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NOURRIR L’AVENIR

Périgueux, Dordogne : Pour accompagner la restauration collective dans sa transition environnementale, sociale, économique, culturelle et humaniste, Joey Enée a fondé Nourrir l’avenir, un projet de l’association Les pieds dans le plat qui s’engage pour la restauration collective bio et locale.
« Concrètement, nous faisons de la formation en techniques culinaires et en nutrition. Nous accompagnons également les collectivités pour faire des marchés publics et pour connecter les producteurs locaux bios. »
Cette première phase propose une étude de marché simplifiée, comme un premier tour de piste pour s’assurer de la faisabilité de la duplication du projet. Il s’agit de collecter et d’analyser des informations sur l’environnement du lieu d’implantation du projet et d’identifier vos motivations, vos atouts et vos besoins.
« Nous travaillons surtout avec des organisations partenaires et notamment des agriculteurs bio. Nous accompagnons toute la chaîne pour pouvoir transformer une cantine, pour qu’elle se remette à cuisiner sur place et n’utilise pas de plats surgelés pré-préparés et transformés. »
Cette étape de collecte d’informations permet de vérifier que le lieu d’implantation du projet présente les caractéristiques indispensables à la duplication du modèle présenté par Nourrir l’avenir. Écoles, hôpitaux, prisons, maisons de retraite , la première chose à faire avant de s’implanter dans un territoire est de sourcer l’ensemble des clients potentiels. Il faut ensuite identifier les producteurs locaux avec qui il serait intéressant de travailler en s’aidant d’annuaires particuliers ou de réseaux spécialisés. Toutes ces recherches permettent d’avoir un aperçu de la demande et des partenaires potentiels. Afin que cette présentation soit claire, il faut bien s’informer sur des principes comme l’agriculture durable, l’alimentation durable ou encore les circuits courts.
« La difficulté de notre projet, c’est qu’il y a de nombreux acteurs à mettre d’accord. Autour de la table sont présents les cuisiniers, les paysans, les élus, les parents d’élèves, les gestionnaires, les chefs d’établissements, etc. Il n’est parfois pas simple de se rassembler sur un projet commun. »
Créer un projet comme Nourrir l’avenir demande de vérifier la compatibilité entre sa situation personnelle et le projet. Joey insiste à la fois sur l’expertise à apporter mais également sur les capacités managériales exigées par un tel projet. Il est possible de vérifier que vous ayez toutes les clefs en main en effectuant d’abord un bilan personnel. Ensuite, il faut envisager les spécificités du secteur en consultant des fiches métiers telles que celles de cuisinier en restauration collective ou de diététicien.
« Nous avons lancé la SCIC Nourrir l’avenir en avril 2021, ce n’est donc encore que le début du projet. Nous n’avons pas eu besoin pour l’instant de rentrer dans une phase d’accélération où on investit, etc. »
Après avoir identifié vos forces et vos faiblesses, défini les contours de votre projet, la phase d’accompagnement est primordiale : être accompagné est LA condition de réussite. Il existe en France de nombreuses structures répondant à une variété de besoins. Toutes permettent d’être entouré par d’autres porteurs de projets et donc d’échanger, d’apprendre et d’être soutenu dans sa démarche.
« Pour l’instant, c’est moi qui ai monté le projet, qui ai fait tous les business plan pour monter la SCIC mais j’ai été épaulé par des personnes compétentes et cela compte beaucoup. »
Au niveau national comme à l’échelle plus régionale, les structures d’accompagnement sont diverses. Il est préférable de se faire accompagner par des organismes et réseaux différents et complémentaires, pour encadrer le projet dès l’émergence de l’idée. Joey a eu la chance de pouvoir s’appuyer sur l’association Les pieds dans le plat et sur le maire du village de Romainville qui était l’ex PDG de Baluchon Ensemble, licorne de l’ESS dans l’alimentation durable. Il est possible de se faire accompagner par des incubateurs et des réseaux qui sauront guider sur les points plus techniques comme l’accompagnement juridique et financier. Joey pense à se rapprocher de France Active. Enfin, il reste possible de se former via l’offre de formations gratuites et/ou potentiellement financées par le CPF et se rapprocher des organismes d’aides régionales.
