Mod’emplois

POL’INNO

Chandolas, Ardèche : Pour favoriser la création artistique, partager les savoirs-faire et élargir l’accès aux outils numériques, Cécile Lucsko a créé un pôle d’innovation, progressivement également devenu résidence artistique.
« Le pôle d’innovation, à la base, c’était tout simplement une pépinière d’entreprises vraiment spécialisée dans les métiers d’art. » Cette première phase propose une étude de marché simplifiée, comme un premier tour de piste pour s’assurer de la faisabilité de la duplication du projet. Il s’agit de collecter et d’analyser des informations sur l’environnement du lieu d’implantation du projet et d’identifier ses motivations, ses atouts et ses besoins.
« Pour lancer un tel projet, il faut tout d’abord être bien en lien avec les professionnels des métiers d’art et comprendre leurs besoins, leurs envies, leurs capacités. » Cette étape de collecte d’informations permet de vérifier les caractéristiques indispensables à la duplication du modèle de Polinno. Le projet de Cécile s’appuie sur 4 initiatives : la pépinière, le Fab lab, la boutique collective et le musée numérique. Il y a donc plusieurs initiatives à développer en s’inspirant du Polinno. Pour l’ensemble d’entre elles, il faudra tisser un réseau d’artisans sur un territoire. Pour cela, il est possible de se rapprocher des chambres des métiers et de l’artisanat qui peuvent guider dans la recherche de potentiels partenaires. En parallèle, il est intéressant de rechercher un lieu dans lequel les premières activités pourront se tenir, pour cela , on peut se rapprocher des municipalités. Enfin, il faut penser à se renseigner sur les notions de pépinière, de fablab ou plus globalement sur les métiers d’art.
« Notre force, c’est qu’il existe une forte demande de sortir de l’atelier, de partager, d’échanger. On a remarqué aussi une très forte solidarité dans le réseau des professionnels. » Créer un projet comme Polinno demande de vérifier la compatibilité entre sa situation personnelle et le projet. Il est préférable d’avoir déjà un pied dans le monde de l’artisanat pour bien cerner les attentes et les besoins des acteurs du secteur. Il est possible de s’assurer de cela en effectuant un bilan personnel. Ensuite, il faut envisager les spécificités du secteur en consultant des fiches métiers comme celles s’intéressant aux métiers de l’artisanat d’art ou à l’activité d’un fabmanager.
« Lors de notre incubation, a été abordé la thématique de l’éco système du tiers lieu et de la manufacture de proximité, la thématique du modèle juridique, la thématique du foncier, la thématique du modèle économique, bien sûr. » Après avoir identifié vos forces et vos faiblesses, défini les contours de votre projet, la phase d’accompagnement est primordiale : être accompagné est LA condition de réussite. Il existe en France de nombreuses structures répondant à une variété de besoins. Toutes permettent d’être entouré par d’autres porteurs de projets et donc d’échanger, d’apprendre et d’être soutenu dans sa démarche.
« On s’est retrouvé pendant six mois, à raison d’une semaine par mois, dans quelques-unes des manufactures qui étaient en capacité de nous accueillir. » Au niveau national comme à l’échelle plus régionale, les structures d’accompagnement sont diverses. Il est préférable de se faire accompagner par des organismes complémentaires, pour encadrer le projet dès l’émergence de l’idée. Il ne faut pas hésiter à solliciter les collectivités territoriales. C’est en répondant un appel à manifestation de l’État que Cécile a par exemple pu obtenir le label “Manufacture de proximité”. Sans forcément suivre la formation liée à l’obtention de ce label, il est possible de se faire épauler par des incubateurs. Pour des besoins plus spécifiques, il est possible de se former via l’offre de formations gratuites et/ou potentiellement financées par le CPF et se rapprocher des organismes d’aides régionales.
