Mod’emplois

RAILCOOP

Figeac, Lot : Pour développer une offre de transport ferroviaire innovante et adaptée aux besoins de tous les territoires, s’est créé Railcoop, une société ferroviaire qui redonne du sens à la mobilité ferroviaire en impliquant citoyens, cheminots, entreprises et collectivités.
« Nous réunissons tous ceux qui sont passionnés de trains et qui veulent revoir des trains dans des territoires ruraux, des trains de marchandises ou des trains de voyageurs. »
Cette première phase propose une étude de marché simplifiée, comme un premier tour de piste pour s’assurer de la faisabilité de la duplication du projet. Il s’agit de collecter et d’analyser des informations sur l’environnement du lieu d’implantation du projet et d’identifier vos motivations, vos atouts et vos besoins.
« Railcoop a été créée avec cette ambition de venir compléter le maillage ferroviaire existant. A la fois les offres TER ou les offres Intercités mais également les autres offres proposées plutôt sur des liaisons à grande vitesse. »
Pour rejoindre l’initiative de Railcoop ou lancer un projet similaire, il s’agit de maîtriser l’offre ferroviaire. Pour connaître les problématiques les plus pertinentes à porter, il faut échanger avec les acteurs du territoire. Une fois les attentes identifiées, on peut proposer de créer un nouveau cercle de réflexion de Railcoop. En parallèle, il est important de bien s’informer sur l’organisation de la mobilité en France, l’intermodalité  ou encore l’ouverture à la concurrence du réseau ferroviaire français par exemple.
« L’une de nos forces, c’est que notre modèle est flexible. Nos sociétaires peuvent sans cesse ouvrir des réflexions sur de nouvelles thématiques et pour de nouveaux territoires. »
Créer un projet comme Railcoop ou le rejoindre demande de vérifier la compatibilité entre sa situation personnelle et le projet. Il est possible de s’assurer de cette adéquation en réalisant un bilan personnel, avant d’envisager les spécificités du secteur en consultant des fiches métiers comme celles de responsable de manoeuvres du réseau ferré, de responsable de la circulation ferroviaire, ou encore de responsable d’affrètement des transports.
« Railcoop a été accompagnée dans son développement au démarrage par le Grand-Figeac, nous avons pu bénéficier d’une structure d’incubation qui nous a accueillis. »
Après avoir identifié vos forces et vos faiblesses, défini les contours de votre projet, la phase d’accompagnement est primordiale : être accompagné est LA condition de réussite. Il existe en France de nombreuses structures répondant à une variété de besoins. Toutes permettent d’être entouré par d’autres porteurs de projets et donc d’échanger, d’apprendre et d’être soutenu dans sa démarche.
« Aujourd’hui, nous sommes vraiment accompagnés sur les volets à la fois juridiques et financiers. »
Au niveau national comme à l’échelle plus régionale, les structures d’accompagnement sont diverses. Il est préférable de se faire accompagner par des organismes complémentaires, pour encadrer le projet dès l’émergence de l’idée. Railcoop a été accompagnée par de multiples structures. Au tout début, la communauté de communes du Grand-Figeac a permis à Railcoop d’intégrer une pépinière d’entreprise. La région Occitanie a proposé son assistance pour le montage du site web. Des incubateurs ont été sollicités pour structurer les volets administratifs et financiers comme CG SCOP et Urscop Occitanie. Un travail de mise en visibilité a été mené avec le CRESS. Pour des besoins plus spécifiques, il est possible de se former via l’offre de formations gratuites et/ou potentiellement financées par le CPF et se rapprocher des organismes d’aides régionales.
« A terme, ce sont les recettes qui vont nous permettre effectivement d’atteindre l’équilibre financier. »
Railcoop vise l’autonomie financière. Pour démarrer, le projet a été financé par la région occitanie. Pour ce type de projet qui vise à redynamiser les territoires ruraux, il s’agit d’aller chercher le soutien des municipalités, des départements, des régions et même de l’Etat. Mais c’est surtout l’engagement des sociétaires qui a permis les dépenses de démarrage comme l’achat des trains. Il faut envisager d’aller voir des fondations , des réseaux de business angels ,de mener des campagnes de financement participatif, comme l’explique Alexandra, un seul acteur ne peut subvenir à l’ensemble des besoins. Il est enfin possible d’évaluer les dispositifs de financement des territoires . C’est ce qu’a fait Railcoop , avec plusieurs banques dont la NEF.
« Il y a un besoin que l’on sent, que l’on voit aussi, en particulier avec la ligne Bordeaux-Lyon. »
Cette phase permet d’aller plus loin dans l’étude de marché, d’étudier des éléments commerciaux et financiers pour élaborer le business model et le business plan, d’une organisation structurée, susceptible de trouver une clientèle et de générer des revenus.
« Nous n’avons pas construit notre modèle économique sur la base de subventions d’exploitation. »
Cette étape permet d’établir un business model en accord avec votre projet. S’appuyant sur l’étude de marché, le modèle économique va préciser le marché dans lequel votre projet va évoluer, identifier les caractéristiques de vos futurs clients, et estimer un chiffre d’affaires prévisionnel. Ces informations permettront de construire un modèle économique juste pour les passagers et les exploitants car le projet d’Alexandra a une valeur économique mais également solidaire et sociale.
L’étude financière va permettre de préciser vos besoins et les coûts qu’engendre le projet à ses différentes étapes. Il faut évaluer le coût prévisionnel du projet en calculant les différentes dépenses, identifier les possibilités de financement et prévoir un plan de trésorerie.
Un business plan est l’assemblage des deux étapes précédentes. Il décrit le projet dans son ensemble, c’est-à-dire les conclusions de l’étude de marché, l’exposé de l’offre et le plan financier. Destiné à des tiers, il sert à convaincre du potentiel du projet, de la cohérence du modèle économique et de la bonne logique de la stratégie commerciale envisagée. La première page du business plan, l’executive summary, est une carte de visite du projet.
« Railcoop est une SCIC, une société coopérative d’intérêt collectif qui est organisée autour de cinq collèges de sociétaires. »
Cette phase propose de structurer une équipe, de trouver une gouvernance et d’identifier une structure juridique adaptée au projet. Si les entreprises à impact comme le Railcoop utilisent des outils et des moyens d’action similaires à ceux des entreprises privées, elles poursuivent des objectifs caractéristiques en mobilisant des ressources et des approches spécifiques.
“ La gouvernance de la SCIC est organisée de la manière suivante: c’est une société anonyme avec un conseil d’administration et direction générale.”
Le choix de la forme juridique est une étape essentielle de la création d’une structure. Cette enveloppe légale doit correspondre à la philosophie du projet. Certains dispositifs d’accompagnement sont spécialisés dans ces démarches juridiques. Railcoop s’est structurée en SCIC pour plusieurs raisons mais surtout pour asseoir l’idée de responsabilité partagée des associés.
« Chacun est consulté. Nous avons des cercles de société qui viennent nourrir le travail de l’équipe opérationnelle ou la réflexion stratégique du conseil d’administration. »
Créer une équipe efficace demande de réunir des compétences complémentaires, partageant des valeurs et un objectif commun autour d’un projet précis. Il faut ensuite préciser l’organisation au sein de l’entreprise, et mettre en avant, comme chez Railcoop, des méthodes de concertation de chacune des parties prenantes au projet.
« On a vraiment cherché dans la gouvernance à ne pas créer de différence entre les collèges pour vraiment créer les conditions de cette intelligence collective. »
Il faut se poser la question du statut le plus adapté à son projet, mais également du type de gouvernance opportun pour votre organisation, reflet du projet et de sa philosophie.

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