Mod’emplois

REJOUÉ

Vitry-sur-Seine, Val-de-Marne : Pour associer solidarité et emploi, Claire Tournefier a créé l’association Rejoué, un projet qui collecte et revalorise des jouets avec une mission d’insertion. Les jouets récupérés auprès des citoyens sont revendus à petits prix (50% du neuf).
« Il y a tout un travail qui est fait dans l’atelier avec les 40 salariés qui sont accompagnés vers l’emploi pour faire un tri très précis de ces jouets. » Cette première phase propose une étude de marché simplifiée, comme un premier tour de piste pour s’assurer de la faisabilité de la duplication du projet. Il s’agit de collecter et d’analyser des informations sur l’environnement du lieu d’implantation du projet et d’identifier vos motivations, vos atouts et vos besoins.
« Pour se lancer dans un projet comme Rejoué, il faut commencer par connaître l’écosystème local d’insertion par l’activité économique, se rapprocher des associations et des entreprises d’insertion existantes. » Cette étape de collecte d’informations permet de vérifier les caractéristiques indispensables à la duplication du modèle de Rejoué. Pour se lancer dans un projet comme celui de Claire, il s’agit d’ identifier les structures d’insertion par l’activité économique installées sur le territoire. On peut se renseigner sur les politiques publiques en faveur de l’économie circulaire, auprès des mairies. Il est important de se renseigner sur des points précis tels que la réglementation applicable aux jouets ou les freins périphériques à l’emploi par exemple. Enfin, on peut réaliser une étude de concurrence afin de connaître plus précisément l’offre en matière de jouets sur le territoire.
« Ce qui rend le projet Rejoué à la fois complexe et passionnant, c’est qu’il y a une multitude de partenaires à aller solliciter, tant du côté des acteurs publics que des acteurs privés. » Créer un projet comme Rejoué demande de vérifier la compatibilité entre sa situation personnelle et le projet. Claire souligne en effet qu’il est nécessaire d’avoir des compétences à la fois économiques et managériales pour se lancer dans une telle initiative. Il est possible de vérifier cela en effectuant un bilan personnel. Ensuite, il faut envisager les spécificités du secteur en consultant des fiches métiers telles que celles de conseiller en insertion professionnelle ou de vendeur en jouets.
« En tant que porteuse de projet, j’ai été accompagnée d’abord par un conseil en développement durable qui m’a permis de rédiger le projet à l’émergence. » Après avoir identifié vos forces et vos faiblesses, défini les contours de votre projet, la phase d’accompagnement est primordiale : être accompagné est LA condition de réussite. Il existe en France de nombreuses structures répondant à une variété de besoins. Toutes permettent d’être entouré par d’autres porteurs de projets et donc d’échanger, d’apprendre et d’être soutenu dans sa démarche.
« Les accompagnements dont j’ai pu bénéficier m’ont permis de réaliser un business plan social où j’ai identifié mon segment de clientèle par exemple. » Au niveau national comme à l’échelle régionale, les structures d’accompagnement sont diverses. Il est préférable de se faire accompagner par des organismes complémentaires. Claire a cherché à se faire accompagner dès le départ. La région Ile-de-France a financé une première étude de faisabilité. Il s’agit de se renseigner sur les dispositifs d’aides régionales. Pour structurer son projet, Claire a ensuite eu recours à des incubateurs tels qu’Anthropia, l’incubateur de l’ESSEC. L’AVISE l’a ensuite aidée à optimiser l’organisation dans les ateliers de travail de Rejoué. Pour des besoins plus spécifiques, il est possible de se former via l’offre de formations gratuites et/ou potentiellement financées par le CPF.
« L’équilibre économique de l’association, c’est un modèle économique hybride qui est de l’ordre de 80% de subventions publiques et privées et 20% d’autofinancement par la vente de jouets et par la vente de prestations. » Le modèle économique de Rejoué est complexe à stabiliser car les fabricants distributeurs sont encore frileux à l’idée de commercialiser des jouets recyclés. Pour l’instant, la vente des jouets ne permet pas à l’association d’être autonome financièrement. Elle est donc financée également par la sphère publique avec des subventions de l’Etat liées au statut de Chantier d’Insertion des ateliers de Rejoué. Il est possible d’aller chercher des subventions de collectivités locales comme les mairies, les départements ou les régions. Du côté des acteurs privés, Claire fait régulièrement appel à des réseaux de mécènes. Il est possible aussi de s’adresser à des fondations ou des business angels. Il peut également être intéressant de mener une campagne de financement participatif. Enfin, il est possible d’aller voir les banques pour analyser leurs propositions.
