Mod’emplois

OCEAN PEAK

Nouvelle Aquitaine, La Rochelle : Pour donner la possibilité à des jeunes désaffiliés socialement de reprendre pied, Martha rassemble au sein d’Ocean Peak des marins, des alpinistes et des éducateurs spécialisés lors de séjours de rupture. Des voyages qui proposent un cadre non plus imposé par les adultes, mais par les éléments extérieurs qui appellent un esprit d’équipe.
« L’association organise des séjours à destination des jeunes de l’aide sociale à l’enfance ou de la protection judiciaire de la jeunesse. » Cette première phase propose une étude de marché (A) simplifiée, comme un premier tour de piste pour s’assurer de la faisabilité de la duplication du projet. Il s’agit de collecter et d’analyser des informations sur l’environnement du lieu d’implantation du projet et d’identifier vos motivations, vos atouts et vos besoins.
« Avec les jeunes, nous allons rejoindre les côtes, faire de l’itinérance à pied, du bivouac, des voies d’escalade. Nous sommes donc dans un environnement qui combine l’itinérance en mer et l’itinérance à terre. » Cette étape de collecte d’informations permet de vérifier les caractéristiques indispensables à la duplication du modèle d’Ocean Peak. Si le projet de Marta est ambitieux et exige beaucoup de moyens , le cœur de son initiative est de permettre à des jeunes en difficultés de faire une pause, de reprendre pied. Comme elle le suggère, il est possible d’envisager une alternative aux séjours en mer. Pour bien comprendre les enjeux de ce genre de démarche, on peut se mettre en lien avec des équipes locales de l’aide sociale à l’enfance , s’informer sur la raison d’être des séjours de rupture (B-4), sur la mission de l’aide sociale à l’enfance (C-5) et sur celles des services de la protection judiciaire de la jeunesse (D-6).
« Des jeunes en difficulté, il n’en manque pas. Toute la question est de savoir les aborder. Il faut avoir une certaine sociabilité je pense et tout simplement l’envie de les rencontrer et de les connaître, de les tolérer aussi. » Créer un projet comme Ocean Peak demande de vérifier la compatibilité entre sa situation personnelle et le projet. Il s’agit d’avoir les compétences pour organiser des séjours prenant en charge des jeunes aux parcours souvent atypiques et difficiles. Il est possible d’ effectuer un bilan personnel , pour s’assurer d’avoir les compétences nécessaires pour porter le projet. On peut ensuite envisager les spécificités du secteur en consultant des fiches métiers comme celles d’éducateur spécialisé ou de travailleur à la PJJ par exemple.
« A l’origine de l’association, nous n’étions que 3 : un alpiniste, un marin et un éducateur spécialisé. Nous avions simplement une idée : combiner ces trois univers au profit des jeunes. » Après avoir identifié vos forces et vos faiblesses, défini les contours de votre projet, la phase d’accompagnement est primordiale : être accompagné est LA condition de réussite. Il existe en France de nombreuses structures répondant à une variété de besoins. Toutes permettent d’être entouré par d’autres porteurs de projets et donc d’échanger, d’apprendre et d’être soutenu dans sa démarche.
« Le principal levier pour créer une structure ou une activité comme la nôtre, c’est d’être en lien avec le département dans lequel on crée la structure. » Au niveau national comme à l’échelle plus régionale, les structures d’accompagnement sont diverses. Il est préférable de se faire accompagner par des organismes complémentaires, pour encadrer le projet dès l’émergence de l’idée. Pour un projet comme celui de Marta, le point central est d’obtenir un agrément pour proposer des séjours aux jeunes de l’aide sociale à l’enfance. Il est nécessaire de se mettre en lien avec le département concerné par le projet, ce que Marta a fait en contactant le département de Charente-Maritime . Il est possible d’être accompagné dans la structuration d’un tel projet par réseau Oser Pour créer une association, il est possible de se faire accompagner par des incubateurs (E-11) qui peuvent aider à cerner les aspects juridiques et financiers. Pour des besoins plus spécifiques, il est possible de se former via l’offre de formations gratuites et/ou potentiellement financées par le CPF (F-12) et se rapprocher des organismes d’aides régionales (G).
