polinno

Le Polinno ou comment asseoir une filière de métiers d’art dans un territoire rural.

1- Découvrir polinno

Polinno, c’est d’abord un lieu convivial. Un lieu où l’on vient souvent boire le café, puis échanger, puis déjeuner, tout simplement. »

Pour favoriser la création artistique, partager les savoir-faire et élargir l’accès aux outils numériques, Cécile a créé en sud-Ardèche un pôle d’innovation doublé d’une résidence artistique. Porté par une communauté de communes, ce tiers-lieu dédié aux métiers d’art combine divers espaces et activités : 

  • Une pépinière d’entreprises, Pépit’art, qui accompagne les jeunes professionnels des métiers d’art en démarrage d’activité.  
  • Un fablab, atelier de fabrication numérique, qui permet aux artistes et artisans de réaliser des prototypes. « Aujourd’hui, beaucoup d’indépendants souffrent d’une forme de solitude lorsqu’ils sont dans leur atelier », pointe Cécile.
  • Une boutique collective de métiers d’art qui vend de l’artisanat local et organise des expositions thématiques éphémères. 

Cécile, qui est en la responsable et l’instigatrice, témoigne : « notre force, c’est qu’il existe une forte demande de sortir de l’atelier, de partager, d’échanger. On a remarqué aussi une très forte solidarité dans le réseau des professionnels. »

2- Le projet vous inspire ?

Pour lancer un tel projet, il faut tout d'abord être bien en lien avec les professionnels des métiers d'art et comprendre leurs besoins, leurs envies, leurs capacités. »

Créer un projet demande de vérifier la compatibilité entre sa situation personnelle et le projet. Un bilan personnel permet d’identifier ses intentions et ses aptitudes et de s’assurer d’avoir les compétences nécessaires pour porter le projet.

3- Se faire accompagner

Lors de notre incubation ont été abordées la thématique de l'écosystème du tiers-lieu et de la manufacture de proximité, la thématique du modèle juridique, la thématique du foncier et la thématique du modèle économique, bien sûr. »

Il existe en France de nombreuses structures susceptibles d’épauler les porteurs de projets quels que soient leurs stades de développement : de nombreux acteurs sont là pour vous soutenir dans votre projet, n’hésitez pas à les solliciter.

Cécile a été accompagnée dans son projet par le label  « Manufacture de proximité ». Le programme Manufactures de proximité a pour vocation le soutien aux artisans et entrepreneurs du « faire dans les territoires ». Ces tiers-lieux dédiés à la production innovent et favorisent l’émergence de nouvelles activités économiques en mutualisant des espaces et des machines et en permettant à des métiers de se rencontrer et de collaborer. 

« Cette labellisation apporte, outre un éclairage national au projet, des moyens financiers et un accompagnement complémentaires pour soutenir une phase de croissance et d’ancrage local », précise Cécile.

4- Structurer son projet

Concernant le modèle économique, on est sur un mix public/privé."

Il est possible de se faire accompagner par des structures de financement spécialisées dans les projets impliqués dans l’ESS.

Le modèle économique d’un projet se structure en différentes étapes. Cécile précise : « l’offre de services permet de dégager des recettes qui font grosso modo un mix 50-50 entre l’apport des collectivités et l’offre de services. »

L’étude de marché permet d’identifier l’environnement du projet. Cécile indique : « Nous allons vers une offre de services en direction des professionnels des métiers d’art qui sont notre cible majoritaire. »

L’étude financière prévoit le chiffre d’affaires et les dépenses d’un projet.

Aujourd’hui, c’est une communauté de communes qui porte le projet, en coopération avec trois autres, avec qui nous sommes liés par des conventions de partenariat. ”

Enfin, structurer un projet demande de choisir une enveloppe juridique adaptée à sa philosophie. À ce sujet, Cécile commente : « la structure juridique aujourd’hui, c’est une collectivité territoriale. »