« Il faut que les projets de recyclage se multiplient, c’est une urgence ! Parce qu’il faut savoir que chaque année, ce sont 100 000 tonnes de jouets qui sont jetés en France. C’est l’équivalent de dix tours Eiffel qui vont à la poubelle ! » Cette phase permet d’aller plus loin dans l’étude de marché, d’étudier des éléments commerciaux et financiers pour élaborer le business model et le business plan d’une organisation structurée, susceptible de trouver une clientèle et de générer des revenus.
« Notre équilibre économique, c’est celui d’un chantier d’insertion. » Cette étape permet d’établir un business model en accord avec votre projet. S’appuyant sur l’étude de marché, le modèle économique va préciser le marché dans lequel votre projet va évoluer, identifier les caractéristiques de vos futurs salariés, et estimer un chiffre d’affaires prévisionnel. Ces informations permettront de construire un modèle économique juste pour les salariés et les clients car le projet de Claire à une valeur économique mais également solidaire et durable.
L’étude financière va permettre de préciser vos besoins et les coûts qu’engendre le projet à ses différentes étapes. Il faut évaluer le coût prévisionnel du projet en calculant les différentes dépenses, identifier les possibilités de financement et prévoir un plan de trésorerie.
Un business model est l’assemblage des deux étapes précédentes. Il décrit le projet dans son ensemble, c’est-à-dire les conclusions de l’étude de marché, l’exposé de l’offre et le plan financier. Destiné à des tiers, il sert à convaincre du potentiel du projet, de la cohérence du modèle économique et de la bonne logique de la stratégie commerciale envisagée. La première page du business plan, l’executive summary, est une carte de visite du projet..
« Rejoué est une association qui a un conseil d’administration avec six membres qui sont des personnes de la société civile et qui sont bénévoles. » Cette phase propose de structurer une équipe, de trouver une gouvernance et d’identifier une structure juridique adaptée au projet.
“ Nous constituer en association ne nous empêche pas de rechercher un équilibre économique. ” Le choix de la forme juridique est une étape essentielle de la création d’une structure. Cette enveloppe légale doit correspondre à la philosophie du projet. Certains dispositifs d’accompagnement sont spécialisés dans ces démarches juridiques. Claire a choisi la structure associative pour des raisons à la fois pratiques et philosophiques. Ce statut permet en effet de toucher plus facilement des subventions publiques tout en gardant au cœur du projet la place du bénévolat.
« Ce qui soude notre équipe, c’est que chaque bénévole a des connaissances à faire valoir dans un domaine : l’insertion, le développement durable, l’énergie, etc. » Créer une équipe efficace demande de réunir des compétences complémentaires, partageant des valeurs et un objectif commun autour d’un projet précis. Il faut ensuite préciser l’organisation au sein de l’entreprise, et privilégier, comme Claire, des acteurs qui ont des connaissances dans chacun des divers domaines avec lesquels l’association interagit.
« Les six membres du conseil d’administration sont des personnes de la société civile, des bénévoles qui ont d’autres fonctions et qui peuvent chacun apporter un avis différent sur le devenir de l’association. » Il faut se poser la question du statut le plus adapté à son projet, mais également un type de gouvernance adaptée à votre organisation, reflet du projet et de sa philosophie.

TchaoMégots

Refugee Food Festival

Comment le Refugee Food Festival révolutionne l’intégration sociale ?

ARES

Comment s’engager pour le retour à l’emploi de personnes en situation d’exclusion ?

NOUS ANTI-GASPI

Comment agir pour une alimentation responsable ?

Suivre l'actu et les rendez-vous de Mod'emplois

Nouvelles initiatives, podcasts, articles et rencontres entre entrepreneurs…

Merci pour votre inscription

Nous vous remercions pour votre inscription. Vous allez recevoir un mail de confirmation. Pensez à consulter vous spam ! 😊