« Nous arrivons aujourd’hui à un modèle économique qui nous permet de nous salarier et qui est basé sur trois sources de financement : du mécénat, une facturation à l’aide sociale à l’enfance et des subventions publiques. » Il s’agit ensuite de partir à la recherche de financements. Les prestations d’Ocean Park sont facturées aux acteurs de l’aide sociale à l’enfance, ce qui ne suffit pas à financer l’intégralité du projet. On peut s’adresser à d’autres acteurs publics susceptibles d’octroyer des financements. Marta a été épaulée par la ville de La Rochelle , et son agglomération et par le département de Charente-Maritime. Il est également nécessaire de s’adresser à des acteurs privés. Ocean Peak est soutenu par de nombreux mécènes, ce qui a permis à l’association de disposer d’un bateau. On peut aussi, comme Marta, présenter son projet à des fondations d’entreprises (H) ou à des réseaux de business angels (I). Il est enfin possible de mener des campagnes de financement participatif ou d’aller voir les possibilités de prêts adaptés.
« Dès le premier séjour, on s’aperçoit que les jeunes se trouvent valorisés, en dépassement d’eux, de leurs limites et dans un environnement hyper bienveillant où ils rencontrent des adultes qui sont passionnés. » Cette phase permet d’aller plus loin dans l’étude de marché , d’étudier des éléments commerciaux et financiers pour élaborer le business model (J) et le business plan , d’une association structurée, susceptible de satisfaire ses bénéficiaires et d’atteindre ses objectifs.
« Nous arrivons aujourd’hui à un modèle économique qui nous permet de nous salarier. » Cette étape permet d’établir un business model en accord avec le projet. S’appuyant sur l’étude de marché, le modèle économique va préciser le marché dans lequel votre projet va évoluer, identifier les caractéristiques de vos futurs bénéficiaires, et estimer un budget prévisionnel. Ces informations permettront de construire un modèle économique juste pour les jeunes encadrés et les salariés de l’association car le projet de Marta a d’abord une valeur sociale et solidaire.
L’étude financière (K-20) va permettre de préciser vos besoins et les coûts qu’engendre le projet à ses différentes étapes. Il faut évaluer le coût prévisionnel du projet en calculant les différentes dépenses, identifier les possibilités de financement et prévoir un plan de trésorerie.
Un business plan est l’assemblage des deux étapes précédentes. Il décrit le projet dans son ensemble, c’est-à-dire les conclusions de l’étude de marché, l’exposé de l’offre et le plan financier. Destiné à des tiers, il sert à convaincre du potentiel du projet, de la cohérence du modèle économique et de la bonne logique de la stratégie commerciale envisagée. La première page du business plan, l’executive summary (L), est une carte de visite du projet qui permet d’en avoir une vision rapide et globale .
« Nous, nous avons décidé de créer l’activité au niveau associatif. Ça correspond à nos valeurs. Il n’y a pas de but lucratif à notre activité. » Cette phase propose de structurer une équipe, de trouver une gouvernance et d’identifier une structure juridique (M-21) adaptée au projet.
“ Être une association d’intérêt général permet d’être éligible à des dons de mécénat. ” Le choix de la forme juridique est une étape essentielle de la création d’une structure. Cette enveloppe légale doit correspondre à la philosophie du projet. Certains dispositifs d’accompagnement sont spécialisés dans ces démarches juridiques. Marta a choisi de constituer son projet en association car cela lui facilitait l’accès au mécénat.
« Les séjours soudent l’équipe, d’autant plus que cette dernière est restreinte. Nous ne sommes que quatre jeunes et quatre adultes. » Créer une équipe efficace demande de réunir des compétences complémentaires, partageant des valeurs et un objectif commun autour d’un projet précis. Il faut ensuite préciser l’organisation au sein de l’association, et privilégier, comme Marta, des personnes souhaitant partager leurs expériences professionnelles diverses.
« Aujourd’hui, nous avons de nombreux bénévoles et il est essentiel que notre structure ne dépende pas que d’une ou deux personnes, mais qu’elle dépende de tous ces gens qui œuvrent pour un bien commun. » Il faut se poser la question du statut le plus adapté à son projet, mais également un type de gouvernance (N-22) adaptée à votre organisation, reflet du projet et de sa philosophie.

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