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ON N’EST PAS QUE DES CAGEOTS

Saint-Brieuc, Côtes d’Armor : Pour changer l’approche des matériaux à recycler, tout en offrant une alternative à l’achat du neuf, Anne Cavard a créé l’association On n’est pas que des cageots qui collecte différents types de déchets auprès de particuliers et de professionnels qu’elle utilise ensuite dans des ateliers artistiques et de création.
« Nous étions des animatrices avec beaucoup d’enthousiasme et d’envie et nous avons décidé de passer à l’acte et de monter cette association pour transmettre notre savoir faire dans l’animation et le bricolage. »
Cette première phase propose une étude de marché simplifiée, comme un premier tour de piste pour s’assurer de la faisabilité de la duplication du projet. Il s’agit de collecter et d’analyser des informations sur l’environnement du lieu d’implantation du projet et d’identifier ses motivations, ses atouts et ses besoins.
« Lors de la création de l’association, nous avons trouvé important de vraiment aller rencontrer chaque structure du territoire. »
Cette étape de collecte d’informations permet de vérifier les caractéristiques indispensables à la duplication du modèle de l’association On n’est pas que des cageots. Il est possible de reproduire l’initiative d’Anne, puisque nombre de territoires sont confrontés à la problématique de la gestion des déchets. Pour commencer à animer des ateliers, il faut identifier un territoire d’implantation et cibler les besoins des habitants. Il est ensuite nécessaire d’aller rencontrer les acteurs pour trouver d’éventuels partenaires. Ce peut être des déchetteries ou des ressourceries qui fournissent certains matériaux à l’association, des municipalités  pour une mise en lien avec des associations engagées sur ces thématiques, des écoles de dessin ou des collectifs d’artistes. Il est également important de bien saisir des notions telles que celles de réemploi, de zéro déchet ou encore d’économie circulaire.
« La force de notre modèle, c’est que c’est d’abord une réflexion sur les modes de consommation que nous initions. C’est-à-dire que nous incitons les gens à ne pas acheter quelque chose dès que l’on en a besoin mais de réfléchir, si l’on a besoin de quelque chose, à ce que l’on pourrait transformer pour l’utiliser. »
Créer un projet comme On n’est pas que des cageots demande de vérifier la compatibilité entre sa situation personnelle et le projet. Il est en effet nécessaire d’adapter l’initiative à vos appétences personnelles. Il est possible de mieux cerner vos capacités en réalisant un bilan personnel, étape permettant de s’assurer d’avoir les compétences nécessaires pour porter le projet. Ensuite, il faut envisager les spécificités du secteur en consultant des fiches métiers comme celles d’animateur ou d’agent de petits travaux par exemple.
« Nous nous sommes totalement inscrits sur notre territoire et avons noué des partenariats avec des agglomérations. »
Après avoir identifié vos forces et vos faiblesses, défini les contours de votre projet, la phase d’accompagnement est primordiale : être accompagné est LA condition de réussite. Il existe en France de nombreuses structures répondant à une variété de besoins. Toutes permettent d’être entouré par d’autres porteurs de projets et donc d’échanger, d’apprendre et d’être soutenu dans sa démarche.
« Lors du début de l’association, nous nous sommes tournés vers des structures d’accompagnement de l’économie sociale et solidaire. »
Au niveau national comme à l’échelle plus régionale, les structures d’accompagnement sont diverses. Il est préférable de se faire accompagner par des organismes complémentaires, pour encadrer le projet dès l’émergence de l’idée. Le plus simple est de commencer au niveau local, ce qu’Anne a fait en tissant des partenariats avec plusieurs agglomérations. Les acteurs publics sont de bons relais pour s’insérer sur le territoire. Créer une association appelle des compétences juridiques et administratives. Il est possible de se faire accompagner par des incubateurs. Pour des besoins plus spécifiques, il est possible de se former via l’offre de formations gratuites et/ou potentiellement financées par le CPF et se rapprocher des organismes d’aides régionales.