« Notre SCIC porte une activité économique de formation et d’accompagnement des collectivités et donc nous vendons une prestation de service. »
A terme, le projet de Joey a vocation à être autonome financièrement. Pour l’instant, Nourrir l’avenir étant un projet de l’association Les pieds sur terre, cette dernière a aidé au financement du lancement de la SCIC. Pour cela, des acteurs publics comme le département de la Dordogne (18) ont subventionné le projet. Il faut se renseigner sur les dispositifs de subvention des collectivités comme les municipalités, départements, régions et même parfois certains appels à projet de l’Etat. Il est également utile de se tourner vers les acteurs privés comme les fondations. Joey a été appuyé par Charles Léopold Mayer, Equibio et 1% pour la planète . On peut également se tourner vers des business angels ou avoir recours à des campagnes de financement participatif. Enfin, il est possible d’aller voir les banques pour analyser leurs propositions.
« Très concrètement, nous nous adressons à toutes les collectivités qui veulent s’engager vers une restauration collective faite maison, bio et locale.»
Cette phase permet d’aller plus loin dans l’étude de marché, d’étudier des éléments commerciaux et financiers pour élaborer le business model et le business plan d’une organisation structurée, susceptible de trouver une clientèle et de générer des revenus.
« Nous avons une association qui a créé une SCIC qui, elle, se focalise sur l’activité économique de formation et d’accompagnement des collectivités dans leur transition via la restauration collective. »
Cette étape permet d’établir un business model en accord avec votre projet. S’appuyant sur l’étude de marché, le modèle économique va préciser le marché dans lequel votre projet va évoluer, identifier les caractéristiques de vos futurs clients, et estimer un chiffre d’affaires prévisionnel. Ces informations permettront de construire un modèle économique juste pour les collectivités et les salariés car le projet de Joey à une valeur économique mais également solidaire et durable.
L’étude financière va permettre de préciser vos besoins et les coûts qu’engendre le projet à ses différentes étapes. Il faut évaluer le coût prévisionnel du projet en calculant les différentes dépenses, identifier les possibilités de financement et prévoir un plan de trésorerie.
Un business plan est l’assemblage des deux étapes précédentes. Il décrit le projet dans son ensemble, c’est-à-dire les conclusions de l’étude de marché, l’exposé de l’offre et le plan financier. Destiné à des tiers, il sert à convaincre du potentiel du projet, de la cohérence du modèle économique et de la bonne logique de la stratégie commerciale envisagée. La première page du business plan, l’executive summary, est une carte de visite du projet.
« L’association est sociétaire de la SCIC, mais la SCIC a d’autres sociétaires, d’autres associations et des collectivités. »
Cette phase propose de structurer une équipe, de trouver une gouvernance et d’identifier une structure juridique adaptée au projet. Si les projets à impact comme le Nourrir l’avenir utilisent des outils et des moyens d’action similaires à ceux des entreprises privées, elles poursuivent des objectifs caractéristiques en mobilisant des ressources et des approches spécifiques.
“ Le statut de SCIC a ses propres avantages, ça permet de faire associer plusieurs parties prenantes, que ce soient des collectivités, des associations, des entreprises, des particuliers. ”
Le choix de la forme juridique est une étape essentielle de la création d’une structure. Cette enveloppe légale doit correspondre à la philosophie du projet. Certains dispositifs d’accompagnement sont spécialisés dans ces démarches juridiques. Plusieurs formes juridiques sont envisageables pour un projet comme Nourrir l’avenir. Joey a quant à lui choisi de se constituer en SCIC.
« L’équipe de Nourrir l’avenir, c’est un réseau d’experts qui partagent leurs méthodes, leurs recettes et leurs savoirs faire. »
Créer une équipe efficace demande de réunir des compétences complémentaires, partageant des valeurs et un objectif commun autour d’un projet précis. Il faut ensuite préciser l’organisation au sein de l’entreprise, et privilégier, comme Joey, des acteurs qui ont à coeur de faire changer les choses pour une alimentation plus saine et durable.
« Le but, c’est que les multiples acteurs à qui nous nous adressons se coordonnent et puissent aller dans le même sens. »
Il faut se poser la question du statut le plus adapté à son projet, mais également un type de gouvernance adaptée à votre organisation, reflet du projet et de sa philosophie.

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