« L’offre de services permet de dégager des recettes qui font grosso modo un mixte 50-50 entre l’apport des collectivités et de l’offre de services. » Pour lancer un projet comme celui de Cécile, il est nécessaire d’être rapidement soutenu par des partenaires financiers. Pour cela, Cécile s’est tournée vers les collectivités territoriales et a été soutenue par 4 communautés de communes qui assurent la moitié du financement du projet. L’autre part est assurée par l’offre de services offerte par Polinno à la fois à destination du grand public avec la boutique et à destination des professionnels des métiers d’art. Polinno est en partie autofinancé et en partie soutenu par des subventions. Il aurait également pu être possible de s’adresser à des acteurs privés comme des fondations, des réseaux de business angels ou encore de mener des campagnes de financement participatif. Enfin, il est possible d’aller voir les banques pour analyser leurs propositions.
« Polinno c’est d’abord un lieu convivial. Un lieu où l’on vient souvent boire le café, puis échanger, puis déjeuner, tout simplement. » Cette phase permet d’aller plus loin dans l’étude de marché, d’étudier des éléments commerciaux et financiers pour élaborer le business model et le business plan, d’une organisation structurée, susceptible de trouver des personnes enthousiastes à l’idée de rejoindre ce lieu de partage et de générer des revenus.
« Nous allons vers une offre de services en direction des professionnels des métiers d’art qui sont notre cible majoritaire. » Cette étape permet d’établir un business model en accord avec le projet. S’appuyant sur l’étude de marché, le modèle économique va préciser le marché dans lequel votre projet va évoluer, identifier les caractéristiques de vos futurs clients, et estimer un chiffre d’affaires prévisionnel. Ces informations permettront de construire un modèle économique juste pour les artisans exerçant dans Polinno et le grand public intéressé par ses services car le projet de Cécile a une valeur économique mais également solidaire et sociale.
L’étude financière va permettre de préciser vos besoins et les coûts qu’engendre le projet à ses différentes étapes. Il faut évaluer le coût prévisionnel du projet en calculant les différentes dépenses, identifier les possibilités de financement et prévoir un plan de trésorerie.
Un business plan est l’assemblage des deux étapes précédentes. Il décrit le projet dans son ensemble, c’est-à-dire les conclusions de l’étude de marché, l’exposé de l’offre et le plan financier. Destiné à des tiers, il sert à convaincre du potentiel du projet, de la cohérence du modèle économique et de la bonne logique de la stratégie commerciale envisagée. La première page du business plan, l’executive summary (L), est une carte de visite du projet.
« La structure juridique aujourd’hui, c’est une collectivité territoriale. » Cette phase propose de structurer une équipe, de trouver une gouvernance et d’identifier une structure juridique adaptée au projet. Si les projets à impact comme Polinno utilisent des outils et des moyens d’action similaires à celles des entreprises privées, elles poursuivent des objectifs caractéristiques en mobilisant des ressources et des approches spécifiques.
“ Aujourd’hui, c’est une communauté de communes qui porte le projet, en coopération avec trois autres, avec qui nous sommes liés par des conventions de partenariat. ” Le choix de la forme juridique est une étape essentielle de la création d’une structure. Cette enveloppe légale doit correspondre à la philosophie du projet. Certains dispositifs d’accompagnement sont spécialisés dans ces démarches juridiques. Le projet de Cécile est porté par plusieurs communautés de communes, raison pour laquelle il est structuré comme une collectivité territoriale. Mais, si les financements avaient été différents, un tel projet aurait également pu se structurer sous forme associative ou de SCOP par exemple.
« Aujourd’hui, beaucoup d’indépendants souffrent d’une forme de solitude lorsqu’ils sont dans leur atelier. » Créer une équipe efficace demande de réunir des compétences complémentaires, partageant des valeurs et un objectif commun autour d’un projet précis. Il faut ensuite préciser l’organisation au sein du tiers-lieu, et privilégier, comme Cécile, des artisans prêts à échanger sur leurs pratiques à la fois avec d’autres professionnels et avec le grand public.
« Nous avons remarqué une très forte solidarité dans le réseau des professionnels. » Il faut se poser la question du statut le plus adapté à son projet, mais également du type de gouvernance adapté à votre organisation, reflet du projet et de sa philosophie.

TchaoMégots

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