Mod’emplois

VIVRE ET TRAVAILLER AUTREMENT

Eure-et-Loir, Auneau : pour promouvoir l’inclusion professionnelle des adultes en situation d’autisme, Yenny Gorce a créé en 2014 l’association Vivre et Travailler Autrement, dans laquelle des professionnels de l’autisme forment et accompagnent les entreprises à intégrer professionnellement des personnes autistes.
“ L’inclusion des personnes en situation d’autisme en France reste très compliquée, nous avons beaucoup de retard en comparaison à d’autres pays. C’est toute une partie de la population qui subit ce retard.”
Cette première phase propose une étude de marché simplifiée, comme un premier tour de piste pour s’assurer de la faisabilité de la duplication du projet. Il s’agit de collecter et d’analyser des informations sur l’environnement du lieu d’implantation du projet et d’identifier ses motivations, ses atouts et ses besoins.
“Les adultes autistes ont besoin d’un environnement structuré et organisé de façon visuelle.”
Cette étape de collecte d’informations permet de vérifier les caractéristiques indispensables à la duplication du modèle de l’association Vivre et Travailler Autrement (VETA). Il s’agit de s’informer sur le secteur médico-social et sur les services du territoire via l’Agence Régionale de Santé ainsi que le Centre de Ressources Autisme (CRA). Il faut se renseigner auprès des établissements ayant des compétences dans l’insertion professionnelle et spécialisés dans le domaine de l’autisme comme l’ESAT et les services de structures médico-spécialisées comme la SESSAD ou SAMSAH. Il s’agit de maîtriser la problématique des personnes autistes en entreprise. On peut s’appuyer sur les experts externes médico-sociaux des différents dispositifs mentionnés ci-dessus pouvant faire un diagnostic de l’environnement et des modalités nécessaires pour employer des adultes autistes. Enfin, on peut contacter l’association VETA pour se greffer à leur projet.
“Notre valeur ajoutée est la traduction entre les deux mondes, l’entreprise et le médico-social, qui ne se connaissent pas. On les informe sur les contraintes de chaque secteur pour que tous soient dédiés aux adultes autistes et leurs besoins. »
Créer un projet comme l’association VETA demande de vérifier la compatibilité entre sa situation personnelle et le projet. Cette étape peut être facilitée en réalisant un bilan personnel, étape permettant de s’assurer d’avoir les compétences nécessaires pour porter le projet. Si VETA a été accompagnée par de nombreux professionnels pour ce projet, il faut toutefois avoir à la fois certaines connaissances du secteur médico-social mais également des compétences de coordination et de gestion de projet. Afin de mieux comprendre les spécificités des différents secteurs liés au projet, il est conseillé de consulter des fiches métiers pour les rôles importants comme par exemple celle d’accompagnateur médico-social ou d’un conseiller en insertion professionnelle.
« Pendant l’accompagnement, les experts nous ont permis d’identifier le bon cadre juridique et de quelle façon nous allions nous développer. »
Après avoir identifié vos forces et vos faiblesses, défini les contours de votre projet, la phase d’accompagnement est primordiale : être accompagné est LA condition de réussite. Il existe en France de nombreuses structures répondant à une variété de besoins. Toutes permettent d’être entouré par d’autres porteurs de projets et donc d’échanger, d’apprendre et d’être soutenu dans sa démarche.
“Aujourd’hui nous sommes soutenus par des fondations privées et de nombreux acteurs publics nous ont aidés dans notre démarche d’essaimage.”
Au niveau national comme à l’échelle régionale, les structures d’accompagnement sont diverses. Il est préférable de se faire accompagner par des organismes complémentaires, pour encadrer le projet dès l’émergence de l’idée car un projet comme Vivre et Travailler Autrement nécessite des expertises diverses. L’association a été accompagnée par la fondation de France et la fondation La France s’engage. VETA a aussi été soutenue par des fondations spécialisées dans l’inclusion des personnes handicapées comme la Fondation Handicap Malakoff Humanis. Pour les questions liées au secteur médico-social, des dispositifs de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) sont aussi disponibles. Les incubateurs d’entreprises spécialisés permettent d’obtenir des compétences, un lieu, ainsi qu’un soutien collectif. Pour des besoins plus spécifiques, il est possible de se former via l’offre de formations gratuites et/ou potentiellement financées par le CPF et se rapprocher des organismes d’aides régionales.
