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OH LA VACHE !

Ile-de-France, Paris : Pour faire le lien entre urbains et ruraux, Clara Béniac a lancé une plateforme qui propose des séjours en immersion à la ferme. Dans un moment d’échange convivial, les participants sont initiés au travail quotidien et participent aux tâches de la ferme en garantissant un revenu complémentaire aux paysans.
« La valeur ajoutée de notre travail, c’est qu’on structure vraiment cette partie atelier et participation à la ferme. »
Cette première phase propose une étude de marché simplifiée, comme un premier tour de piste pour s’assurer de la faisabilité de la duplication du projet. Il s’agit de collecter et d’analyser des informations sur l’environnement du lieu d’implantation du projet et d’identifier vos motivations, vos atouts et vos besoins.
« Notre mission secrète, c’est de réduire la fracture entre la ville et la campagne. Et ça n’a vraiment pas été simple de mettre au point une formule magique qui fasse que les séjours se passent toujours très bien. »
Cette étape de collecte d’informations permet de vérifier que le lieu d’implantation du projet présente les caractéristiques indispensables à la duplication du modèle Oh la vache !. Clara a décidé de développer cette plateforme afin de rapprocher les agriculteurs du reste de la population. Développer un modèle similaire avec d’autres professions reste envisageable. Nombre d’entre elles peuvent s’y prêter : artisan, garde forestier, géologue, arboriculteur, berger, bûcheron, etc. Il s’agit d’identifier les professionnels de la filière présents sur le territoire visé et les contacter. Pour cela, il faut consulter des annuaires particuliers, comme ceux des agriculteurs si c’est cette profession qui vous intéresse pour identifier des partenaires avec lesquels travailler. Il faut ensuite s’informer sur des thématiques comme l’agritourisme si c’est le sujet traité. Vous pouvez également vous pencher sur la problématique de la fracture numérique et vous renseigner sur la création de plateforme numérique.
« Je trouve que c’est la preuve que le numérique peut réellement servir les territoires. C’est vraiment grâce à cette plateforme numérique que je peux aujourd’hui les valoriser et faire des ponts entre les territoires et surtout faire des ponts entre les villes et les campagnes. »
Créer un projet comme Oh la vache ! demande de vérifier la compatibilité entre sa situation personnelle et le projet. En effet, il est nécessaire d’avoir certaines habiletés en matière de communication et un réseau de partenaires fourni pour parvenir à mettre en lien l’offre et la demande via la plateforme. Il est possible de vérifier cette adéquation en effectuant un bilan personnel, étape permettant de s’assurer d’avoir les compétences pour porter le projet. Ensuite, il faut envisager les spécificités du projet en consultant des fiches métiers comme celles de conseiller en voyage, de responsable d’hébergement  ou encore de responsable des usages numériques par exemple.
« Quand on se lance, ce qui est vraiment difficile, c’est l’isolement de l’entrepreneur. Moi, dans mon cas, j’étais salariée avant et ce n’est pas simple de passer du salariat à l’entrepreneuriat. »
Après avoir identifié vos forces et vos faiblesses, défini les contours de votre projet, la phase d’accompagnement est primordiale : être accompagné est LA condition de réussite. Il existe en France de nombreuses structures répondant à une variété de besoins. Toutes permettent d’être entouré par d’autres porteurs de projets et donc d’échanger, d’apprendre et d’être soutenu dans sa démarche.
« Rencontrer des entrepreneurs, même très éloignés de l’ESS, m’a beaucoup aidé dans le développement de mon projet. »
Au niveau national comme à l’échelle plus régionale, les structures d’accompagnement sont diverses. Il est préférable de se faire accompagner par des organismes complémentaires. Pour cela, il existe une multitude d’incubateurs qu’il est possible de solliciter. Au départ ,c’est La Ruche qui a accompagné Clara, suivi par le programme Les Audacieuses, spécifiquement destiné aux porteuses de projet en début de réflexion. Clara a ensuite été épaulée par des incubateurs comme WAI, un incubateur de la BNP Paribas. Pour des besoins plus spécifiques, il est possible de se former via l’offre de formations gratuites et/ou potentiellement financées par le CPF et se rapprocher des organismes d’aides régionales.
« Moi, quand je me suis lancée, je n’avais aucune culture entrepreneuriale et financière. »
