unisoap

La première association française à but non lucratif qui collecte et recycle le savon des hôtels à des fins humanitaires. 

1- Découvrir unisoap

Même si j’aimais beaucoup mon travail avant, j’avais besoin de lui donner plus de sens et d’être alignée avec mes valeurs. Avec ce projet, je mettais en place une démarche qui n’existait pas encore en France. »

Après avoir créé et dirigé une agence de communication, Pauline éprouve en 2017 le besoin de donner un sens à son travail : « j’adore créer, m’investir à fond dans un projet mais j’avais envie d’autre chose ». Son désir d’engagement va trouver son terrain d’expression quand elle s’attarde sur le gaspillage de savons d’hôtels, qui, une fois entamés, sont jetés. Une aberration, quand trois millions de personnes n’ont pas accès à des produits d’hygiène de base en France : « le savon est une matière première tout à fait apte à être recyclée et donc réutilisée« , souligne-t-elle. On estime que  51 millions de savons sont jetés chaque année par les hôtels en France. 

Du marketing du luxe, elle passe au monde associatif et crée Unisoap. L’association collecte les savons usagés d’hôtels dans toute la  France, les recycle au sein d’un ESAT, avant d’en faire don à des associations caritatives partenaires. Pauline précise : « L’objectif de l’association est triple : transformer des déchets en ressources pour des populations vulnérables en leur donnant accès à l’hygiène, agir pour l’environnement en réduisant les déchets et contribuer à l’insertion professionnelle de personnes en situation de handicap ».

Partage de bonnes pratiques : sur le site de l’association, une carte répertorie les hôtels partenaires qui contribuent à la préservation des ressources. 

2- le projet vous inspire ?

J'avais déjà créé une entreprise à l'âge de 25 ans, une agence de communication. Donc quand j'ai créé l'association Unisoap, j'avais moins peur de me lancer."

Pauline se lance, cherche et trouve, avec un ingénieur, les moyens de nettoyer et transformer les savons en se conformant aux normes cosmétiques. Depuis sa création, son association a récolté 7 tonnes de savon et distribué 15 000 pains de savons. En 2018, Pauline signe le premier partenariat avec un hôtel en région Lyonnaise. Les collaborations vont ensuite s’enchaîner : conscients que l’engagement RSE constitue maintenant un critère de choix décisif pour les clients, les hôtels sont de plus en plus nombreux à s’en soucier. Pauline : « Au départ, personne ne nous connaissait, je suis allée frapper à de nombreuses portes. J’ai tout de suite eu un très bon accueil. »  De nombreuses  associations caritatives sont aujourd’hui partenaires d’Unisoap :  l’Armée du Salut, les Restos du Cœur, la Croix-Rouge Française, Le Camion Douche« Ces associations sont les plus à même de distribuer nos produits d’hygiène aux populations dans le besoin, grâce à leur connaissance du terrain », pointe Pauline.

3- être ACCOMPAGNé

Échanger entre pairs est très riche en termes de partage d'expérience."

Il existe en France de nombreuses structures susceptibles d’épauler les porteurs de projets quels que soient leurs stades de développement : de nombreux acteurs sont là pour vous soutenir dans votre projet, n’hésitez pas à les solliciter.

4- Structurer son projet

On arrive sur un terrain vierge, on a tout à faire. »

Le modèle économique d’un projet se structure en différentes étapes. Pauline précise : « Le modèle économique d’Unisoap repose principalement sur du mécénat. L’ensemble des savons recyclés sont donnés, l’association ne perçoit donc aucun revenu lié à leur vente. » 

L’étude de marché permet d’identifier l’environnement du projet. Pauline témoigne : « La plupart des hôtels que j’ai rencontrés au lancement du projet avaient mis en place des actions de recyclage de bouteilles en plastique ou de papier, mais rien n’existait pour les savons. » 

L’étude financière prévoit le chiffre d’affaires et les dépenses d’un projet : « pour soutenir notre démarche, les hôtels partenaires font un don, afin de couvrir en partie les frais de logistique et de recyclage. » 

Le business plan résume les étapes précédentes, pour présenter le projet aux potentiels partenaires et investisseurs

« Afin de se développer, l’association a eu besoin de fonds pouvant provenir de divers univers » : de fondations, comme les fondations Caisse d’EpargneCaritas, la fondation de FranceEDF, de collaborations avec les hôtels partenaires du projet, ou de mécénat d’entreprises. 

Structurer un projet demande de choisir une enveloppe juridique adaptée à sa philosophie. Pauline explique : « Le modèle associatif s’est immédiatement imposé à moi. La question ne s’est même pas posée : le but du projet n’est pas lucratif. »  Chaque hôtel qui s’engage dans un partenariat fait un don pour participer aux frais de transport, de logistique, et de recyclage. Un don éligible à défiscalisation, à hauteur de 60% du montant, via l’émission d’un reçu fiscal

La constitution d’une équipe  est une condition essentielle à la réussite du projet. Il faut réunir un groupe de personnalités aux savoir-faire complémentaires partageant les valeurs du projet. Pauline témoigne : « L’aventure entrepreneuriale est loin d’être linéaire, il faut embarquer des collaborateurs qui sont capables de s’adapter et de faire face à ses hauts et ses bas. Tout le monde ne peut pas forcément travailler dans ces conditions. »