Mod’emplois

VILTAÏS

Moulins, Allier : Pour favoriser l’insertion sociale et accompagner les publics en grande difficulté, Juliette Lucot dirige Viltaïs, une association qui met en œuvre le principe d’éducation populaire à travers une approche globale prenant en compte, en plus de la question du logement, les problématiques d’accès à l’emploi, à la mobilité, à la santé, à la citoyenneté, etc.
« Nous appuyons sur des projets de grande envergure et fédérateurs pour que des personnes en situation de précarité puissent aussi trouver leur place au-delà d’un accompagnement classique. » Cette première phase propose une étude de marché simplifiée, comme un premier tour de piste pour s’assurer de la faisabilité de la duplication du projet. Il s’agit de collecter et d’analyser des informations sur l’environnement du lieu d’implantation du projet et d’identifier vos motivations, vos atouts et vos besoins.
« Notre développement géographique s’est fait un peu en fonction d’opportunités qui se présentaient à nous lorsque des services de l’Etat ou d’autres acteurs souhaitaient que nous intervenions.» Cette étape de collecte d’informations permet de vérifier les caractéristiques indispensables à la duplication du modèle de viltaïs. Les activités développées par l’association étant très diverses, on peut entrer en contact avec les acteurs de la protection sociale du territoire en contactant des associations comme Emmaüs, Aurore ou même les restos du cœur. Il est également possible de se renseigner auprès de l’ensemble des dispositifs d’accueil des demandeurs d’asile ou d’insertion par l’activité économique (SIAE). Afin de pouvoir saisir au mieux les remarques de ces acteurs, il est nécessaire de bien se renseigner en amont sur des notions comme celles de freins périphériques à l’emploi, le mal-logement ou encore les déserts médicaux.
« Nous nous situons dans le travail social mais nous pouvons apporter aussi d’autres notions et une approche plus innovante des moyens d’intervention. » Créer un projet comme Altaïs demande de vérifier la compatibilité entre sa situation personnelle et les initiatives que vous souhaitez porter. Votre expérience professionnelle, associative, votre personnalité, font que vous avez probablement plus de compétences pour une initiative que pour une autre. Il est possible de se rendre compte de cela en effectuant un bilan personnel. Ensuite, il faut envisager les spécificités du secteur en consultant des fiches métiers comme celles d’éducateur spécialisé ou de conseiller en insertion professionnelle.
« Nous avons la chance d’appartenir à des réseaux et des fédérations qui nous aident dans les actions que nous mettons en place.» Après avoir identifié vos forces et vos faiblesses, défini les contours de votre projet, la phase d’accompagnement est primordiale : être accompagné est LA condition de réussite. Il existe en France de nombreuses structures répondant à une variété de besoins. Toutes permettent d’être entouré par d’autres porteurs de projets et donc d’échanger, d’apprendre et d’être soutenu dans sa démarche.
« Nous accordons énormément d’importance aux échanges avec d’autres porteurs de projet. Nous nous inspirons de ce qu’ils peuvent mettre en place et nous adaptons ce que nous considérons utile à notre territoire.» Au niveau national comme à l’échelle plus régionale, les structures d’accompagnement sont diverses. Il est préférable de se faire accompagner par des organismes complémentaires, pour encadrer le projet dès l’émergence de l’idée. Pour un projet comme celui que porte Juliette, il est très important que les actions soient menées en concertation avec les collectivités locales qui peuvent fournir des aides régionales . Il est également important de partager les bonnes pratiques avec des réseaux qui agissent sur les mêmes problématiques. C’est ce que fait Juliette avec la fédération des acteurs de la solidarité ou l’union nationale de l’habitat pour les jeunes. Sur les aspects plus techniques, il est possible de se faire accompagner par des incubateurs. Pour des besoins plus spécifiques encore, il est possible de se former via l’offre de formations gratuites et/ou potentiellement financées par le CPF.