“Nous avons trois sources de financement qui permettent à l’association de fonctionner.”
Lauréate de la Fondation La France s’engage, VETA a pu bénéficier d’un budget pour aider à financer le projet. L’association a mobilisé les services et les aides spécifiques proposés par l’AGEFIPH. Depuis 2016, la loi dite ‘travail’ dispose aussi d’un dispositif pour l’emploi accompagné afin d’aider les personnes en situation de handicap à obtenir et garder un emploi rémunéré. D’autres pouvoirs publics comme la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) contribuent aussi au financement de services et d’établissements médico-sociaux. De nombreux coûts peuvent aussi être pris en charge par l’Agence Régionale de Santé et le Conseil Départemental. Il est possible de solliciter de multiples acteurs comme les régions, de se faire aider dans les démarches par des incubateurs ou alors des fondations, comme l’a fait VETA. Il est possible d’aller rencontrer des banques afin d’évaluer leurs propositions. De manière plus spécifique, il est possible de se faire accompagner par des structures de financement spécialisées dans les projets impliqués dans l’ESS, et d’examiner les dispositifs de financements.
Cette phase permet d’aller plus loin dans l’étude de marché, d’étudier des éléments commerciaux et financiers pour élaborer le business model et le business plan d’une organisation structurée, susceptible de trouver une clientèle et de générer des revenus.
« Nous ne demandons rien aux entreprises, juste de nous faire confiance. »
Cette étape permet d’établir un business model en accord avec votre projet. S’appuyant sur l’étude de marché, le modèle économique va préciser le marché dans lequel votre projet va évoluer et identifier les besoins.
L’étude financière va permettre de préciser vos besoins et les coûts qu’engendre le projet à ses différentes étapes. Il faut évaluer le coût prévisionnel du projet en calculant les différentes dépenses, identifier les risques de financement et prévoir un plan de trésorerie.
Un business plan est l’assemblage des deux étapes précédentes. Il décrit le projet dans son ensemble, c’est-à-dire les conclusions de l’étude de marché, l’exposé de l’offre et le plan financier. Destiné à des tiers, il sert à convaincre du potentiel du projet, de la cohérence du modèle économique et de la bonne logique de la stratégie commerciale envisagée. La première page du business plan, l’executive summary, est une carte de visite du projet qui en présente les points clés.
« L’association est structurée autour d’une base commune, mais pour ensuite faire du sur-mesure et s’adapter à chaque projet, à chaque entreprise, a chaque territoire. »
Cette phase propose de structurer une équipe, de trouver une gouvernance et d’identifier une structure juridique adaptée au projet. Vivre et Travailler Autrement poursuivant des objectifs caractéristiques, elle est structurée aujourd’hui en tant qu’association d’action sociale.
«Dans la philosophie et les valeurs que nous voulons partager, le fonctionnement associatif nous paraissait le plus pertinent.»
Le choix de la forme juridique est une étape essentielle de la création d’une structure. Cette enveloppe légale doit correspondre à la philosophie du projet. Certains dispositifs d’accompagnement sont spécialisés dans ces démarches juridiques.
“Nous avons choisi de ne pas nous développer en grande association mais plutôt de nous appuyer sur un modèle de franchise sociale, pour transmettre et essaimer notre savoir-faire.”
Créer une équipe efficace demande de réunir des compétences complémentaires, et des personnes qui partagent des valeurs et un objectif commun autour d’un projet précis. Il faut ensuite préciser l’organisation au sein de l’entreprise, et privilégier, comme l’a fait Yenny, une équipe diverse avec de formations spécifiques au monde de l’entreprise et du secteur médico-social.
«C’était important pour nous de rester une association car notre objet est forcément non lucratif.»
Il faut se poser la question du statut le plus adapté à son projet, mais également choisir un type de gouvernance adapté à votre organisation, reflet du projet et de sa philosophie.

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