Mod’emplois

MOTRIS

Metz, Moselle : Pour promouvoir un “monde du partage” et participer à la mise en place d’une structure sociétale viable à l’échelle planétaire, Olivier a créé Motris, une association qui promeut une organisation au sein de laquelle les activités humaines prennent en compte différents paramètres qui permettent la pérennité de celle-ci.
« Avec Motris, nous agissons concrètement via différentes actions pour prendre part à l’évolution positive de la société. »
Cette première phase propose une étude de marché simplifiée, comme un premier tour de piste pour s’assurer de la faisabilité de la duplication du projet. Il s’agit de collecter et d’analyser des informations sur l’environnement du lieu d’implantation du projet et d’identifier vos motivations, vos atouts et vos besoins.
« Nous estimons que, dans notre société actuelle, nous possédons beaucoup d’objets, que l’on utilise très peu et que ce n’est pas pérenne dans le temps. Il faut donc vraiment se diriger vers la mutualisation des objets et des ressources naturelles. »
Cette étape de collecte d’informations permet de vérifier les caractéristiques indispensables à la duplication du modèle développé par Motris. Le nettoyage de la nature, la récupération d’invendus alimentaires, les débats, les groupes de réflexion, les ateliers couture ou la cuisine zéro déchets peuvent voir le jour partout. Certaines activités sont plus néanmoins plus légitimes à développer sur certains territoires que sur d’autres. L’idéal est d’adapter les activités à l’environnement. Il est donc important de contacter les acteurs locaux : mairies , maisons des jeunes et de la culture, associations locales . Pour maîtriser son sujet, il faut se renseigner sur l’économie du partage ou les zones de gratuité.
« Le principe de Motris n’est vraiment pas très compliqué à reproduire et c’est important que l’on soit vraiment nombreux à œuvrer dans cette direction car c’est le cumul des initiatives de chacun qui permettra de changer la réalité. »
Créer un projet comme Motris demande de vérifier la compatibilité entre sa situation personnelle et le projet. Quelles que soient les actions mises en place, se lancer dans un projet comme celui de Motris exige un minimum de compétences en animation. Avant de se lancer, il est possible de faire un bilan personnel, puis d’envisager les spécificités du secteur en consultant des fiches métiers comme celles d’animateur ou même de médiateur urbain et de manager de magasin.
« Nous nous sommes fait accompagner par de multiples associations qui nous ont fait un retour d’expérience sur leur propre vécu. »
Après avoir identifié vos forces et vos faiblesses, défini les contours de votre projet, la phase d’accompagnement est primordiale : être accompagné est LA condition de réussite. Il existe en France de nombreuses structures répondant à une variété de besoins. Toutes permettent d’être entouré par d’autres porteurs de projets et donc d’échanger, d’apprendre et d’être soutenu dans sa démarche.
« Nous nous sommes rapprochés de structures à Metz comme le CRI-BIJ qui accompagne les individus qui veulent monter une association. »
Au niveau national comme à l’échelle plus régionale, les structures d’accompagnement sont diverses. Il est préférable de se faire accompagner par des organismes et réseaux différents et complémentaires, pour encadrer le projet dès l’émergence de l’idée. Olivier s’est d’abord rapproché des structures locales pour monter l’association. Le CRI-BIJ, Centre de Renseignement et d’Information – Bureau Information Jeunesse, de Metz a aidé Motris à démarrer. Il est possible de se faire accompagner par des incubateurs qui aident à développer le projet dans ses diverses phases. Pour des besoins plus spécifiques, il est possible de se former via l’offre de formations gratuites et/ou potentiellement financées par le CPF et se rapprocher des organismes d’aides régionales.
« Ce qui fut super au sein de l’association Motrice, c’est qu’au début, il n’y avait presque pas besoin d’argent. »
L’avantage de Motris est qu’il est possible de démarrer le projet avec peu d’investissement. Pour disposer de locaux, on peut aller à la rencontre des mairies susceptibles de mettre à disposition des lieux à moindre coûts. C’est ce qu’Olivier a fait pour ouvrir ses trucothèques . Ensuite, si l’activité nécessite d’employer du personnel, il est possible de s’adresser aux collectivités locales ou à l’Etat pour obtenir des subventions comme la subvention adulte relais de l’Etat . Il est également possible de faire appel à des fondations, des réseaux de business angels ou de lancer des campagnes de financement participatif . Enfin, si cela paraît nécessaire pour des projets plus ambitieux, il est possible d’aller voir les banques pour analyser leurs propositions.
« Avec Motris, nous envisageons la société de demain. Nous réfléchissons à la manière de parvenir à une société viable. »
Cette phase permet d’aller plus loin dans l’étude de marché , d’étudier des éléments commerciaux et financiers pour élaborer le business model et le business plan, d’une organisation structurée.
« Nous n’avons pas beaucoup de dépenses et nous recevons des dons mensuels. »
Cette étape permet d’établir un business model en accord avec votre projet. S’appuyant sur l’étude de marché, le modèle économique va préciser le marché dans lequel votre projet va évoluer, identifier les caractéristiques de vos futurs bénéficiaires.
L’étude financière va permettre de préciser vos besoins et les coûts qu’engendre le projet à ses différentes étapes. Il faut évaluer le coût prévisionnel du projet en calculant les différentes dépenses, identifier les possibilités de financement et prévoir un plan de trésorerie.
Un business plan est l’assemblage des deux étapes précédentes. Il décrit le projet dans son ensemble, c’est-à-dire les conclusions de l’étude de marché, l’exposé de l’offre et le plan financier. Destiné à des tiers, il sert à convaincre du potentiel du projet, de la cohérence du modèle économique et de la bonne logique de la stratégie commerciale envisagée. La première page du business plan, l’executive summary, est une carte de visite du projet.
« Quand on a créé l’association, on voulait que ça soit vraiment de la façon la plus horizontale possible et la plus collective possible.»
Cette phase propose de structurer une équipe, de trouver une gouvernance et d’identifier une structure juridique adaptée au projet. Lancer un projet d’association comme Motris demande en effet une réflexion globale afin que chacune des actions menées s’inscrive dans un continuum qui permette de transformer les manières de vivre et consommer au quotidien.
“ Nous sommes une association et, à ce titre, nous avons une direction. Mais nous essayons au maximum de faire les choses de la manière la plus collaborative possible.”
Le choix de la forme juridique est une étape essentielle de la création d’une structure. Cette enveloppe légale doit correspondre à la philosophie du projet. Certains dispositifs d’accompagnement sont spécialisés dans ces démarches juridiques. Le projet Matris s’est structuré en association car cela lui permet de recevoir des subventions de l’Etat et de la ville sans lesquelles les salariés n’auraient pas pu être embauchés.
« Nous sommes une association collégiale avec, malheureusement, une direction qui est obligatoire. Elle est cependant collégiale, donc sans président ni trésorier. »
Créer une équipe efficace demande de réunir des compétences complémentaires, partageant des valeurs et un objectif commun autour d’un projet précis. Il faut ensuite préciser l’organisation au sein de l’association, et privilégier, comme Olivier, des personnes qui sont prêtes à dialoguer et à échanger sans cesse pour prendre des décisions ensemble.
« Idéalement nous ne voulions pas de direction, mais apparemment c’est vraiment une obligation donc nous en avons quand même mis une mais au sein de laquelle chacun a les mêmes prérogatives. »
Il faut se poser la question du statut le plus adapté à son projet, mais également du type de gouvernance adaptée à votre organisation, reflet du projet et de sa philosophie.

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