bonnes décisions et pour venir donner un coup de main. »

Structurer un projet demande de choisir une enveloppe juridique adaptée à sa philosophie. Sophie a choisi de se structurer en SCIC, Société Coopérative d’Intérêt Collectif « qui rassemble des coopérateurs, personnes physiques ou morales. » Pour aider le projet à essaimer, la décision a ensuite été prise de créer une franchise solidaire qu’il est aujourd’hui possible de rejoindre. Sophie précise : “le choix de se constituer en SCIC est très réfléchi.”

Enfin, la constitution d’une équipe est une condition essentielle à la réussite d’un projet. « Nous fonctionnons de manière démocratique en appliquant le principe : un homme, une voix », développe Sophie.