Clara a développé un projet qui est aujourd’hui autonome financièrement. Son modèle permet de rémunérer à la fois les paysans qui accueillent les touristes et de financer le fonctionnement de la plateforme. Cependant, il lui a fallu rechercher des partenaires financiers pour la phase de lancement. Ces derniers peuvent être publics avec l’octroi de subventions. Clara a pu bénéficier du soutien de la mairie de Paris en répondant à l’appel à projet Paris Campagne. Il est également possible de se renseigner auprès des collectivités territoriales et de l’Etat qui sont souvent intéressées par ces initiatives de développement des territoires. La première version du site de Clara a été quant à elle financée par le programme PIA de la BPI. Il est également possible de s’adresser à des acteurs privés comme les fondations ou les réseaux de business angels. L’option du financement participatif peut également être envisagée. Enfin, il est possible d’aller voir les banques pour analyser leurs propositions.
« Oh la vache !, c’est la preuve que le numérique peut réellement servir les territoires. »
Cette phase permet d’aller plus loin dans l’étude de marché, d’étudier des éléments commerciaux et financiers pour élaborer le business model et le business plan, d’une organisation structurée, susceptible de trouver une clientèle et de générer des revenus.
« Avec Oh la vache !, j’ai fait le choix d’avoir un business model qui soit autonome aujourd’hui.»
Cette étape permet d’établir un business model en accord avec votre projet. S’appuyant sur l’étude de marché, le modèle économique va préciser le marché dans lequel votre projet va évoluer, identifier les caractéristiques de vos futurs clients, et estimer un chiffre d’affaires prévisionnel. Ces informations permettront de construire un modèle économique juste pour les agriculteurs et les clients car le projet de Clara a une valeur économique mais également solidaire et durable.
L’étude financière va permettre de préciser vos besoins et les coûts qu’engendre le projet à ses différentes étapes. Il faut évaluer le coût prévisionnel du projet en calculant les différentes dépenses, identifier les possibilités de financement et prévoir un plan de trésorerie.
Un business plan est l’assemblage des deux étapes précédentes. Il décrit le projet dans son ensemble, c’est-à-dire les conclusions de l’étude de marché, l’exposé de l’offre et le plan financier. Destiné à des tiers, il sert à convaincre du potentiel du projet, de la cohérence du modèle économique et de la bonne logique de la stratégie commerciale envisagée. La première page du business plan, l’executive summary, est une carte de visite du projet qui en présente les points clés.
« Quand j’ai lancé Oh la vache !, j’hésitais sur la structure juridique. Je ne savais pas si j’allais faire une association ou une S.A.S. »
Cette phase propose de structurer une équipe, de trouver une gouvernance et d’identifier une structure juridique adaptée au projet. Si les entreprises comme Oh la vache ! utilisent des outils et des moyens d’action similaires à celles de toutes les entreprises privées, elles poursuivent des objectifs caractéristiques en mobilisant des ressources et des approches spécifiques.
“ Ma solution était de créer une SASU, donc une SAS, une entreprise U parce ce que je suis la seule associée donc unipersonnelle, et dans les statuts de suivre les critères du label ESUS, donc le label qui permet de certifier les pratiques ESS d’une société.”
Le choix de la forme juridique est une étape essentielle de la création d’une structure. Cette enveloppe légale doit correspondre à la philosophie du projet. Certains dispositifs d’accompagnement sont spécialisés dans ces démarches juridiques. Clara a hésité entre une association et une S.A.S, elle aurait théoriquement pu faire les deux et c’est donc à chaque porteur de projet de décider en fonction de ses priorités.
« Ce qui est formidable, ce sont tous ces échanges avec les agriculteurs, les producteurs et les familles.»
Créer une équipe efficace demande de réunir des compétences complémentaires, partageant des valeurs et un objectif commun autour d’un projet précis. Il faut ensuite préciser l’organisation au sein de l’entreprise, et privilégier, comme Clara, des professionnels engagés dans des démarches éthiques et durables.
« Pour les décisions principales pour la société, j’ai un petit board d’agriculteurs qui sont impliqués parce que ça les importe, que ça les concerne directement. »
Il faut se poser la question du statut le plus adapté à son projet, mais également du type de gouvernance adapté à votre organisation, reflet du projet et de sa philosophie.

TchaoMégots

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