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NOUS ANTI-GASPI

Pour réduire le gaspillage alimentaire, Vincent Justin a co-fondé Nous anti-gaspi, un réseau d’épiceries proposant à prix réduits des produits écartés des circuits de distribution traditionnels. Emballages déchirés, légumes moches, ou sur-stocks… Tous les mois, plus de 35 tonnes de denrées alimentaires sont consommées au lieu d’être inutilement jetées.
« Dans notre société, le gaspillage alimentaire est partout, de la production jusqu’à l’assiette du consommateur. Les deux problèmes majeurs à l’origine du gaspillage sont les problèmes de calibrage et de surproduction. » Une première étape est de comprendre puis d’analyser l’environnement du projet afin d’en identifier les opportunités et les contraintes. Pour le construire sur des éléments concrets et réalistes, lancer un projet demande de réaliser une étude de marché.
« Concrètement, ce que nous faisons c’est que nous rachetons aux producteurs les produits qui ont été écartés du marché avec une décote de 20 à 30% et nous revendons ensuite ces produits dans nos magasins avec une décote de 20 à 30%. » Si la problématique du gaspillage alimentaire concerne tous les territoires, certains prérequis sont nécessaires pour assurer la réussite du projet. Pour trouver des locaux vacants où implanter les boutiques, on peut contacter les mairies, avant de se constituer un réseau d’’approvisionnement en invendus, en se rapprochant de producteurs locaux et d’acteurs de la grande distribution. Il faut également s’informer sur le gaspillage alimentaire sur les démarches à entreprendre pour ouvrir un commerce alimentaire et envisager le marché en réalisant une étude de concurrence.
« Notre force, c’est qu’aujourd’hui nous avons environ 800 références en magasin. Les consommateurs peuvent donc faire entièrement leurs courses dans nos épiceries. » Ouvrir une épicerie alimentaire comme celles du réseau Nous anti-gaspi demande des compétences spécifiques. Réaliser un bilan personnel permet d’envisager la correspondance entre le projet et situation personnelle.
« Au début nous avons commencé très seuls. L’entreprise Phénix nous a ensuite accompagnés pour dupliquer le premier magasin. » Il est important de se faire accompagner pour développer son projet : très nombreux acteurs existent et s’adaptent aux besoins des entrepreneurs qui les sollicitent, quel que soit le degré de maturité de leur initiative.
« Nous avons été soutenus par la mairie de Paris qui nous a aidé à trouver des locaux. » Les structures d’accompagnement existent au niveau local, régional ou national. Pour trouver de premiers locaux pour lancer son magasin. Vincent a été épaulé par la mairie de Paris. Nous anti-gaspi a été accompagné par une entreprise de l’Economie solidaire et sociale, Phenix et un cabinet d’audit, EY, pour la réflexion stratégique. Des incubateurs peuvent accompagner sur des aspects techniques ou administratifs. On peut se former en faisant valoir ses droits au CPF.
« Une fois qu’il y a plusieurs points de vente et que l’on commence à dupliquer le modèle, il devient beaucoup plus facile de trouver des financements. » Lorsqu’on lance un projet, la phase la plus complexe est souvent celle du lancement. Nous anti-gaspi a bénéficié du soutien de la BPI mais également souscrit des prêts auprès de la NEF, la BNP Paribas. Vincent a également reçu une subvention de l’ADEME et de fonds d’investissements à impact comme Quadia et Eutopia. Du côté des acteurs privés, il est également possible de solliciter des réseaux de business angels ou des fondations, comme la fondation Danone qui a soutenu Vincent.
« Chez nous, il y a une part de créativité dans la façon d’exécuter et dans les manières de faire qui est nécessaire pour se distinguer de la distribution classique. » La phase de concrétisation du projet est l’occasion de rentrer dans les détails plus techniques et d’imaginer la mise en œuvre e de chaque élément de l’initiative. Pour cela il est utile de réaliser une étude de marché qui permettra de disposer d’un business plan et d’un business model.
« Aujourd’hui, nous sommes encore dans une recherche d’efficience pour rendre le modèle entièrement rentable. Certains magasins le sont déjà, d’autres ne le sont pas encore. » Le business model est un élément clef de la concrétisation de tout projet, pour tester et valider son offre.et avoir une connaissance approfondie du marché et de ses tendances.
L’étude financière consiste à analyser la situation financière de la structure. Elle organise les différents éléments comptables afin de faire apparaître les éventuelles problématiques et d’étudier à la fois les risques encourus par le projet, les capacités à générer des bénéfices et les perspectives de croissance.
Un business plan est un document résumant le projet entrepreneurial, rédigé et structuré pour le mettre en valeur. L’exécutive summary en est la carte de visite.
« Monter son projet n’est pas un long fleuve tranquille, c’est beaucoup de travail et de complexités à résoudre. » Structurer son projet demande de réunir une équipe à la fois compétente et motivée par le projet, doublé d’ un mode de gouvernance adaptée à la philosophie du projet . Ce sont ces éléments qui permettront de déterminer quelle structure juridique est la plus adaptée au projet.
“ Nous sommes aujourd’hui labellisés ESUS avec un certain nombre de contraintes qui nous imposent notamment de réinvestir la totalité de notre résultat dans le développement de l’entreprise. ” Il s’agit de choisir le statut sous lequel on souhaite entreprendre. Nous anti-gaspi a choisi de s’organiser en SAS.
« Nous avons beaucoup de personnes qui nous rejoignent car ils ont des parcours de vie dans lesquels ils ont envie de faire quelque chose de différent et s’engager davantage dans une démarche d’économie sociale et solidaire. » Pour construire une équipe performante , il est important de réunir des talents complémentaires mais également des personnes qui croient en l’objectif de la structure et ont des convictions qui s’accordent avec la philosophie du projet.
« Nous essayons de faire le maximum pour que notre gouvernance d’entreprise soit plus juste avec une répartition de la production qu’il faut mieux répartir entre les salariés, nos actionnaires et le développement de notre entreprise. » Il s’agit de décider de la manière dont la structure sera dirigée et contrôlée sur le long terme. La gouvernance doit protéger les droits et les intérêts de l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise quel que soit le statut de chacun.

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