« Notre modèle économique est mixte. Nous avons d’un côté des prestations de collectivités et des financements publics de l’Etat et de l’autre des ressources économiques propres qui sont générées par certaines de nos activités liées à l’hébergement pour jeunes. » Les activités de viltaïs étant très diverses, les sources de financement le sont également. Certains projets de l’association bénéficient de subventions publiques de la part des collectivités telles que les communes, les départements, les régions mais également l’Etat. Juliette s’adresse également à des partenaires privés et réalise des campagnes de mécénat. Elle s’adresse aussi à des fondations. Il serait également possible de solliciter des réseaux de business angels ou de mener des campagnes de financement participatif sur des projets qui interpellent la population. Enfin, il est possible d’aller voir les banques pour analyser leurs propositions.
« Nous essayons toujours d’associer les entreprises présentes sur le territoire à la fois pour soutenir notre projet et nous aider à le mettre en œuvre. » Cette phase permet d’aller plus loin dans l’étude de marché, d’étudier des éléments commerciaux et financiers pour élaborer le business model et le business plan, d’une association structurée, susceptible de répondre aux besoins des bénéficiaires et d’être stable financièrement.
« Les réponses à de nombreux appels à projet ou appels d’offre nous permettent d’être habitués aux dispositifs de financement de l’Etat. » Cette étape permet d’établir un business model en accord avec votre projet. S’appuyant sur l’étude de marché, le modèle économique va préciser le marché dans lequel votre projet va évoluer, identifier les caractéristiques de vos futurs clients, et estimer un chiffre d’affaires prévisionnel. Ces informations permettront de construire un modèle économique juste pour les salariés et les bénéficiaires car le projet de Juliette a une valeur économique mais également solidaire et sociale.
L’étude financière va permettre de préciser vos besoins et les coûts qu’engendre le projet à ses différentes étapes. Il faut évaluer le coût prévisionnel du projet en calculant les différentes dépenses, identifier les possibilités de financement et prévoir un plan de trésorerie.
Un business plan est l’assemblage des deux étapes précédentes. Il décrit le projet dans son ensemble, c’est-à-dire les conclusions de l’étude de marché, l’exposé de l’offre et le plan financier. Destiné à des tiers, il sert à convaincre du potentiel du projet, de la cohérence du modèle économique et de la bonne logique de la stratégie commerciale envisagée. La première page du business plan, l’executive summary, est une carte de visite du projet.
« Notre statut est associatif et nous avons obtenu l’agrément ESUS fin 2020. » Cette phase propose de structurer une équipe, de trouver une gouvernance et d’identifier une structure juridique adaptée au projet. Si les associations comme Viltaïs utilisent des outils et des moyens d’action similaires à celles d’autres structures, elles poursuivent des objectifs caractéristiques en mobilisant des ressources et des approches spécifiques.
“ Le modèle associatif nous permet d’avoir des échanges intéressants avec l’ensemble des acteurs de la structure. ” Le choix de la forme juridique est une étape essentielle de la création d’une structure. Cette enveloppe légale doit correspondre à la philosophie du projet. Certains dispositifs d’accompagnement sont spécialisés dans ces démarches juridiques. Viltaïs a pris la forme d’une association afin de bénéficier d’une certaine liberté de fonctionnement et d’un régime fiscal de faveur pour les revenus provenant d’opérations lucratives.
« Nous avons un président, un conseil d’administration et un bureau qui est très actif. Nous souhaitons souligner cela car c’est important pour nous d’avoir cet échange aussi dans le modèle. » Créer une équipe efficace demande de réunir des compétences complémentaires, partageant des valeurs et un objectif commun autour d’un projet précis. Il faut ensuite préciser l’organisation au sein de l’association, et privilégier, comme Juliette, des équipes réunies par pôles d’activité ayant des enjeux directs en commun.
« Les différents encadrants travaillent de manière conjointe avec l’ensemble des collaborateurs. » Il faut se poser la question du statut le plus adapté à son projet, mais également du type de gouvernance adapté à votre organisation, reflet du projet et de sa philosophie.

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