« C’est notre travail qui fait que l’on peut payer un salaire, un loyer, investir dans des outils. »
Le projet d’Anne nécessite pas d’importants investissements pour se lancer. Ce besoin en financement réduit permet à l’association d’être quasiment autonome financièrement. La modique participation financière demandée aux participants des ateliers permet de subvenir aux besoins de l’association. Anne reçoit le soutien de la municipalité de Saint-Brieuc qui lui permet de louer un local à moindre frais. Pour lancer un tel projet, il ne faut pas hésiter à solliciter les collectivités et s’adresser aux acteurs privés du territoire. Des entreprises, fondations  voire même des réseaux de business angels pourraient décider de vous accorder des financements. Il est également possible de mener des campagnes de financement participatif . Enfin il est possible, si un projet plus vaste est envisagé, d’aller voir les banques pour analyser leurs propositions.
« Sur le territoire, nous avions déjà identifié un besoin lié à la récupération et à la transformation de matériaux. »
Cette phase permet d’aller plus loin dans l’étude de marché, d’étudier des éléments commerciaux et financiers pour élaborer le business model et le business plan, d’une organisation structurée, susceptible de trouver une clientèle et de générer des revenus.
« Nous avons trouvé ce modèle économique qui est de faire payer les ateliers que nous organisons »
Cette étape permet d’établir un business model en accord avec votre projet. S’appuyant sur l’étude de marché, le modèle économique va préciser le marché dans lequel votre projet va évoluer, identifier les caractéristiques de vos futurs bénéficiaires, et estimer un chiffre d’affaires prévisionnel. Ces informations permettront de construire un modèle économique qui permette à l’association de vivre dans la durée tout en évitant d’exclure les publics les plus précaires de ses activités.
L’étude financière va permettre de préciser vos besoins et les coûts qu’engendre le projet à ses différentes étapes. Il faut évaluer le coût prévisionnel du projet en calculant les différentes dépenses, identifier les possibilités de financement et prévoir un plan de trésorerie.
Un business plan est l’assemblage des deux étapes précédentes. Il décrit le projet dans son ensemble, c’est-à-dire les conclusions de l’étude de marché, l’exposé de l’offre et le plan financier. Destiné à des tiers, il sert à convaincre du potentiel du projet, de la cohérence du modèle économique et de la bonne logique de la stratégie commerciale envisagée. La première page du business plan, l’executive summary, est une carte de visite du projet qui en présente les points clés.
« Nous sommes considérés comme une petite association mais cela ne nous empêche pas de brasser beaucoup de public. »
Cette phase propose de structurer une équipe, de trouver une gouvernance et d’identifier une structure juridique adaptée au projet. Les associations ont en effet des outils et des moyens d’action qui mobilisent des ressources et des approches qu’il convient d’organiser.
“ Au départ nous étions deux animatrices et se structurer en association nous semblait être une évidence.”
Le choix de la forme juridique est une étape essentielle de la création d’une structure. Cette enveloppe légale doit correspondre à la philosophie du projet. Certains dispositifs d’accompagnement sont spécialisés dans ces démarches juridiques. Pour un projet comme celui d’Anne, il aurait été possible de se structurer comme une entreprise car des services sont vendus. Cependant, afin de garder un maximum de flexibilité et de pouvoir chercher des subventions, le projet On n’est pas que des cageots s’est structuré en association.
« Nous avons relativement peu de bénévoles. Disons qu’il sont au maximum une cinquantaine dans les moments fastes. »
Créer une équipe efficace demande de réunir des compétences complémentaires, partageant des valeurs et un objectif commun autour d’un projet précis. Il faut ensuite préciser l’organisation au sein de l’association, et privilégier, comme Anne, une petite équipe mais qui reste très fidèle et mobilisée pour faire vivre le projet.
« Ce qui compte vraiment pour nous, ce n’est ni le nombre de bénévoles ni le nombre d’adhérents, c’est le nombre de participants touchés par nos ateliers. »
Il faut se poser la question du statut le plus adapté à son projet, mais également du type de gouvernance adaptée à votre organisation, reflet du projet et de sa philosophie.

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